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Il est la plaque tournante du trafic de cocaïne: Le Maroc représente une menace pour la sécurité européenne et africaine

La récente saisie spectaculaire de près de trois tonnes de cocaïne en Espagne vient confirmer le rôle croissant du Maroc comme plaque tournante majeure du trafic international de drogue. Selon le site espagnol d’information « elfarodeceuta.es », « près de 3 tonnes de cocaïne et quatre armes de guerre ont été saisies sur un groupe de trafiquants de drogue traversant clandestinement le Guadalquivir ». Cette opération d’envergure, menée conjointement par la police nationale et la Garde Civile espagnoles, a permis de mettre au jour un réseau sophistiqué utilisant le fleuve Guadalquivir comme voie d’acheminement. Au-delà de la cocaïne, les forces de l’ordre ont également saisi quatre armes de guerre et procédé à l’arrestation de quatre individus qui opéraient depuis un entrepôt dans la ville de La Puebla del Rio, près de Séville. L’aspect paramilitaire de l’organisation, révélé par l’enquête, témoigne de la professionnalisation des réseaux criminels opérant depuis le territoire marocain. Cette saisie s’inscrit dans une tendance plus large qui voit le royaume chérifien, déjà premier producteur et exportateur mondial de cannabis, diversifier ses activités vers le trafic de cocaïne. La position géographique du pays, aux portes de l’Europe, en fait un point de transit idéal pour les narcotrafiquants. Le détroit de Gibraltar, qui ne s’étend que sur treize kilomètres entre les côtes marocaines et espagnoles, est devenu une autoroute de la drogue où les trafiquants rivalisent d’ingéniosité. Les méthodes d’acheminement se modernisent constamment, comme en témoigne l’utilisation récente de drones de grande capacité, capables de traverser le détroit sans atterrir, ou encore le recours à des plongeurs professionnels, comme l’a révélé une autre affaire impliquant le passage de 200 kilogrammes de cocaïne vers la ville de Nador. Plus préoccupant encore, des enquêtes ont mis en lumière l’implication d’éléments de la marine royale marocaine dans certaines opérations de trafic, levant le voile sur une corruption profonde au sein même des institutions. Le phénomène prend une ampleur internationale, comme un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime. L’augmentation spectaculaire des saisies de cocaïne dans la région du Sahel, passant d’une moyenne annuelle de 13 kg sur la période 2015-2020 à 1466 kg en 2022, illustre l’intensification du trafic et l’émergence de nouvelles routes maritimes reliant le Maroc au golfe de Guinée. Cette évolution renforce les connexions entre les réseaux criminels marocains et ceux d’Afrique de l’Ouest, amplifiant la menace pour toute la région. Les conséquences de ce trafic dépassent largement le cadre de la criminalité organisée. Elles représentent une menace sérieuse pour la stabilité régionale, la santé publique et la sécurité internationale. La facilité d’accès aux substances illicites, favorisée par ces réseaux de distribution sophistiqués, risque d’engendrer une véritable épidémie d’addiction dans les pays touchés. Face à cette situation, la dernière saisie en Espagne, bien que significative, ne représente probablement que la partie émergée de l’iceberg. Elle souligne l’urgence d’une réponse internationale coordonnée pour faire face à ce qui est  une menace majeure pour la sécurité européenne et africaine.

Salim Amokrane

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