L’Organisation arabe de l’énergie appelle à une action coordonnée
Dans une intervention remarquée lors du troisième Sommet libyen de l’énergie et de l’économie, l’ingénieur Jamal Al-Loughani, secrétaire général de l’Organisation arabe de l’énergie (Ex-OPAEC), a lancé un appel pressant à une action coordonnée des pays producteurs de pétrole face aux défis croissants du secteur. Le responsable a souligné dimanche lors d’une intervention au du Sommet économique et énergétique de la la nécessité d’une réponse commune face aux nouvelles réglementations européennes. Al-Loughani a notamment pointé du doigt l’application récente du devoir de diligence en matière de durabilité d’entreprise (CSDDD) par l’Union européenne, qui prévoit une amende significative de 5% sur le chiffre d’affaires mondial des entreprises réalisant plus de 450 millions d’euros de bénéfices. Cette mesure s’appliquera à toutes les entreprises opérant en Europe, qu’elles soient européennes ou étrangères, si elles ne respectent pas trois obligations majeures : la conformité à l’Accord de Paris sur le climat, la prise en charge des émissions à tous les niveaux, et la responsabilité concernant les droits des travailleurs dans l’ensemble de leur chaîne de valeur. Face à ces enjeux, le secrétaire général a insisté sur le rôle crucial des ministres du pétrole et de l’énergie dans la sensibilisation de leurs gouvernements respectifs. Il a appelé à aborder systématiquement cette question lors des rencontres avec les responsables européens, soulignant l’importance d’une position unifiée et concertée. Au-delà de ces nouvelles contraintes réglementaires, Al-Loughani a également mis en lumière d’autres défis majeurs du secteur, notamment le manque préoccupant d’investissements qui menace la croissance des réserves mondiales et pourrait compromettre la capacité à répondre à une demande croissante. Il a souligné que la résolution du trilemme énergétique, impliquant la sécurité énergétique, la durabilité et l’accessibilité des coûts, nécessite des investissements massifs dans toutes les sources d’énergie. Le secrétaire général a par ailleurs évoqué l’accélération des transitions énergétiques comme un défi supplémentaire, notant que la tendance actuelle à associer la décarbonation à l’abandon du pétrole et du gaz ne prend pas suffisamment en compte les avancées technologiques dans le domaine des énergies propres, comme le captage du carbone ou l’amélioration de l’efficacité énergétique.
Amar Malki