Après le cessez-le-feu à Ghaza: L’urgence d’imposer des sanctions aux responsables sionistes
Alors que l’accord de cessez-le-feu à Ghaza est entré en vigueur dimanche, la réalité sur le terrain démontre que les autorités de l’occupation israéliennes poursuivent leurs actions agressives tant dans l’enclave assiégée qu’en Cisjordanie occupée, soulignant leur refus de s’engager réellement envers la paix. Le Centre international de justice pour les Palestiniens (CIJP), une organisation regroupant avocats, universitaires et politiciens, a d’ailleurs sonné l’alarme ce mardi face au comportement « déstabilisateur » et « belliciste » de l’entité sioniste, appelant à des sanctions concrètes contre ses responsables. Cette exigence intervient dans un contexte où le bilan humain de l’agression contre Ghaza ne cesse de s’alourdir, atteignant désormais 47.107 martyrs et 111.147 blessés depuis le 7 octobre 2023, selon les dernières données des autorités palestiniennes de la santé. Les violations du cessez-le-feu par l’armée d’occupation se sont manifestées dès les premières heures de son entrée en vigueur. Deux Palestiniens ont été blessés ce mardi dans des opérations distinctes menées par les forces israéliennes : un pêcheur a été grièvement touché par des tirs de navires de guerre au large de Ghaza, tandis qu’un autre civil a été blessé par un drone dans le quartier d’Al-Sabra. Ces incidents ne sont pas isolés et s’inscrivent dans la continuité d’une politique d’agression qui perdure depuis plus de quinze mois. La situation est particulièrement préoccupante en Cisjordanie occupée, où les autorités israéliennes ont décidé d’imposer une fermeture complète du territoire du 21 janvier au 1er février 2025. Cette mesure, qualifiée d' »imprudente et dangereuse » par le CIJP, s’accompagne d’une intensification des opérations militaires, notamment à Jénine, où une intervention meurtrière a fait six martyrs et 35 blessés en une seule nuit. À Bethléem, l’étau se resserre également autour de la population palestinienne avec l’installation de 53 portes militaires depuis le début de l’agression contre Ghaza, dont la majorité reste fermée en permanence, ainsi que le placement de blocs de béton sur 36 routes, transformant la ville en véritable prison à ciel ouvert. Ces mesures de « punition collective » constituent une violation flagrante de la quatrième Convention de Genève et témoignent, selon le CIJP, d’une politique délibérée visant à étouffer la population palestinienne. L’impact humanitaire de cette agression continue est désastreux. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) rapporte que plus de deux millions de personnes à Ghaza dépendent désormais entièrement des livraisons de produits de première nécessité. La situation est particulièrement alarmante pour les enfants, qui représentent près de la moitié de la population et dont beaucoup ne survivent qu’avec un seul repas par jour. Si l’aide commence à arriver « à grande échelle » depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, comme le souligne Jens Laerke, porte-parole de l’OCHA, les besoins demeurent considérables. Le système de santé est particulièrement affecté, avec la moitié des hôpitaux hors service et les autres ne fonctionnant que partiellement. L’Organisation mondiale de la Santé estime que 12.000 patients nécessitent encore une évacuation urgente hors de Ghaza pour recevoir des soins appropriés. Face à cette situation, le CIJP insiste sur le fait que ce qui se passe actuellement dans les territoires palestiniens occupés est le résultat direct de décennies d’impunité accordée à l’entité sioniste, une impunité qui s’est particulièrement renforcée au cours des quinze derniers mois. L’organisation appelle la communauté internationale à prendre ses responsabilités et à exercer une pression effective sur le gouvernement israélien pour éviter que les horreurs commises à Ghaza ne se reproduisent dans le reste du territoire palestinien occupé. Les récentes violations du cessez-le-feu et l’intensification des mesures répressives en Cisjordanie démontrent que la simple suspension temporaire des hostilités ne suffit pas à garantir la sécurité et la dignité du peuple palestinien. Des sanctions concrètes contre les responsables israéliens apparaissent donc comme une nécessité urgente pour mettre fin à ce cycle de violence et d’impunité. La communauté internationale ne peut plus se contenter de déclarations de principe face à des violations systématiques du droit international humanitaire qui s’apparentent à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. L’ampleur des destructions à Ghaza, le nombre effroyable de victimes civiles et la poursuite des politiques d’oppression en Cisjordanie exigent une réponse ferme et des mesures coercitives contre l’entité occupante. Le cessez-le-feu, aussi fragile soit-il, ne doit pas servir de prétexte pour faire oublier les atrocités commises ni pour permettre la poursuite d’une politique d’occupation et de colonisation qui bafoue quotidiennement les droits fondamentaux du peuple palestinien.
Lyes Saïdi