Escalade sioniste à Jenine: L’ONU alerte contre une extension du génocide de Ghaza à la Cisjordanie
L’escalade de la violence en Cisjordanie occupée prend une tournure dramatique avec le lancement d’une nouvelle agression par l’armée d’occupation sioniste contre la ville de Jénine et son camp de réfugiés, démontrant une volonté manifeste de poursuivre une politique d’agression malgré l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu à Ghaza. Cette nouvelle offensive, survenant dans un contexte déjà marqué par des tensions extrêmes, soulève de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale et des instances onusiennes quant à une possible extension du génocide perpétré à Ghaza.
La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens, Francesca Albanese, a d’ailleurs lancé un avertissement sans équivoque sur la possibilité que l’entité sioniste commette en Cisjordanie des crimes similaires à ceux perpétrés dans la bande de Ghaza. Cette mise en garde intervient alors que le bilan des victimes de l’opération contre Jénine ne cesse de s’alourdir, avec déjà dix martyrs, dont un enfant, et plus de quarante blessés recensés selon les derniers décomptes, depuis mardi. La situation sur le terrain témoigne d’une violence systématique et organisée. Le gouverneur de Jénine, Kamal Abu Rub, décrit une réalité particulièrement alarmante : l’armée d’occupation a méthodiquement détruit les voies d’accès au camp et à l’hôpital, isolant effectivement la population. Les témoignages font état de tirs nourris, d’explosions continues et de la présence permanente d’avions de l’occupation israélienne survolant la zone. Plus inquiétant encore, quelque deux cents personnes se sont retrouvées piégées dans l’enceinte de l’hôpital de Jénine, illustrant le mépris total des forces d’occupation sionistes pour les infrastructures civiles essentielles. L’ampleur de cette offensive se manifeste également à travers la mise en place de dispositifs de surveillance sophistiqués et d’opérations d’interpellation massives, transformant la ville en une véritable prison à ciel ouvert. Les forces d’occupation ont notamment installé des systèmes de vidéosurveillance le long des artères principales, devant lesquels les habitants sont contraints de défiler, certains étant arbitrairement arrêtés.
La situation humanitaire se dégrade rapidement avec notamment une coupure d’électricité provoquée par le bombardement délibéré d’un générateur électrique, plongeant plusieurs quartiers de Jénine et son camp dans l’obscurité. Cette tactique de siège s’accompagne de la fermeture systématique des accès routiers et des lieux saints, tandis que les avions militaires maintiennent une présence intimidante au-dessus de la ville. L’impact de cette escalade sur la population civile est catastrophique. Selon l’UNRWA, environ 2000 familles palestiniennes ont été déplacées à Jénine depuis la mi-décembre, fuyant une violence qui rend le camp « presque inhabitable » selon les termes de Roland Friedrich, directeur des affaires de l’UNRWA pour la Cisjordanie. L’utilisation d’armes et de méthodes de guerre avancées, incluant des frappes aériennes en zone urbaine densément peuplée, témoigne d’une volonté délibérée d’infliger un maximum de destructions et de souffrances à la population civile.
Face à cette situation, le président du Conseil national palestinien, Rawhi Fattouh, a lancé un appel urgent à la communauté internationale, l’exhortant à intervenir immédiatement pour mettre un terme à ce qu’il qualifie de « folie et d’extrémisme de l’occupation sioniste ». Il met en garde contre les plans dangereux de l’occupation qui visent à un nettoyage ethnique systématique et à l’expulsion massive des Palestiniens, s’inscrivant dans une stratégie plus large d’expansion coloniale.
La négligence de la communauté internationale et son incapacité à faire respecter le droit humanitaire et les résolutions internationales concernant Ghaza semblent avoir enhardi l’entité sioniste dans sa politique agressive en Cisjordanie. Cette situation est d’autant plus préoccupante que ces agressions interviennent au moment même où un fragile cessez-le-feu vient d’être instauré à Ghaza, suggérant une volonté délibérée de l’entité sioniste de maintenir un niveau élevé de tension et de violence dans les territoires occupés. La transformation progressive des villes et villages de Cisjordanie en véritables cantons isolés et surveillés s’inscrit dans une politique plus large visant à établir un système d’apartheid et à nier le droit légitime du peuple palestinien à l’autodétermination. Cette stratégie de fragmentation territoriale et sociale compromet sérieusement toute perspective de paix juste et durable dans la région. L’urgence de la situation appelle à une réaction forte et immédiate de la communauté internationale. Il est impératif d’exercer une pression significative sur l’entité sioniste pour qu’elle cesse ses agressions et respecte ses obligations en vertu du droit international. La création d’un État palestinien indépendant et viable, seule garantie d’une paix durable dans la région, semble plus que jamais compromise par cette politique systématique de destruction et de déplacement forcé de la population palestinienne. La poursuite de ces agressions en Cisjordanie, parallèlement au génocide perpétré à Ghaza qui a déjà fait plus de 47.000 martyrs et 111.000 blessés, majoritairement des femmes et des enfants, démontre de manière flagrante le refus de l’entité sioniste de s’engager sur la voie d’une paix juste et équitable. Cette escalade de la violence, loin d’être une simple réponse sécuritaire, s’inscrit dans une stratégie délibérée visant à compromettre définitivement toute possibilité de solution politique basée sur le droit international et la coexistence pacifique.
Lyes Saïdi