Campagne sioniste contre l’UNRWA: L’Algérie demande une enquête approfondie et indépendante
Dans un contexte marqué par la suspension des financements de l’UNRWA par plusieurs pays occidentaux suite aux allégations de l’entité sioniste et l’interdiction par l’occupant des opérations de l’agence onusienne , l’Algérie a vigoureusement défendu hier l’agence onusienne lors d’une séance d’information du Conseil de sécurité. Cette prise de position intervient alors que l’occupant sioniste poursuit ses violations du droit international à Ghaza, en Cisjordanie et au Liban, malgré l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu le 19 janvier. L’ambassadeur Amar Bendjama, représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies, a mis en garde contre une « sentence de mort » pour les Palestiniens si les opérations de l’UNRWA devaient s’arrêter. Il a ainsi appelé à une enquête « indépendante et approfondie » sur les allégations formulées par l’entité sioniste contre l’agence onusienne. Dans une intervention remarquée, il a souligné le rôle « vital » de l’agence, affirmant qu' »il est impossible de remplacer ou de se passer de l’UNRWA ». Le diplomate algérien a posé des questions cruciales : « Sans l’UNRWA, qui fournira les 9 500 consultations et visites médicales offertes par l’agence ? Qui assurera la prise en charge psychologique et l’aide alimentaire pour un million de personnes et les 388 000 familles qui dépendent de l’agence pour leur survie ? Qui garantira le retour de 660 000 enfants palestiniens dans les écoles de l’UNRWA, leur seule opportunité d’accéder à l’éducation ? » Rappelant les 75 années d’existence de l’UNRWA, Bendjama a qualifié ses employés de « héros qui risquent leur vie quotidiennement à Ghaza, devenue, à cause de l’agression, le lieu le plus meurtrier pour les travailleurs humanitaires ». Il a insisté : « Notre devoir en tant que communauté internationale est d’assurer leur protection et de créer un environnement leur permettant de poursuivre leur mission vitale en toute sécurité. » Face aux accusations portées contre l’UNRWA, l’ambassadeur algérien a rappelé que ces attaques ne sont pas nouvelles, soulignant que « depuis sa création, l’agence a été la cible d’attaques incessantes simplement parce qu’elle symbolise les réfugiés palestiniens et leur droit au retour, un droit que nul ne peut nier ». Il a également cité le rapport « Colonna » qui atteste que l’UNRWA adopte « une approche plus avancée en matière de neutralité que d’autres entités onusiennes ou organisations non gouvernementales ». Sur le plan juridique, Bendjama a été catégorique : « L’entité sioniste, en tant que puissance occupante, doit garantir un traitement humain au peuple palestinien et répondre à tous ses besoins. Elle ne dispose d’aucun droit souverain sur les territoires palestiniens occupés, y compris El Qods-Est, un principe consacré par l’article 47 de la quatrième Convention de Genève. »
Pendant que se tenait cette séance du Conseil de sécurité, la situation sur le terrain continuait de se dégrader. À Ghaza, où le bilan s’élève désormais à 47 354 martyrs et 111 563 blessés depuis le 7 octobre 2023, les forces d’occupation ont ouvert le feu sur des civils tentant de regagner leurs domiciles dans le quartier d’Al Zaytoun. L’organisation Médecins sans frontières (MSF) a lancé un appel urgent pour une augmentation massive de l’aide humanitaire à Rafah, soulignant que malgré le cessez-le-feu, « même si nous n’entendons plus le bruit des bombes, leurs dangers persistent ». La situation est particulièrement préoccupante pour les femmes enceintes. Selon un rapport de Human Rights Watch publié ce mardi, le blocus illégal et les restrictions à l’aide humanitaire ont eu des conséquences « graves » et parfois mortelles, avec une augmentation de près de 300% des fausses couches depuis octobre 2023. Au Liban, les Nations Unies ont condamné le « recours à la force meurtrière » par l’entité sioniste contre les civils rentrant chez eux dans le sud du pays, qualifiant ces actes de « violation du droit international ». Le bilan s’élève à 24 martyrs, dont 6 femmes, et 134 blessés, parmi lesquels 14 femmes et 12 enfants. En Cisjordanie occupée, des experts onusiens se sont dit « horrifiés » par l’escalade des agressions sionistes, notamment à Jénine où les forces d’occupation ont détruit les infrastructures vitales, empêché les secouristes d’atteindre les blessés et provoqué le déplacement de plus de 3 000 familles. Face à ces violations continues, l’organisation Refugees International, basée à Washington, a rappelé que « les Palestiniens ont le droit de rentrer chez eux » et que « toute action qui conduirait au déplacement forcé massif de Palestiniens de Ghaza serait une catastrophe humanitaire, déstabiliserait le cessez-le-feu actuel et détruirait les espoirs d’une paix viable ».
Amar Malki