L’UNRWA face aux menaces de l’occupant sioniste : Une nouvelle tentative de liquider la cause palestinienne
À la veille de l’entrée en vigueur de lois de l’occupation sioniste visant à interdire les activités de l’UNRWA dans les territoires occupés, la communauté internationale s’alarme des conséquences dramatiques qu’aurait une telle décision sur le sort des réfugiés palestiniens. Le commissaire général de l’agence onusienne, Philippe Lazzarini, a mis en garde mardi devant le Conseil de sécurité contre les répercussions dévastatrices qu’aurait cette interdiction, notamment sur le fragile cessez-le-feu en vigueur à Gaza depuis le 19 janvier, après plus de 15 mois d’une agression ayant fait 47 417 martyrs et 111 571 blessés palestiniens.
Les deux textes adoptés par la Knesset le 28 octobre 2024, qui doivent entrer en vigueur ce 30 janvier, prévoient non seulement l’interdiction pure et simple des activités de l’UNRWA dans les territoires occupés, mais également l’interdiction pour les responsables israéliens de collaborer avec l’agence et ses employés. Une double mesure qui vise à paralyser totalement le fonctionnement de cette institution cruciale pour la survie de millions de Palestiniens. Face à cette menace, le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Rudeineh, a fermement condamné ce qu’il qualifie de « violation des résolutions des Nations unies » ayant établi l’UNRWA. Il souligne que cette décision contribuera à accroître les tensions dans la région, compte tenu de son impact sur les services fournis à environ 6 millions de réfugiés palestiniens vivant dans les camps. Pour la direction palestinienne, l’objectif est clair : il s’agit d’une tentative de liquider la question des réfugiés et d’éliminer le droit au retour, une « ligne rouge » absolue pour le peuple palestinien et ses dirigeants. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, est intervenu directement en adressant une lettre à l’occupant, l’appelant à revenir sur sa décision. Il rappelle les obligations légales de l’occupant découlant de l’accord de 1967 avec les Nations Unies et de la Convention sur les privilèges et immunités de l’ONU. Guterres souligne qu’en tant que puissance occupante, Israël a l’obligation d’assurer l’assistance aux civils sous son occupation et ne peut invoquer sa législation interne pour justifier des manquements au droit international. L’enjeu est particulièrement crucial à Ghaza, où l’UNRWA constitue la plus importante présence onusienne avec 13 000 employés répartis dans 300 locaux. Alors que des dizaines de milliers de Palestiniens commencent à retourner dans le nord de l’enclave dévasté, l’agence représente leur unique espoir d’assistance. Comme l’a souligné l’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, « il n’y a pas d’alternative à l’UNRWA ». Il rappelle que malgré l’ampleur des destructions, le lien sacré entre le peuple palestinien et sa terre demeure indestructible : « Leurs racines sont trop profondes. Leur histoire est millénaire. Les blessures de leur Nakba ne sont pas encore cicatrisées. » La situation est d’autant plus préoccupante que l’UNRWA fait face à de graves difficultés financières, plusieurs de ses principaux donateurs ayant réduit ou suspendu leurs contributions. Philippe Lazzarini met en garde : limiter les opérations de l’agence ne ferait qu’aggraver les conditions de vie déjà catastrophiques de millions de Palestiniens, compromettant non seulement l’aide humanitaire mais aussi tout espoir de redressement et de transition politique à Gaza. En Cisjordanie occupée, cela priverait également les réfugiés palestiniens d’accès à l’éducation et aux soins de santé essentiels. La communauté internationale est donc appelée à réagir fermement face à cette nouvelle tentative de l’occupant de porter atteinte aux droits fondamentaux du peuple palestinien, notamment son droit inaliénable au retour. La survie de l’UNRWA, seule institution onusienne spécifiquement dédiée aux réfugiés palestiniens depuis 1948, représente un enjeu crucial pour l’avenir de la cause palestinienne.
Samir Benisid