Éducation nationale: Les grands chantiers de la réforme lancés
Le ministre de l’Éducation nationale, Mohammed Seghir Sadaoui, a démontré un engagement fort envers le dialogue social et la réforme du système éducatif lors du lancement des préparatifs pour la rentrée scolaire 2025-2026. Cette série d’initiatives témoigne d’une volonté manifeste de transformer en profondeur le secteur de l’éducation tout en prenant en compte les préoccupations des différents acteurs du système éducatif.
Dans une démarche participative sans précédent, le ministre a entrepris des consultations extensives avec l’ensemble des partenaires sociaux, marquant ainsi un tournant décisif dans la politique éducative nationale. L’organisation de ces rencontres au siège de l’Office national des examens et concours (ONEC) de Kouba, prévues jusqu’au 17 février, illustre l’ampleur et l’importance accordée à cette initiative de réforme. Ces sessions de travail, qui rassemblent des cadres de l’administration centrale et des chefs de services des directions de l’éducation à l’échelle nationale, s’inscrivent dans une vision globale de modernisation et d’amélioration du système éducatif algérien. Le ministre Sadaoui a particulièrement insisté hier lors d’une rencontre préparative d l’exercice scolaire 2025-2026 sur la nécessité d’une application uniforme et équitable du nouveau statut général du secteur à travers l’ensemble des directions de l’éducation, garantissant ainsi une cohérence nationale dans la mise en œuvre des réformes. Cette approche témoigne d’une volonté de standardisation des pratiques et d’harmonisation des conditions de travail dans le secteur. L’un des aspects les plus significatifs de cette réforme concerne l’allègement du volume horaire des cours dans les trois cycles de l’enseignement. Cette mesure, qui doit entrer en vigueur dès la rentrée prochaine, s’accompagne d’une révision approfondie des programmes scolaires. Le ministre a souligné que cette transformation majeure se ferait de manière participative, impliquant l’ensemble des acteurs du système éducatif. Cette approche collaborative démontre une volonté réelle de prendre en compte les réalités du terrain et les besoins exprimés par les enseignants. Dans cette optique, une commission nationale a été récemment mise en place pour élaborer un projet ambitieux sur la qualité de l’enseignement. Cette initiative répond directement aux orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a fait de la qualité de l’enseignement et de l’accompagnement pédagogique une priorité nationale. La commission se concentrera particulièrement sur la refonte des programmes du cycle primaire, considéré comme le socle fondamental de l’éducation.
Dialogue social
Le dialogue social occupe, d’un autre côté, une place centrale dans cette démarche de réforme. Le ministre a entamé, dès samedi, une série de rencontres avec les représentants des différents syndicats du secteur. Ces consultations témoignent d’une volonté réelle d’écoute et de prise en compte des préoccupations des personnels de l’éducation. Les discussions ont couvert un large éventail de sujets, allant des conditions de travail aux perspectives de carrière, en passant par les questions de rémunération et de formation. Les revendications présentées par les différents syndicats ont fait l’objet d’une attention particulière. Les enseignants du cycle moyen ont notamment exprimé des demandes concernant leur intégration dans les nouvelles catégories supérieures, particulièrement pour ceux ayant moins de quatre ans d’ancienneté. La question de l’uniformisation de la classification et de la formation entre les trois cycles d’enseignement a également été abordée, démontrant une volonté d’équité et de cohérence dans le traitement des personnels. La réduction de la charge horaire des enseignants constitue un point central des discussions, accompagnée de demandes portant sur la revalorisation des primes et indemnités. Les syndicats ont notamment plaidé pour l’instauration d’une prime de risque et d’une prime de déplacement, témoignant des réalités concrètes du métier d’enseignant. Les modalités de réduction de l’âge de la retraite et d’aménagement des postes adaptés ont également fait l’objet de discussions approfondies. Les surveillants et assistants d’éducation ont, pour leur part, mis en avant des revendications spécifiques à leur fonction. Ils ont notamment demandé une meilleure valorisation de leur expérience professionnelle et de leurs diplômes, ainsi que l’abolition du plafonnement des carrières. La demande d’établissement du grade de base pour les surveillants d’éducation en catégorie 12 reflète une volonté de reconnaissance de leurs responsabilités. Les conseillers d’éducation ont exprimé le souhait d’une intégration dans le nouveau grade de « Surveillant de collège », avec une condition d’ancienneté réduite de sept à trois ans, témoignant d’une volonté d’évolution de carrière accélérée. Le syndicat des intendants de lycées a porté des revendications concernant l’ajout de nouvelles primes et la revalorisation des diplômes, tout en demandant l’ouverture de perspectives de promotion vers des postes de direction. Cette demande s’inscrit dans une logique de progression de carrière et de reconnaissance des compétences acquises. Les conseillers d’orientation et de conseil scolaire ont plaidé pour la suppression des grades transitoires et la reclassification de l’ensemble des conseillers en catégories supérieures, reflétant l’importance croissante de leur rôle dans l’accompagnement des élèves. Enfin, les personnels de laboratoire ont soulevé des questions importantes concernant la reconnaissance de leur expérience professionnelle et l’intégration de leur fonction dans la catégorie des métiers pénibles, accompagnées de demandes de nouvelles primes. Le ministre Sadaoui a démontré une écoute attentive face à ces diverses revendications, s’engageant à examiner chacune d’entre elles dans le cadre d’une approche globale de réforme du secteur. La mise en place d’une commission d’écoute des organisations syndicales témoigne de cette volonté de maintenir un dialogue social constructif et permanent. La question du statut particulier des employés des services économiques a également été abordée. Le ministre a précisé que leur dossier serait traité dans le cadre plus large des spécificités des corps économiques de la fonction publique, démontrant une approche coordonnée avec les autres secteurs de l’administration. Cette démarche reflète une volonté de cohérence dans le traitement des personnels administratifs tout en reconnaissant leurs spécificités.
Samir Benisid