Opep+ : « Les mesures adoptées ont stabilisé le marché »
Les ministres du JMMC ont échangé sur la situation actuelle du marché pétrolier et ses perspectives d’évolution. Le comité a ainsi réaffirmé son engagement à respecter le calendrier de réintroduction progressive de 2,2 millions de barils quotidiens à partir d’avril, à raison de 120.000 barils par jour en plus chaque mois pendant 18 mois.
L’Opep+ joue pleinement son rôle de stabilisateur du marché pétrolier international. C’est le message qu’a tenu à faire passer Mohamed Arkab, ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, lors de la 58e réunion du Comité ministériel mixte de suivi Opep/Non-Opep (JMMC), organisée par visioconférence. « Les mesures adoptées récemment par les pays de l’Opep+ ont permis d’assurer la stabilité du marché pétrolier international, au profit des producteurs et des consommateurs », a-t-il affirmé, tout en insistant sur la résilience de l’économie mondiale et sur les signes de reprise dans plusieurs régions. « Après un ralentissement saisonnier de la demande de pétrole au cours des trois premiers mois de l’année, nous anticipons une reprise plus soutenue à partir d’avril », a-t-il précisé.
Au cours de cette réunion, les ministres du JMMC ont échangé sur la situation actuelle du marché pétrolier et ses perspectives d’évolution. « Il ressort clairement que la conjoncture actuelle exige une vigilance accrue et un engagement total en faveur du respect de nos décisions collectives et volontaires de limitation de nos productions », a souligné M. Arkab. Le comité a ainsi réaffirmé son engagement à respecter le calendrier de réintroduction progressive de 2,2 millions de barils quotidiens à partir d’avril, à raison de 120.000 barils par jour en plus chaque mois pendant 18 mois. Cette décision fait suite à de nombreuses discussions, notamment face aux appels des Etats-Unis à une augmentation de la production pour contenir les prix. L’OPEP+ avait repoussé à plusieurs reprises la réintroduction de ces volumes, qui correspondent aux coupes de production volontaires supplémentaires consenties par huit pays – dont l’Arabie saoudite et la Russie, piliers du groupe OPEP+. La décision cette fois de ne pas reporter l’échéance, malgré des cours de l’or noir qui stagnent autour de 75 dollars le baril, a été prise après des déclarations du président américain invitant l’OPEP+ à augmenter sa production pour faire reculer les prix. Pour les analystes, ce maintien du calendrier est aussi un signe de prudence face aux nombreuses incertitudes du marché, entre droits de douane imposés par les États-Unis à ses principaux partenaires commerciaux, nouvelles sanctions contre le secteur énergétique russe et difficultés des économies chinoise et européenne.
Les tensions commerciales et géopolitiques continuent en effet de peser sur le marché. L’imposition de droits de douane sur le pétrole canadien par Washington pourrait affecter les flux d’approvisionnement, tandis que les sanctions contre la Russie contribuent à redessiner l’équilibre mondial de l’offre. Les ministres du JMMC ont d’ailleurs noté une amélioration du respect des quotas par des pays comme le Kazakhstan et l’Irak, qui avaient par le passé dépassé leurs limites de production. Sur le plan des prix, les marchés ont réagi favorablement aux dernières annonces de l’Opep+. Vers 10h25 GMT, le baril de Brent pour livraison en avril progressait de 1,56% à 76,85 dollars, tandis que le WTI américain pour livraison en mars gagnait 2,48% à 74,33 dollars. Les tensions commerciales entre les Etats-Unis et leurs principaux partenaires alimentent cependant une incertitude persistante. « A court terme, ces mesures sont haussières pour le pétrole, mais à long terme, elles pèseront sur la croissance économique mondiale et la demande d’or noir », prévient Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB. Face à ces défis, l’Opep+ reste vigilante. « Les ministres du JMMC ont décidé de poursuivre les consultations, de maintenir une coordination étroite et de suivre de près les évolutions du marché pétrolier international dans les prochaines semaines », a conclu M. Arkab. Un message de prudence et de fermeté, alors que le marché pétrolier navigue entre stabilisation et incertitudes.
Samira Ghrib