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L’Algérie ciblée par une campagne destinée à ternir son image : Le jeu trouble de l’Occident

Une campagne de dénigrement cible l’Algérie. Peu après la publication d’une note par la diplomatie française classant l’Algérie pays où les conditions seraient particulièrement « rigoureuses » et dangereuses, c’est autour du gouvernement du Canada de lui emboiter le pas. 

Quelle mouche a donc piqué le gouvernement de Justin Trudeau ? Dans une récente note destinée aux voyageurs, le gouvernement canadien dresse un tableau plus qu’assombri de la situation qui prévaudrait en Algérie. Un tableau qui ne ressemble en rien aux conditions réelles en cours et qui dépeint l’Algérie comme un pays miné par les risques d’insécurité liés au terrorisme, au banditisme, aux enlèvements et à la violence contre les femmes. Un pays qui serait l’otage de l’instabilité et de la contestation politiques, continue la note qui averti que notre pays ne disposerait pas d’infrastructures de qualité et qui serait exposé aux risques de maladies aujourd’hui disparues chez nous à l’image de la Typhoïde et du Choléra, à la fièvre Jaune, l’hépatite A et B ainsi que la rage. La liste des recommandations est longue. Le pays de l’Erable ne cite aucune qualité de vie et encore moins la paix qui y règne. Pourtant, le personnel de la représentation diplomatique du Canada  à Alger est loin de souffrir le martyr.

 « Faites preuve d’une grande prudence en Algérie en raison des risques de troubles civils et de terrorisme ». C’est en ces termes que le Canada déconseille bizarrement l’Algérie à ses ressortissants où il existerait selon une note du gouvernement canadien, « des actes terroristes, des enlèvements, des révoltes » un peu partout à travers le territoire. 

Le document mis à jour le 3 août en cours évoque des attentats et des risques d’enlèvement et évoque même des risques d’attaques contre les installations pétrolières et gazières en ne se référant qu’au seul drame de Tinguentourine qui remonte déjà à neuf ans, où à un ou deux enlèvements isolés qui datent de plusieurs années. « Évitez tout voyage dans les wilayas (provinces) de : Adrar, El Oued, Illizi, Ouargla, Tamanrasset, Tébessa et Tindouf. Des groupes armés y sont actifs. Il existe aussi dans ces régions des menaces de terrorisme, de banditisme et d’enlèvement » avertit le document qui, en sommes, concerne tout le territoire algérien et notamment le Sud. Il aggrave également sciemment les risques d’exposition à des actes criminels dans notre pays, alors qu’ils sont minimisés pour d’autres pays où les réseaux criminels ont une réelle emprise. Pis encore, le document de voyage en question liste les wilayas où les risques seraient les plus élevés d’après une évaluation qui ne prend en compte aucun critère objectif, et encore moins la nette amélioration de la situation sécuritaire dans notre pays au cours de la dernière décennie, pour ne pas dire au cours des deux dernières décennies et ce, en dépit du fait qu’une ambassade est établie ici en Algérie pour représenter le Canada et que celle-ci aurait pu rectifier cette vision déformée de l’Algérie et qu’on continue à entretenir.

Le plus étrange est que dans cette liste, le gouvernement du Canada évoque des risques terroristes dans des zones de haute sécurité au regard des investissements stratégiques qui y sont consentis ou qui y sont projetés. C’est le cas des wilayas de Ouargla, d’Illizi et de Laghouat qui comptent les bassins pétroliers et gaziers de Hassi Messaoud, de Berkine et de Hassi R’mel. Les autorités canadiennes citent étrangement les wilayas de Béchar et de Tindouf, impliquées dans le projet de développement des mines de fer de Ghar Djebilet, dans la wilaya de Tindouf. Tébessa et Souk Ahras qui sont en passe de devenir un pôle minéralier majeur en Algérie grâce au développement des mines de l’Ouanza et de Boukhadra, ainsi que du projet Phosphate intégré sont également citées dans cette note. Des wilayas au fort potentiel agricole comme Biskra et El Bayadh sont également citées comme étant exposées au terrorisme, alors que celles-ci ne sont pas affectées par le phénomène ! On croit rêver. Même constat pour les wilayas côtières qui misent sur leur potentiel pour développer le tourisme balnéaire et de montagne, à l’image d’Annaba, El Tarf, Skikda, Jijel, ou encore en Kabylie, où la situation sécuritaire a plus qu’évolué depuis les années 1990. D’ailleurs les blogs de voyage publiés sur les réseaux sociaux ont réussi à casser certains mythes à ce propos et que le gouvernement du Canada semble chercher encore à entretenir. 

Des arguments qui découlent d’une intension manifeste de nuire d’autant qu’elle semble s’inscrire dans un tir groupé dont la cible est l’Algérie. Une Algérie qui a entrepris une campagne pour briser les idées reçues à son propos et qui a démontré tout son potentiel économique et touristique notamment à travers l’organisation des Jeux méditerranéens. 

Une interrogation s’impose alors : À quoi peut bien rimer le jeu de Paris et d’Ottawa ? Il est clair que l’Algérie dérange au plus haut point et cette campagne poursuit l’objectif vain de contrarier les ambitions de notre pays qui prétend à une place de choix sur l’échiquier géopolitique. L’annonce, par le président de la République la semaine dernière, du souhait de l’Algérie de rejoindre le groupe des BRICS n’a pas du tout été prise à la légère en Europe, où la question a suscité le débat au sein des médias. Et une certaine inquiétude commence à transparaître quant à la possibilité de voir une Algérie qui a toujours assumé des positions souverainistes de principe quant au processus de décolonisation en Afrique, de panafricanisme, de respect de l’intégrité territorial des États et de sécurité internationale, devenir un pays avec lequel il faudra désormais compter. 

Chokri Hafed

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