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Soudan : Les responsables de la mort de civils doivent être traduits en justice

La coordonnatrice humanitaire des Nations unies au Soudan, Clémentine Nkweta-Salami, a condamné le pilonnage ayant visé un marché et les attaques contre des zones résidentielles dans la ville soudanaise d’Omdurman, exigeant que les responsables de crimes similaires, qui ont fait des dizaines de morts parmi les civils, soient traduits en justice.

Le Soudan se trouve au cœur d’une tragédie humanitaire où les populations civiles payent le prix fort d’un conflit meurtrier qui s’intensifie depuis avril 2023. Les derniers événements révèlent une escalade dramatique de la violence, avec des bombardements systématiques ciblant des zones peuplées, notamment des marchés et des quartiers résidentiels, causant des pertes humaines considérables et dévoilant une guerre sans merci entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF).  La coordonnatrice humanitaire des Nations unies au Soudan, Clémentine Nkweta-Salami, a fermement condamné ces attaques qui violent manifestement le droit international humanitaire. Le 1er février 2025, un bombardement aveugle sur le marché de Sabreen et plusieurs zones résidentielles d’Omdurman a causé au moins 60 morts et plus de 150 blessés, illustrant la brutalité du conflit. Ces attaques se multiplient dans différentes régions du pays, notamment dans les États du Kordofan du Nord, du Darfour du Nord et du Darfour du Sud, démontrant la nature généralisée du conflit. La situation s’est particulièrement détériorée à El Fasher, capitale de l’État du Darfour du Nord, où un bombardement des Forces de soutien rapide a causé la mort de 67 personnes le 4 février 2025. Parmi les victimes figuraient 30 femmes, 17 enfants et 20 hommes, tous des civils, soulignant la cruauté des affrontements. Les Forces armées soudanaises ont rapporté avoir détruit plusieurs véhicules de combat des RSF lors d’affrontements dans la partie est de la ville, confirmant l’intensité des combats. Dans le sud du Soudan, précisément à Kadugli, capitale du Kordofan-Sud, un autre bombardement a fait au moins 40 morts et 70 blessés. Le gouverneur local, Mohamed Ibrahim, a accusé une faction du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-N) dirigée par Abdelaziz al-Hilu, ajoutant une dimension supplémentaire à la complexité du conflit. Cette attaque visant un marché serait, selon lui, une tentative de déstabilisation du pays. Les affrontements armés entre SAF et RSF ont récemment connu une escalade sur trois fronts principaux : la capitale Khartoum, l’État d’Al-Jazirah au centre du pays, et les environs d’El Fasher à l’ouest. Les Forces armées soudanaises ont récemment réalisé des progrès significatifs à Khartoum, progressant dans la ville de Bahri et capturant plusieurs zones, bien que les RSF conservent un bastion important dans la zone du Nil Oriental. Les conséquences humaines de ce conflit sont dévastatrices. Depuis son déclenchement en avril 2023, il a causé au moins 29.683 morts et provoqué le déplacement de plus de 15 millions de personnes, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.  La communauté internationale, par la voix de Clémentine Nkweta-Salami, appelle à la responsabilité. Les attaques délibérées contre des cibles civiles constituent un mépris flagrant de la vie humaine. L’appel est clair : les responsables de ces crimes graves doivent être traduits en justice, et les parties au conflit doivent impérativement respecter le droit international humanitaire et protéger les populations civiles. Dans une déclaration publiée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) des Nations unies, Nkweta-Salami a  souligné que  « ces attaques constituent de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’Homme. Il faut traduire en justice les responsables de ces crimes graves », a-t-elle souligné. Les attaques délibérées contre des cibles civiles constituent « un mépris flagrant pour la vie humaine », a-t-elle déclaré, appelant les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire et à protéger les civils.

Lyes Saïdi

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