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La réalisation u projet doit être entamée cette année : Un TGV Alger-Tamanrasset lancé

Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, a confirmé hier à Alger le lancement imminent du projet de ligne ferroviaire à grande vitesse reliant Alger à Tamanrasset. Cette initiative ambitieuse, qui bénéficie du soutien direct du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’inscrit dans une vision stratégique globale visant à révolutionner la connectivité nationale et à stimuler le développement économique du pays.

Lors d’une conférence de presse tenue en marge de la rencontre des directeurs des travaux publics des wilayas du pays et des cadres du secteur, présidée sous le slogan « Évaluation et perspectives, pour des infrastructures de base plus performantes », M. Rekhroukh a expliqué que « le projet de cette ligne reliant les wilayas du Nord et du Sud, auquel le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, accorde une importance capitale, sera lancé au cours de cette année ». Le projet, d’une envergure sans précédent, prévoit la construction d’une ligne ferroviaire de 2006 kilomètres permettant de relier la capitale à l’extrême sud du pays en seulement douze heures, avec des trains pouvant atteindre une vitesse maximale de 220 kilomètres par heure et qui permettra ainsi de faire la voyage entre le nord et l’extrême sud en 12 heures à peine. Cette prouesse technique et logistique transformera radicalement les déplacements entre le nord et le sud du pays, créant un corridor de développement économique vital pour l’ensemble du territoire national.Les travaux débuteront dans les prochains jours par le tronçon reliant Boughezoul à Ksar El Boukhari,précisé le ministre marquant ainsi le début concret de ce projet structurant. Le tracé complet de la ligne a été soigneusement planifié pour maximiser son impact économique et social, avec plusieurs sections stratégiques dont la liaison Ghardaïa-El Menea sur 230 kilomètres, le tronçon Laghouat-Ghardaïa s’étendant sur 265 kilomètres, et la section Djelfa-Laghouat couvrant 110 kilomètres en passant par Sidi Makhlouf. La portion El Menea-In Salah, d’une longueur de 400 kilomètres, verra ses études techniques achevées d’ici fin 2024, tandis que le tronçon final In Salah-Tamanrasset, le plus long avec ses 600 kilomètres, nécessitera trois ans de travaux après une phase d’étude de douze mois.

L’importance stratégique de ce projet dépasse largement le simple aspect transport. Il s’inscrit dans une vision plus large de développement territorial qui inclut également la construction de deux lignes ferroviaires minières majeures. La première, reliant le gisement de Gara Djebilet (Tindouf) à Béchar, progresse à un rythme soutenu et devrait être livrée avant l’échéance contractuelle, possiblement dès cette année. La seconde, dédiée au complexe des phosphates dans l’est du pays, est prévue pour être achevée au premier semestre 2027, conformément au calendrier établi. Cette nouvelle infrastructure ferroviaire jouera un rôle crucial dans le désenclavement des régions du Sud, particulièrement important compte tenu de la concentration croissante d’investissements dans ces zones, notamment dans le secteur agricole à El Menea et Adrar. Le projet s’inscrit également dans une perspective plus large d’intégration économique africaine, positionnant l’Algérie comme un hub de transport continental stratégique. Le ministère accorde une attention particulière aux défis techniques spécifiques liés à la construction d’infrastructures dans les régions sahariennes. Des solutions d’ingénierie innovantes sont adoptées pour garantir la durabilité des installations face aux conditions climatiques extrêmes, notamment les hautes températures et l’ensablement. Ces considérations techniques se traduisent par l’utilisation de matériaux et de technologies spécialement adaptés à l’environnement désertique. La réalisation de ce projet s’accompagne d’une approche rigoureuse en matière de gestion et de contrôle qualité. Le ministre a souligné l’importance d’une préparation minutieuse des cahiers des charges, d’un suivi strict des études préalables, et d’un contrôle constant de la qualité des travaux à chaque étape de la construction. Cette rigueur vise à garantir non seulement le respect des délais contractuels mais aussi l’atteinte des plus hauts standards de qualité, tout en assurant une gestion transparente et efficiente des ressources publiques.

En parallèle, le ministère travaille sur une étude globale et prospective pour identifier les axes routiers nécessitant un dédoublement à l’échelle nationale, avec un programme de réalisation basé sur des priorités et des critères techniques précis. Cette approche intégrée de développement des infrastructures de transport témoigne de la volonté de l’État algérien de moderniser l’ensemble de son réseau de communication, créant ainsi les conditions propices à un développement économique durable et équilibré du territoire. Ce projet de TGV Alger-Tamanrasset doit être un vecteur de transformation économique et sociale qui contribuera significativement au développement des régions du Sud, à l’intégration nationale et à l’ouverture de l’Algérie vers l’Afrique subsaharienne. Il symbolise l’ambition de l’Algérie de se positionner comme un acteur majeur dans la connectivité régionale et continentale, tout en renforçant sa cohésion territoriale et en stimulant son développement économique endogène.

Samir Benisid

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