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Réunion à Alger du comité de pilotage du TSGP: Un gazoduc stratégique en phase finale

Alger s’apprête à accueillir, aujourd’hui, la quatrième réunion ministérielle du comité de pilotage du projet de gazoduc transsaharien (TSGP). Cet événement revêt une importance capitale pour l’avenir énergétique du continent africain et l’approvisionnement du marché européen. Il réunira les ministres de l’Énergie et du Pétrole des trois pays engagés dans cette initiative stratégique, à savoir Mohamed Arkab, ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, M. Sahabi Oumarou, ministre du Pétrole du Niger, et M. Ekperikpe Ekpo, ministre d’État chargé des ressources gazières de la République fédérale du Nigeria. La réunion sera précédée d’une rencontre entre les experts et techniciens des trois nations, ainsi que des représentants des entreprises Sonatrach, SONIDEP et la compagnie pétrolière nationale nigériane NNPC. Le projet du gazoduc transsaharien, inscrit dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), ambitionne de créer un corridor énergétique reliant le Nigeria, le Niger et l’Algérie, afin d’exporter du gaz naturel vers l’Europe et les marchés internationaux. Ce projet stratégique, qui mobilise l’attention des décideurs africains et des investisseurs internationaux, marque une avancée significative dans le développement énergétique du continent. Il symbolise également une coopération renforcée entre les trois pays partenaires, qui affichent une volonté commune d’accélérer sa mise en œuvre. Depuis la signature d’un mémorandum d’entente en juillet 2022 à Alger, les parties prenantes n’ont cessé d’œuvrer à la concrétisation de cette infrastructure essentielle. Les études techniques sont bien avancées et les travaux restants, estimés à seulement 1.800 km sur les 4.000 km prévus, placent ce projet dans sa phase finale. La réunion ministérielle d’Alger s’inscrit dans une dynamique d’accélération de ce chantier d’envergure, qui représente une opportunité unique pour le continent africain. Le gazoduc transsaharien ne se limite pas à un simple projet d’exportation de gaz ; il constitue également un levier de développement économique régional. En plus d’ouvrir un nouvel axe d’acheminement du gaz naturel africain vers l’Europe, il favorisera l’industrialisation, la création d’emplois et le renforcement des infrastructures énergétiques locales. Il représente un moteur de croissance pour les pays traversés et un facteur de stabilisation pour l’ensemble de la région du Sahel, en permettant notamment un accès accru à l’énergie pour les populations locales et en stimulant les économies des territoires concernés.

L’Algérie hub énergétique de premier plan

Le projet bénéficie d’un soutien institutionnel de premier plan, notamment de l’Union africaine et de la Banque africaine de développement. Son importance stratégique ne se limite pas à l’Afrique ; il répond également aux préoccupations énergétiques mondiales, en contribuant à la diversification des sources d’approvisionnement en gaz naturel. L’Europe, confrontée à des défis énergétiques croissants, voit dans ce projet une alternative crédible pour garantir sa sécurité énergétique. Dans ce contexte, la réalisation rapide du TSGP constitue une priorité absolue. L’Algérie, en tant que hub énergétique de premier plan, joue un rôle clé dans la concrétisation de cette infrastructure, en s’appuyant sur son réseau de transport de gaz déjà bien développé.

La rencontre d’aujourd’hui revêt donc une portée cruciale : il s’agit de faire le point sur l’état d’avancement du projet, de valider les étapes techniques restantes et d’adopter des mesures pour accélérer sa mise en œuvre. Les ministres des trois pays devront également s’accorder sur les aspects financiers et logistiques, en tenant compte des impératifs d’investissement, évalués à environ 24 milliards de dollars US. Cet investissement conséquent est à la hauteur des ambitions du projet, qui aspire à transporter jusqu’à 30 milliards de m3 de gaz par an. Les discussions devront aussi porter sur les questions de gouvernance et de régulation du gazoduc, afin d’assurer une exploitation optimale et une répartition équitable des bénéfices entre les pays partenaires.

Rappelons que lors du dernier sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) tenu au mois de mars dernier à Alger, Mohamed Arkab avait affirmé que la mise en œuvre du TSGP progressait à grands pas, avec seulement 1.800 km restant à finaliser, dont 100 km au Nigeria, 1.000 km au Niger et 700 km en Algérie. Ces chiffres attestent de la volonté des partenaires de concrétiser rapidement cette infrastructure stratégique. Dans cette optique, la réunion d’Alger devra acter les décisions clés qui permettront d’accélérer encore davantage la cadence et de garantir une entrée en service rapide du gazoduc.

Un enjeu géopolitique majeur

Au-delà des aspects purement techniques et économiques, le TSGP revêt une dimension géopolitique majeure. En renforçant les liens entre l’Algérie, le Niger et le Nigeria, il favorise l’intégration énergétique africaine et inscrit le continent dans une dynamique de développement durable. Il constitue également une réponse aux défis de la transition énergétique mondiale, en permettant une meilleure valorisation des ressources gazières africaines. Alors que le monde cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement, le gazoduc transsaharien apparaît comme une solution incontournable pour assurer un équilibre entre les besoins énergétiques croissants et la nécessaire sécurisation des approvisionnements. L’enjeu est donc de taille pour les pays africains impliqués, qui doivent saisir cette opportunité pour renforcer leur position sur l’échiquier énergétique mondial. Ainsi, la réunion ministérielle d’Alger ne se résume pas à un simple point d’étape sur l’avancement du projet ; elle représente une véritable accélération vers sa concrétisation. Le gazoduc transsaharien est plus proche que jamais de devenir une réalité tangible, avec des perspectives prometteuses pour l’ensemble du continent africain et au-delà. L’engagement des trois pays, soutenu par des partenaires institutionnels et financiers de premier plan, témoigne de la volonté collective de faire de cette infrastructure un catalyseur de développement et de prospérité partagée. L’Afrique est en passe de s’imposer comme un acteur incontournable du marché énergétique mondial, et le TSGP en sera l’un des piliers majeurs.

Samira Ghrib

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