UA: L’ancrage de l’Algérie dans sa profondeur africaine confirmé
La victoire de la diplomate algérienne représente un véritable triomphe de la diplomatie algérienne face aux manœuvres peu orthodoxes du Maroc.
L’ambassadrice d’Algérie à Addis-Abeba et sa représentante permanente auprès de l’Union africaine (UA), Mme Selma Malika Haddadi, a été élue vice-présidente de la Commission de l’UA lors du 38ème Sommet de l’organisation continentale. Suite à sa victoire écrasante contre sa concurrente marocaine, Mme Haddadi a estimé que ce succès représentait « un acquis pour l’Algérie sous la conduite clairvoyante du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune », exprimant sa gratitude au président ainsi qu’au ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, pour la confiance placée en sa personne. « Je serai une digne représentante de l’Algérie à l’Union africaine », a-t-elle assuré.
Mme Haddadi a précisé que cette élection reflétait « la place de l’Algérie et sa profondeur africaine, mais témoigne, également, de la confiance placée par les pays africains en elle et en sa direction judicieuse », soulignant que l’Algérie « a toujours joué un rôle prépondérant au sein de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et maintenant au sein de l’Union africaine (UA). Nous allons poursuivre ce travail pour hisser son nom et son drapeau à travers notre direction clairvoyante de l’organisation, tant sur le plan administratif que financier. Nous serons toujours à la hauteur des attentes ». La nouvelle vice-présidente de la Commission de l’UA a également affirmé que ce poste « est très important et permet (…) à l’Union africaine de mettre en œuvre l’Agenda 2063, dont l’initiative +faire taire les armes+ », précisant qu’elle œuvrerait à la réalisation de cet objectif avec toute l’équipe de la Commission de l’UA.
Un triomphe face aux manœuvres marocaines
La victoire de la diplomate algérienne représente un véritable triomphe de la diplomatie algérienne face aux manœuvres peu orthodoxes du Maroc. Dans ce qui s’est révélé être une bataille diplomatique intense, le Maroc a déployé des efforts considérables pour faire élire sa candidate, allant jusqu’à envoyer une délégation dirigée officiellement par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, mais pilotée en coulisses par le directeur général des services de renseignement militaire (DGED), qui n’ont pas hésité à recourir à tous les moyens y compris la corruption pour faire barrage à l’élection de l’Algérie à ce poste. La salle du sommet s’est transformée en scène de célébration lorsque les résultats ont été annoncés, les délégués applaudissant chaleureusement la victoire algérienne. Ce moment a été perçu comme une reconnaissance des principes diplomatiques de l’Algérie basés sur la crédibilité, l’intégrité et l’éthique, face à ce que de nombreux participants ont décrit comme des tactiques de corruption et de marchandage employées par la délégation marocaine.
Âgée de 47 ans, Mme Haddadi a été élue avec un total de 33 voix, obtenant ainsi la majorité des deux tiers requise pour remplacer la Rwandaise Monique Nsanzabaganwa, dont le mandat est arrivé à terme. Cette victoire intervient après avoir vaincu la candidate marocaine, éliminée au sixième et avant-dernier tour, et après le retrait des candidates libyenne, au premier tour, et égyptienne au troisième.
Les manœuvres du régime marocain, qui a utilisé des promesses trompeuses et des pressions discrètes pour bloquer l’élection de la candidate algérienne, se sont avérés infructueuses. La supériorité de l’ambassadrice Haddadi est devenue évidente lorsque sa rivale marocaine a montré des lacunes dans sa compréhension des enjeux continentaux et des défis auxquels est confrontée la coopération panafricaine.
L’Afrique renouvelle sa confiance en l’Algérie
Cette victoire électorale représente plus qu’un simple succès diplomatique – c’est un coup sévère porté aux stratégies marocaines au sein de l’Union africaine. Par leur vote, les États membres ont clairement démontré qu’ils considèrent l’Algérie comme un partenaire stratégique influent sur le continent, contrairement au régime marocain dont la politique a été associée à des ambitions expansionnistes et à des alliances controversées avec des puissances néocoloniales. Ce succès vient renforcer la nouvelle orientation de l’Algérie visant à consolider sa présence continentale, s’appuyant sur son héritage révolutionnaire de soutien aux mouvements de libération africains. Une fois de plus, l’Algérie s’affirme comme la voix libre de l’Afrique face aux régimes qui privilégient des intérêts étroits au détriment des causes justes. Pour cette élection, Mme Haddadi a proposé une vision nouvelle enracinée dans son « dévouement à l’Afrique » ainsi que dans sa « loyauté » et son « engagement » envers l’UA. Elle s’est engagée à recentrer l’action de l’UA autour des objectifs fixés par ses pères fondateurs. Outre le renforcement de la gestion administrative et financière de la Commission de l’UA afin d’instaurer la culture d’efficacité, de transparence et de redevabilité à tous les niveaux, Mme Haddadi s’est engagée à promouvoir les principes du panafricanisme et de l’unité africaine. Elle s’est fixée pour objectif de consolider la confiance et la synergie entre la commission et les États membres de l’UA. Afin que l’UA puisse atteindre l’objectif d’appropriation de ses programmes et aspirations, telles que définies par les Pères fondateurs et énoncés dans l’agenda 2063, Mme Haddadi assure qu’elle favorisera « la priorisation, la revitalisation et le renforcement des partenariats avec les entités et institutions africaines de développement, telles que la BAD, l’Afreximbank et l’AUDA-NEPAD, en tant que principaux fournisseurs de projets et de fonds de développement ».
L’Afrique a clairement fait son choix en élisant l’Algérie, préférant les principes d’honneur et d’engagement aux calculs de chantage et de corruption. Cette élection marque un tournant dans la diplomatie continentale et promet de renforcer les valeurs fondatrices de l’Union africaine sous l’impulsion de sa nouvelle vice-présidente.
Hocine Fadheli