Un plan ambitieux de 22% de réduction des émissions pour faire face à l’urgence climatique africaine : L’Algérie en première ligne
À l’heure où l’Afrique fait face à des défis climatiques sans précédent, l’Algérie montre la voie avec un engagement fort dans la lutte contre le changement climatique. Lors du 38e Sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba, la ministre de l’Environnement Nadjiba Djilali a dévoilé une stratégie nationale ambitieuse qui pourrait redéfinir l’avenir écologique du continent. Le continent africain se trouve aujourd’hui à un carrefour critique. Sécheresses dévastatrices, désertification galopante, inondations catastrophiques et incendies de forêt destructeurs : l’Afrique subit de plein fouet les conséquences du dérèglement climatique. Ces bouleversements environnementaux engendrent des crises humanitaires majeures, forçant les populations à se déplacer et menaçant la sécurité alimentaire de millions d’Africains. Dans ce contexte alarmant, l’Algérie déploie un arsenal de mesures concrètes. Le pays s’est fixé un objectif de réduction de 7% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 sur ses propres ressources. Plus ambitieux encore, ce chiffre pourrait atteindre 22% avec un soutien international adéquat. Cette volonté s’inscrit dans le cadre de l’Accord de Paris et témoigne d’un engagement réel pour une transition écologique. Le Plan national Climat (PNC), pierre angulaire de cette stratégie, illustre la détermination politique de l’Algérie. Il s’accompagne d’initiatives concrètes comme le Plan national sécheresse et le renforcement du cadre juridique environnemental. La ministre souligne particulièrement l’importance du projet de « barrage vert », une initiative phare visant à créer une zone de stockage de carbone et de résistance aux changements climatiques.
Vers une croissance verte africaine
L’Algérie mise sur l’innovation pour réussir sa transition écologique. Le pays s’oriente résolument vers les énergies nouvelles et renouvelables, intégrant les technologies numériques dans sa stratégie de développement durable. Cette approche s’inscrit dans un plan de relance économique plus large, visant à concilier croissance et protection de l’environnement. Cependant, comme le souligne la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, les pays en développement font face à un obstacle majeur : l’accès au financement. Pour concrétiser leurs ambitions climatiques, les nations africaines ont besoin d’un soutien financier conséquent et accessible. L’appel de l’Algérie résonne comme un signal d’alarme : il est urgent d’agir collectivement pour préserver l’avenir du continent. À travers sa stratégie nationale, le pays démontre qu’il est possible de conjuguer développement économique et protection de l’environnement, ouvrant la voie à un modèle de croissance verte pour l’Afrique. Cette mobilisation algérienne intervient à un moment crucial, alors que les conflits géopolitiques et économiques mondiaux menacent de reléguer au second plan l’urgence climatique. Par son engagement, l’Algérie rappelle que la lutte contre le changement climatique doit rester une priorité absolue pour garantir un avenir durable au continent africain.
Chokri Hafed