Un plan spécial est préparé depuis six mois: Des stocks alimentaires importants pour le Ramadhan
À l’approche du Ramadhan, les pouvoirs publics déploient un arsenal de mesures pour garantir l’approvisionnement des marchés et la stabilité des prix des produits de première nécessité.
Messaoud Bendridi, directeur général de la production agricole au ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, a détaillé hier sur les ondes de la radio nationale un plan d’action ambitieux, fruit d’une coordination entre plusieurs ministères allant dans ce sens. Les autorités n’ont pas attendu la dernière minute pour agir, puisque selon le responsable, des mesures anticipées ont été mises en place depuis plus de six mois en collaboration avec les ministères du Commerce et de l’Intérieur, ainsi que les autorités locales et les offices concernés. La production locale se porte bien, notamment grâce à une campagne de labour et de semis réussie, favorisée par des conditions météorologiques clémentes et une bonne disponibilité des intrants agricoles, explique-t-il. Pour la semoule, produit phare du Ramadan, les minoteries ont reçu des volumes supplémentaires en hausse de 25% par rapport aux approvisionnements habituels, explique le même responsable qui souligne que l’Office algérien interprofessionnel des céréales a aménagé 500 points de vente à travers le pays pour assurer une meilleure régulation du marché des céréales et légumineuses sèches. Sur le front des produits laitiers, les perspectives sont également rassurantes. « Une nouvelle unité de production de lait du groupe public Giplait a été récemment inaugurée dans la zone industrielle de Rouiba, avec une capacité de production quotidienne de 1,4 million de litres, dont un million de litres pasteurisés. Cette unité est en mesure de couvrir les besoins de l’ensemble des wilayas du centre du pays », a précisé Bendridi. Le prix du lait en sachet restera stable à 25 dinars, alors que l’État a injecté 21 tonnes de poudre de lait dans les laiteries pour satisfaire une demande qui devrait être largement couverte, précise-t-il. Concernant les viandes, les autorités ont anticipé les besoins en important depuis plusieurs mois des viandes bovines et ovines, dont la qualité est strictement contrôlée par les services vétérinaires. Dans ce sens, un programme de développement de la filière avicole a également été lancé, avec notamment une réduction du cycle d’élevage des volailles de 45 à 35 jours pour augmenter la disponibilité des viandes blanches, explique l’invité de la Radio. Pour les légumes, la situation s’annonce tout aussi favorable. « La Société algérienne de régulation des produits agricoles a stocké d’importantes quantités de pommes de terre et se prépare à les commercialiser à l’approche du mois de Ramadan, parallèlement à la récolte de la pomme de terre fraîche dans plusieurs wilayas à forte production », a souligné le directeur général. Les stocks d’ail et d’oignons sont également jugés suffisants grâce à une production saisonnière abondante, ce qui devrait permettre de maintenir des prix stables. Cette stratégie s’inscrit dans une vision plus large du ministère qui vise à développer les différentes filières agricoles en concertation avec les éleveurs et les organisations professionnelles. L’objectif affiché est double : améliorer la production locale tout en garantissant des prix accessibles aux consommateurs, dans une perspective d’autosuffisance alimentaire pour l’Algérie.
Samir Benisid