IA, robotique et cybersécurité: Un fonds d’investissement pour les startups

Algérie Télécom va lancer un fonds d’investissement de 1,5 milliard de dinars dédié aux startups spécialisées dans l’intelligence artificielle, la cybersécurité et la robotique. Cette annonce majeure a été faite par le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, lundi lors de l’ouverture de la troisième édition du Forum des technologies de l’information et de la communication « CTO Forum Algeria », qui se tient du 17 au 19 février au Palais de la culture « Moufdi Zakaria » à Alger. Cette initiative s’inscrit dans une vision ambitieuse pour le secteur numérique algérien, avec un objectif précis : atteindre une contribution de l’intelligence artificielle à hauteur de 7% du PIB national d’ici 2027. Face à la révolution numérique mondiale, le ministre a souligné que « la grande transition numérique mondiale impose à l’Algérie d’accélérer l’innovation ». Il s’est particulièrement félicité des avancées réalisées par l’Algérie pour consolider sa position stratégique dans ce domaine, mettant en avant « la vision claire du président de la République, ayant permis la création de trois grandes universités dans l’intelligence artificielle, la robotique et les mathématiques ». Le développement des compétences occupe une place centrale dans cette stratégie, avec notamment l’ouverture imminente des centres de formation « Scale Centers ». Ces structures auront pour mission, selon le ministre, de « lever toute ambiguïté auprès des jeunes concernant l’intelligence artificielle, la cybersécurité et le cloud computing, en dispensant une formation gratuite, tout au long de l’année, au profit des jeunes n’ayant pas suivi un cursus universitaire ». Cette démarche vise notamment à « atteindre l’objectif de 20.000 startups dans les plus brefs délais ». En matière d’infrastructures, le ministre a mis en avant les « étapes cruciales franchies par l’Algérie sous la conduite du président de la République », citant notamment « le déploiement de l’internet par fibre optique sur une distance de 265.000 km, ainsi que la couverture totale en 4G de 1.400 sites, desservant des villages et des zones enclavées désormais dotés d’eau, de gaz, d’électricité et d’internet ». Le programme prévoit également l’installation de 7.000 nouvelles stations 4G pour assurer une couverture nationale complète en 2025. Concernant la qualité de service, le ministre a tenu à clarifier la situation des classements internationaux qui, selon lui, « ne reflètent pas la position de l’Algérie en matière de vitesse de l’internet » et « ne correspondent pas aux investissements considérables consentis par l’Etat dans les infrastructures ». Il explique ce décalage par le nombre particulièrement élevé de tests de vitesse réalisés par les Algériens, « près de 1,4 million de tests mensuels, majoritairement dans des zones à faible signal, contre 120.000 tests dans les pays voisins », ce qui entraîne selon lui « des données erronées » sur l’état de l’internet en Algérie. Cette vision ambitieuse pour le numérique est partagée par le ministre de l’Economie de la connaissance, des Startups et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah, qui a souligné lors du Forum que l’intelligence artificielle « n’est plus technologique seulement, mais plutôt économique et stratégique ». Il a notamment rappelé que « l’Algérie a été un acteur pionnier en Afrique, à travers le lancement de l’Ecole de l’intelligence artificielle, de l’Ecole des mathématiques et d’autres écoles de technologies, à travers lesquelles, un climat d’affaires innovant a émergé ». L’ambition est claire : permettre « l’émergence de startups fortes à écho mondial, en mesure de développer une technologie avec des compétences locales, d’exporter la technologie de l’IA et de contribuer à une nouvelle économie nationale basée sur la connaissance et les jeunes énergies ». Le Forum, qui réunit plus de 60 exposants incluant sociétés de communication, producteurs et vendeurs d’équipements, ainsi que des startups innovantes, illustre cette dynamique de transformation numérique qui s’accélère en Algérie.

Amar Malki