Culture

HCA: Plaidoyer pour la sauvegarde des langues maternelles menacées d’extinction

À l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle et de la semaine des langues africaines, le Haut-Commissariat à l’Amazighité (HCA) a organisé une série d’activités riches en réflexions à Tizi-Ouzou. Placées sous le signe de la diversité linguistique, ces manifestations témoignent de l’engagement continu de l’Algérie dans la préservation de son patrimoine linguistique et culturel, tant national qu’africain.

Le centre de loisirs scientifique de Tizi-Ouzou a accueilli dimanche l’ouverture de ces journées qui s’inscrivent dans le cadre des engagements de l’Algérie auprès de l’UNESCO et de l’Académie africaine des langues. L’objectif principal est de mettre en lumière le rôle crucial que joue l’Algérie dans la promotion du multilinguisme et la valorisation de la diversité linguistique africaine. Dans son discours inaugural, Si El-Hachemi Assad, Secrétaire général du HCA, a réfuté avec force toute notion de conflit entre les langues sur le territoire algérien. « Nous rejetons toute notion de conflit linguistique. Ce ne sont pas les langues qui s’affrontent, mais les esprits qui se ferment. L’Histoire nous enseigne que l’humanité s’est toujours construite sur l’échange et le dialogue. Elle a toujours embrassé la diversité linguistique et œuvré pour un avenir où la compréhension et la complémentarité priment », a-t-il déclaré avec conviction. Lors d’une conférence de presse en marge de l’événement, Si El-Hachemi Assad a abordé les défis majeurs auxquels font face certaines variantes linguistiques en Algérie. Son constat est alarmant : « En Algérie, d’ici 20 ans, certaines variantes de la langue amazighe risquent de disparaître dans certaines régions si aucune mesure n’est prise pour les préserver. Ces langues sont menacées par le phénomène de socialisation et le choc de l’avènement du terrorisme. C’est le cas dans la wilaya de Chlef où les habitants de certaines zones montagneuses, comme Brrira et Zeboudja, ont quitté leurs montagnes pour s’installer en ville. Après 20 ou 30 ans, ils perdent l’usage de leur langue maternelle », a-t-il déploré. Face à cette situation préoccupante, le HCA s’est engagé à mettre en œuvre des stratégies concrètes pour valoriser les variantes locales de la langue amazighe dans le cadre de l’enseignement. « Dans la région de Tabelbala (Béchar), j’ai été interpellé par la population locale pour la prise en charge de leur variante locale, le Korandje, et le HCA s’est engagé à les accompagner », a précisé le Secrétaire général, soulignant l’importance d’adapter les contenus pédagogiques aux réalités linguistiques locales. Point d’orgue de cette journée, la présentation d’un Atlas des variantes de la langue amazighe en Algérie a constitué une avancée significative dans la documentation du patrimoine linguistique national. Cet ouvrage, réalisé par le jeune chercheur Ramdane Touati, spécialiste en linguistique amazighe, et édité par le HCA, offre un panorama détaillé de la richesse et de la diversité linguistique du territoire algérien.

Mohand Seghir

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