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Plus de 2,5 millions de capsules psychotropes saisis: L’Algérie face une menace grandissante

Les services de sécurité intensifient la lutte contre les réseaux criminels de trafic de drogues qui ciblent l’Algérie. Les récentes opérations menées révèlent l’ampleur inquiétante de ce phénomène et les défis considérables auxquels le pays fait face. En quelques jours seulement, plus de 2,5 millions de capsules psychotropes et près de 2 kg de cocaïne ont été saisis lors d’opérations d’envergure, témoignant d’une stratégie criminelle organisée visant à inonder le marché national de substances illicites pendant la période de jeûne. La sophistication des méthodes employées par ces réseaux criminels constitue un défi majeur. Le Service central de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants (SCLTIS) a déjoué un plan criminel élaboré visant à faire transiter une immense cargaison de psychotropes depuis le sud-est du pays vers les wilayas du nord, révélant ainsi l’existence de corridors de trafic bien établis. Les trafiquants ne reculent devant aucune ingéniosité pour dissimuler leur marchandise mortelle : cachettes aménagées dans des remorques de camions de gros tonnage, dissimulation sous des plaques métalliques, ou encore stockage dans des fermes isolées. À Biskra, 1,7 million de capsules de Prégabaline ont été découvertes soigneusement cachées dans un seul camion, tandis qu’à Tamanrasset, les gendarmes ont intercepté près de 250 000 capsules du même psychotrope. Ces saisies record mettent en lumière la vulnérabilité particulière des régions frontalières du sud, devenues des points d’entrée privilégiés pour les narcotrafiquants. La wilaya d’El-Oued, où plus de 355 000 capsules ont été saisies, ainsi que Tamanrasset, où un important réseau a été démantelé, illustrent parfaitement cette réalité géographique exploitée par les criminels.

L’impact sur la santé publique représente une autre dimension alarmante de ce trafic. La Prégabaline, médicament détourné de son usage thérapeutique, est devenue la substance privilégiée des trafiquants en raison de sa forte demande sur le marché noir et des profits substantiels qu’elle génère. Son usage abusif provoque dépendance, troubles neurologiques graves et peut conduire à des comportements violents, représentant un danger immédiat pour la jeunesse algérienne. Les implications économiques sont tout aussi préoccupantes. Les sommes colossales générées par ce trafic – les autorités ont saisi 250 millions de centimes lors des dernières opérations – alimentent l’économie souterraine et fragilisent le tissu économique légal. La qualification retenue contre les trafiquants arrêtés, incluant « contrebande à un degré de gravité constituant une menace pour l’économie nationale », souligne cette dimension économique de la lutte.

Face à cette menace multidimensionnelle, les services de sécurité démontrent une coordination et une efficacité remarquables. La collaboration entre la Sûreté nationale, la Gendarmerie et les instances judiciaires a permis l’arrestation de plusieurs suspects et la saisie de nombreux véhicules utilisés pour le transport des substances illicites. Ces succès opérationnels témoignent de la détermination des autorités à protéger le pays contre ce fléau.

Chokri Hafed

admin

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