Culture

Le festival de cinéma palestinien SARD aura lieu à Rennes du 24 au 30 mars : Résister par l’image

La troisième édition des rencontres du cinéma palestinien « SARD » se tiendra du 24 au 30 mars prochain à Rennes, en France.

Dans l’immense bataille des récits, le cinéma palestinien s’impose comme une arme de résilience et de dignité. Alors que les médias dominants font tout pour ne pas relater et relayer la réalité de l’occupation et du vécu palestinien et contribuent à déshumaniser tout un peuple, les cinéastes palestiniens transforment l’écran en territoire de mémoire, de résistance et d’humanité. C’est dans ce sens que « l’association Salam organise cette année la troisième édition du festival de cinéma palestinien SARD à Rennes, qui aura lieu du 24 au 30 mars 2025 dans plusieurs lieux partenaires, dont le Cinéma du TNB, le cinéma Arvor, au cinéma Le Sévigné à Cesson-Sévigné ou encore le Tambour à l’université Rennes 2 », a précisé l’association dans un communiqué. Le festival proposera cette année encore une sélection de films qui montre la vitalité de ce cinéma qui depuis quelques décennies, à travers une multitude de narratifs, raconte la richesse et la diversité de la société palestinienne. Les festivals comme SARD à Rennes et « Palestine en vue » à Lyon ne sont pas de simples événements culturels. Ce sont des espaces de respiration politique où chaque plan, chaque séquence devient un acte de résistance contre l’invisibilisation. Cette année, le festival SARD rend hommage à Rashid Masharawi, figure emblématique du cinéma palestinien. Son film « L’anniversaire de Leila » symbolise cette capacité à raconter l’intime à travers le politique, à donner chair et voix à des existences trop souvent réduites à des statistiques. Il inaugurera l’évènement le 24 mars avec une conférence animée par Hussam Hindi, chargé de cours à l’Université Rennes 2, ancien directeur artistique du festival Travelling et du festival du film britannique de Dinard. Cette conférence sera suivie de la projection d’un de ses films vedettes, « l’anniversaire de Leila ». Un autre festival, « Palestine en vue », consacré au cinéma palestinien, est prévu en avril prochain à Lyon. « Face à la volonté coloniale d’effacer la culture palestinienne, nous nous efforcerons à travers le cinéma de faire partager la richesse et la vitalité de la culture palestinienne », a déclaré l’association Echanges Rhône-Alpes Auvergne Palestine (Erap), organisatrice de l’évènement. Le Festival « Palestine en vue » propose en effet depuis 10 ans aux spectatrices et spectateurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes de découvrir la diversité du cinéma Palestinien mais aussi de sa culture.

Le cinéma palestinien se construit en effet contre les représentations réductrices. Il n’est ni un cinéma de la plainte, ni un cinéma uniquement documentaire. C’est un cinéma vivant, protéiforme, qui embrasse tous les genres : fiction, documentaire, animation. Un cinéma qui raconte la complexité d’une société, ses joies, ses douleurs, ses résistances. Le programme de SARD en témoigne : des projections qui traverseront les genres, des courts et longs métrages qui dévoileront la multiplicité des regards. Plus qu’un festival, c’est un dialogue interculturel qui s’organise, où la culture palestinienne se déploie dans toute sa diversité. « Le festival décline un programme haut en couleurs au service d’une forte démarche interculturelle », ont expliqué les organisateurs. En plus du programme de projections qui comprend des longs comme des courts métrages, de la fiction au documentaire en passant par le cinéma d’animation, des temps de rencontres, d’échanges et de partages avec des professionnels permettront de se retrouver et de créer un espace de dialogue et d’échange.

Au-delà des films, SARD propose des moments de partage : ateliers de langue arabe, initiations à la calligraphie, découverte de la danse Dabké. Autant de propositions qui transforment le festival en un espace de rencontre et de compréhension mutuelle. Ces rendez-vous culturels deviennent des contre-récits face aux tentatives d’effacement. Chaque projection est un acte de mémoire, chaque échange une reconnaissance. Le cinéma palestinien ne se contente pas de montrer, il fait exister. Dans un contexte où la parole palestinienne est trop souvent confisquée, le cinéma devient un espace de souveraineté. Les cinéastes palestiniens ne demandent pas la permission de raconter leur histoire. Ils la racontent, simplement, puissamment.

Mohand Seghir

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