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Gymnastique: Kaylia Nemour étincelante à Montréal 

La gymnaste algérienne Kaylia Nemour continue d’éblouir le monde de la gymnastique artistique en remportant brillamment le concours général du prestigieux Tournoi international Gymnix, disputé ce vendredi à Montréal.

Sept mois après son sacre historique aux Jeux Olympiques de Paris, la jeune prodige de 18 ans confirme son statut de nouvelle reine des agrès avec une performance exceptionnelle qui a subjugué le public canadien. Totalisant 54,200 points au classement général, Nemour a devancé les Canadiennes Lia Monica Fontaine (52,800 points) et Alyssa Guerrier-Calixte (52,100 points) pour s’emparer de la médaille d’or. La championne algérienne a particulièrement brillé aux barres asymétriques, sa spécialité, où elle a réalisé un score impressionnant de 14,750 points. Elle a également excellé à la poutre (13,600 points), au saut de cheval (13,350 points) et au sol (12,500 points), démontrant une polyvalence remarquable qui fait d’elle une gymnaste complète. Cette victoire au Gymnix, considéré comme la plus grande compétition internationale de gymnastique au Canada, n’est probablement que le début d’un nouveau chapitre glorieux pour Nemour qui s’est également qualifiée pour les finales des barres asymétriques, de la poutre et du sol, prévues hier soir. L’arrivée de Kaylia Nemour à Montréal avait déjà créé l’événement avant même le début de la compétition. « Je n’arrive pas à croire que je suis au Canada ! Encore quelques jours d’entraînement avant la compétition ! », s’était-elle enthousiasmée sur son compte TikTok, partageant sa joie avec ses quelque 650 000 abonnés. Dès son entrée dans le gymnase montréalais, la championne olympique a été accueillie comme une véritable star par les jeunes gymnastes canadiennes. « Ce matin, il y a des petites. Quand elles m’ont vue, elles ont fait : wow ! Je me suis dite : punaise, même ici, on me reconnaît ! », avait-elle confié au quotidien La Presse, visiblement touchée par cet accueil chaleureux.

Dans la lignée de Nadia Comaneci

Dans la lignée de Nadia Comaneci, qui avait obtenu la note parfaite aux Jeux de Montréal en 1976, Kaylia Nemour marque de son empreinte les installations canadiennes près d’un demi-siècle plus tard. Sa présence à cette 31e édition de l’International Gymnix est d’autant plus symbolique qu’elle est la première championne olympique à participer à cette compétition réputée, qui a vu passer de nombreuses athlètes d’exception avant qu’elles ne connaissent la gloire olympique. Si aujourd’hui Kaylia brille sous les couleurs algériennes, son parcours n’a pas été sans embûches. Après un différend avec la Fédération française de gymnastique, un changement de règlement défavorable, une opération chirurgicale et une interdiction temporaire de compétition, la jeune athlète avait fait le choix courageux de représenter l’Algérie, pays d’origine de son père. Un choix qui s’est avéré judicieux puisqu’elle est entrée dans l’histoire en devenant la première gymnaste africaine médaillée d’or aux Jeux Olympiques. « Je me disais : je vais revenir forte, je vais faire des compétitions internationales, essayer d’aller aux Jeux ! », se remémore-t-elle aujourd’hui, avec le recul sur ce parcours semé d’obstacles mais couronné de succès. Sa persévérance et son talent exceptionnel lui valent désormais une reconnaissance internationale qui dépasse largement le cadre sportif. Le prestigieux magazine Forbes l’a ainsi intégrée dans sa liste des « 30 Under 30 », qui célèbre les talents exceptionnels de moins de 30 ans, la classant même parmi les six personnalités féminines arabes ayant marqué l’année 2024. Avec une humilité qui la caractérise, Kaylia confie : « Je crois que je ne me rends pas compte de tout ce qui m’arrive. Je me dis : ah trop bien, je suis dans le magazine Forbes. Je pense que plus tard, je me dirai : mais c’est fou ! » Loin de se reposer sur ses lauriers, la championne olympique n’a pris que quatre semaines de repos après son triomphe parisien avant de reprendre le chemin des entraînements et des compétitions. Pour cette étape canadienne, elle aborde la compétition avec sérénité et sans pression excessive : « C’est une compétition pour rester en forme, prendre de l’expérience et essayer une nouvelle chose dans ma carrière. C’est trop cool. » Cette philosophie détendue ne l’empêche pas d’être redoutable sur les agrès, comme en témoigne sa domination dans le concours général. Au-delà de ses prouesses techniques, c’est aussi par son authenticité et sa fraîcheur que Kaylia Nemour a conquis le cœur du public. « C’est assez fou depuis les Jeux, tous les visages s’illuminent sur les petites filles. C’est trop chou », observe-t-elle avec tendresse, consciente de son nouveau statut de modèle pour toute une génération de jeunes gymnastes. Le Canada représentait pour elle « un des pays de rêve » qu’elle souhaitait découvrir, et sa participation au Gymnix lui permet de réaliser ce souhait tout en continuant à écrire sa légende sportive. Avec encore les finales par agrès à disputer ce samedi, Kaylia Nemour pourrait bien enrichir son palmarès de nouvelles médailles avant de repartir de Montréal. Une chose est certaine : la nouvelle étoile de la gymnastique mondiale n’a pas fini de nous éblouir, et son triomphe au Tournoi international Gymnix ne fait que confirmer que l’exploit olympique de Paris n’était pas un coup d’éclat isolé mais bien le début d’une domination qui pourrait marquer cette discipline pour les années à venir.

Moncef Dahleb

admin

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