Culture

Patrimoine : Une renaissance pour les Ksour de Bechar

Des études techniques pour la restauration et la réhabilitation de plusieurs ksour dans la wilaya de Bechar seront bientôt lancés, dans le cadre de la préservation et la valorisation du patrimoine matériel architecturel local.

Dans un effort significatif pour préserver le riche héritage architectural du Sahara, la wilaya de Bechar s’apprête à entreprendre un ambitieux projet de restauration de ses ksour historiques. Ces citadelles désertiques, dont certaines remontent à plus de quinze siècles, constituent un témoignage précieux de l’ingéniosité humaine face aux conditions extrêmes du désert et représentent un chapitre essentiel de l’histoire culturelle de la région. « Des études techniques pour la restauration et la réhabilitation de plusieurs ksour dans la wilaya de Bechar seront bientôt lancés, dans le cadre de la préservation et la valorisation du patrimoine matériel architecturel local », a-t-on appris samedi auprès de la direction locale de la Culture et des Arts. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie globale visant à sauvegarder ces joyaux architecturaux tout en développant leur potentiel touristique et culturel. L’approche adoptée pour ce projet reflète une préoccupation particulière pour la qualité et la fidélité des travaux de restauration. Comme l’explique Hamid Nougal, conservateur du patrimoine culturel : « Pour la mise en œuvre de ce projet, un cahier des charges spécifique a été élaboré afin d’améliorer l’efficacité des travaux de restauration et de réhabilitation de ces espaces, en particulier ceux qui revêtent un cachet culturel, architectural et touristique. » Cette attention aux détails souligne l’importance accordée à l’authenticité dans la préservation de ces structures historiques. Le projet se distingue également par sa dimension collaborative, intégrant expertise académique et savoir-faire local. « La concrétisation de ce projet se fera en collaboration avec les acteurs de la société civile, les compétences locales en matière de réhabilitation de ce type de sites, et avec l’appui et l’encadrement de spécialistes de l’université Tahri-Mohamed, en vertu d’une convention de partenariat récemment signée entre l’Université et la direction de la Culture et des Arts », a précisé le conservateur. Cette synergie entre institutions, communautés locales et milieu universitaire illustre une approche intégrée de la conservation patrimoniale, où la transmission des savoirs traditionnels dialogue avec l’expertise scientifique contemporaine. L’engagement des autorités locales envers ce patrimoine se manifeste également à travers des mesures de protection administrative. « Outre cette opération qui vient confirmer l’attachement du secteur à la valorisation d’un important patrimoine matériel de la région, en l’occurrence les ksour édifiés depuis plus de 15 siècles pour certains, et qui constituent un legs patrimonial d’une grande importance pour la connaissance de l’histoire, de la culture et de la société saharienne, il a été procédé, en 2024, sous la supervision du wali, également président du comité local des biens culturels, à l’inscription de quinze autres sites archéologiques et monuments historiques à la liste de l’inventaire complémentaire du patrimoine culturel matériel de la wilaya », a ajouté M. Nougal. Cette dynamique de recensement et de protection se poursuit activement. « Pour cette année (2025), cinq sites similaires viennent d’être inscrits sur la liste de l’inventaire complémentaire du patrimoine culturel matériel de la région, à savoir les ksour plus que millénaires des localités de Zaouïa-Fougania, Zaouia-Tahtania, Brika, Berbi et Bakhti, dans la commune de Taghit (97 km au sud de Bechar) », a fait savoir la même source. Les ksour de Bechar, vestiges d’une architecture vernaculaire parfaitement adaptée aux conditions désertiques, représentent bien plus que de simples monuments. Ils incarnent la mémoire collective d’une civilisation qui a su développer des techniques de construction et d’organisation sociale en parfaite harmonie avec son environnement. Leur préservation constitue donc un enjeu qui dépasse le cadre strictement patrimonial pour toucher aux questions d’identité nationale et de développement durable.

Mohand Seghir

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