Culture

Cinéma : Le filon bien encombré du film sur l’environnement

Se rebeller avec Greta Thunberg, méditer sur la fin de notre civilisation, rêver d’action dans la canopée… Le film militant sur l’urgence environnementale est devenu un genre en soi, dont les salles de cinéma regorgent en ce début d’automne.Entre deux rendez-vous de la diplomatie climatique, le sommet sur la biodiversité à Marseille et la COP 26 sur le climat prévue début novembre à Glasgow (Ecosse), le spectacle se prolonge dans les salles obscures, avec pas moins de quatre films à l’affiche en deux semaines.Et le filon n’est pas prêt de s’épuiser: une sélection entière de sept films était consacrée au sujet lors du dernier Festival de Cannes.Au cinéma le 29 septembre, « I Am Greta » suit le parcours de l’une des figures de proue du combat pour le climat, Greta Thunberg, filmée par l’un de ses proches, rencontrée lors de son tout premier jour de « grève de l’école pour le climat », en 2018 devant le Parlement de Stockholm.

Ce documentaire est une façon supplémentaire de faire passer le message, s’était félicité la jeune activiste suédoise pendant la Mostra de Venise en 2020: « certaines personnes répandent des théories du complot, disent que je ne pense pas ou ne parle pas par moi-même, ou qu’une autre personne écrit mes discours. Dans ce film, vous pouvez voir par vous-même que c’est faux ! », avait-elle déclaré à l’AFP.Le film suit l’épopée de celle qui est parvenue à mobiliser des millions de jeunes et à rencontrer les chefs d’Etat pour les exhorter à agir pour la planète. Il alterne images de manifestations et de rencontres, du pape François au président français Emmanuel Macron, scènes de l’intimité d’une adolescente presque comme les autres, dans sa chambre ou en train de faire un gâteau avec sa mère.D’autres grands noms de la lutte pour le climat (Jean-Marc Jancovici, Pablo Servigne…) prennent la parole dans « Une fois que tu sais » (sortie le 22 septembre), conçu comme un documentaire introspectif, à la première personne, par Emmanuel Cappellin, un chef-opérateur de Yann Arthus-Bertrand.Le film est destiné notamment aux « éco-anxieux », qui seraient paralysés et découragés par l’ampleur de la crise environnementale…

« Ce film essaie de porter une voix inconfortable et politiquement inaudible, qui est qu’on a un très gros problème et en face pas de solution », explique à l’AFP son réalisateur, qui a prévu d’accompagner la sortie de débats en salles, d’un livret distribué aux spectateurs… « Le but est de créer une culture commune », ajoute-t-il.Le public ne risque-t-il pas le trop plein ? Dans cette déferlante, tous ne pourront pas égaler les succès publics de « Demain », de Cyril Dion et MélanieLaurent (35 semaines à l’affiche, plus d’un million de spectateurs), il y a six ans, ou « Une vérité qui dérange », porté par l’ancien vice-président américain Al Gore (740.000 spectateurs en France)…

Pour élargir son audience, le film « Bigger than us » (22 septembre), co-produit par Marion Cotillard et qui entend dresser le portrait d’une nouvelle génération de jeunes activistes du climat, a offert 100.000 places aux spectateurs de 13 à 27 ans, et des dizaines de séances sont programmées avec des militants, des influenceurs, des élus…

Un autre réalisateur, Luc Marescot, a quant à lui préféré faire un pas de côté. Ce spécialiste des documentaires dans les forêts tropicales s’est « vite aperçu que (son sujet) n’intéressait que les convaincus ». Il s’est alors lancé un défi fou: faire produire le premier blockbuster d’action sur fond de déforestation de l’Amazonie, avec prise d’otage dans la canopée.Il a échoué, mais de son voyage de Cannes à Hollywood il a tiré un documentaire malicieux, « Poumon Vert et Tapis Rouge » (en salles le 29 septembre).

AFP

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