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Industrie automobile : L’Algérie est « sur la bonne voie »

L’Algérie poursuit résolument sa stratégie d’implantation d’une véritable industrie automobile nationale, avec un accent particulier sur le développement d’un écosystème de sous-traitance local.

Cette orientation stratégique a été mise en lumière dimanche dernier à Aïn Temouchent, lors d’une visite du ministre de l’Économie de la connaissance, des Startups et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah, qui a affirmé avec conviction que « l’industrie automobile algérienne est sur la bonne voie, car nous fabriquons ici en Algérie des matières premières et des composants électroniques qui accompagnent les activités de l’industrie automobile ». Cette déclaration intervient dans un contexte particulièrement dynamique pour le secteur automobile algérien, qui connaît depuis 2023 une accélération significative avec l’arrivée de nombreux constructeurs internationaux. Parmi eux, Fiat (groupe Stellantis) a ouvert la voie en décembre 2023 avec son usine de Tafraoui à Oran, suivie par d’autres acteurs qui ont annoncé des projets majeurs tels que Hyundai, Chery, Geely et plusieurs autres marques qui ont manifesté leur intérêt pour le marché algérien. Le ministre Ouadah a fait cette déclaration lors d’une visite à l’unité industrielle IDE-NET, située dans la zone industrielle de Tamazougha, spécialisée dans la production de composants électroniques pour véhicules. Cette entreprise, qui a démarré comme une startup, illustre parfaitement la stratégie algérienne de développement industriel. « Cette entreprise a commencé petite, comme toutes les startups, pour devenir une entreprise industrielle participant à l’augmentation du taux d’intégration dans l’industrie automobile algérienne », a souligné le ministre, accompagné de son homologue des Postes et Télécommunications, Sidali Zerrouki.

Une start-up innovante au service de la sous-traitance locale

IDE-NET, qui a investi plus d’un million de dollars dans un système de modélisation, produit actuellement environ 1 554 unités de faisceaux électroniques par semaine. L’entreprise fabrique des cartes et faisceaux électroniques, des rétroviseurs électroniques, des compteurs de véhicules et divers produits utilisant des technologies d’intelligence artificielle. Son ambition est d’élargir ses activités industrielles et de créer environ 1 000 emplois d’ici fin 2026, contribuant ainsi significativement à l’économie locale. Lors de la visite, le ministre Zerrouki a relevé un fait particulièrement significatif : le taux de récupération des produits de l’entreprise par les opérateurs économiques est totalement inexistant, ce qui témoigne, selon lui, de « la conformité des produits de l’entreprise aux normes de qualité qu’elle applique dans son activité industrielle ». Le ministre Ouadah a également mis en avant le rôle des entreprises comme IDE-NET dans l’écosystème d’innovation : « Cette entreprise permet d’accueillir des idées et d’utiliser ses machines pour fabriquer des technologies afin de concrétiser les idées des jeunes et développer un écosystème solide ».Cette visite ministérielle s’inscrit dans une vision plus large de développement d’un écosystème industriel automobile complet en Algérie. L’objectif est double : d’une part, attirer des constructeurs internationaux pour assembler des véhicules sur le territoire national et, d’autre part, développer un réseau de sous-traitants locaux capables de fournir des composants répondant aux standards internationaux. Le cas de Stellantis, avec son usine Fiat de Tafraoui, illustre parfaitement cette stratégie. Le groupe a déjà sélectionné cinq fournisseurs locaux – parmi lesquels IDE-NET – permettant d’atteindre plus de 10% de taux d’intégration dès 2024, soit un an avant le seuil réglementaire fixé par le cahier des charges. L’objectif affiché est d’atteindre 30% d’intégration locale d’ici 2026. Cette politique volontariste reflète l’ambition du gouvernement algérien de positionner le pays comme un hub industriel automobile majeur en Afrique du Nord. En développant un tissu industriel diversifié composé d’équipementiers et de sous-traitants locaux, l’Algérie vise à maximiser les retombées économiques de l’industrie automobile en termes d’emplois, de transfert de technologie et de savoir-faire.

Samir Benisid

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