Palestine, Sahel et coopération avec les USA, la Chine et la Russie: Une diplomatie de non alignement fidèle à ses principes

Lors de son entrevue périodique avec les médias nationaux diffusée samedi soir, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a esquissé les contours de la politique étrangère de l’Algérie, réaffirmant les positions constantes du pays sur diverses questions internationales et régionales. En tête des priorités de la diplomatie algérienne figure la cause palestinienne, à laquelle le chef de l’État a réitéré son soutien indéfectible. « L’Algérie ne renoncera pas à la Palestine. Nous l’avons défendue et nous continuerons à le faire », a déclaré M. Tebboune, mettant en avant les efforts diplomatiques déployés par l’Algérie au sein des Nations Unies. Le président a notamment rappelé que son pays a été « le premier à appeler à la poursuite en justice des responsables des massacres à Ghaza », soulignant que « la question palestinienne est une question fondamentale qui nécessite concertation et entente ». Dans ce contexte, M. Tebboune a évoqué la position de l’Algérie vis-à-vis de la Ligue arabe, rappelant que son pays réclame, depuis les années 1970, une réforme de cette organisation. Concernant la politique africaine de l’Algérie, le Président a affirmé que l’objectif principal est « l’unité du continent et le rassemblement, tel que prôné par les anciens dirigeants ». Pour concrétiser cette vision, l’Algérie a entrepris plusieurs initiatives, notamment l’accueil d’étudiants dans ses universités et écoles militaires. Sur le plan économique, M. Tebboune a indiqué que l’Algérie s’efforce de développer le libre-échange avec les pays africains, citant l’ouverture de banques et de lignes aériennes et maritimes avec le Sénégal et la Mauritanie. « Nous essayons autant que possible de renouer nos relations avec le continent après avoir tourné le dos à l’Afrique pendant longtemps », a-t-il reconnu. S’agissant de la région du Sahel, le président de la République a souligné les relations fraternelles entre l’Algérie et le Mali, précisant que les Maliens « ont compris que l’Algérie est un pays frère et pas seulement un voisin, qui n’a jamais songé à imposer quoi que ce soit ». M. Tebboune a également évoqué l’accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, indiquant que « les frères maliens sont libres de le relancer et de l’appliquer », tout en soulignant que cet accord n’avait pas vocation à s’immiscer dans les affaires internes du pays. Au niveau maghrébin, le président a affirmé que l’Algérie « joue un rôle central dans le rapprochement entre les pays du Maghreb arabe, en menant des consultations quotidiennes avec la Tunisie et la Mauritanie et de manière circonstancielle avec la Libye ». Déplorant le « vide » qui caractérise le Maghreb arabe, il a relevé que les pays de cet espace agissent de manière unilatérale, alors que les pays du Sahel ont récemment formé une alliance avec laquelle il convient d’interagir. M. Tebboune a souligné que l’Algérie œuvre pour n’exclure aucune partie, l’objectif étant « le rassemblement dans un espace nécessitant un nouveau cadrage », rappelant, à cet égard, l’accord signé entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye concernant la nappe albienne.

S’agissant des relations avec les États-Unis, le Président Tebboune a affirmé qu’elles « s’améliorent de jour en jour », mentionnant la signature récente d’accords militaires avec Washington. M. Tebboune a tenu à préciser que ces accords « ne remettront pas en cause les relations d’amitié avec la Russie, la Chine et d’autres pays comme l’Inde », réaffirmant « la position de l’Algérie en faveur du non-alignement ». Dans cette perspective d’ouverture, le président a annoncé que des démarches sont en cours pour l’ouverture d’une ligne aérienne directe entre Alger et New York, illustrant la volonté de l’Algérie de diversifier et d’approfondir ses partenariats internationaux.

Lyes Saïdi