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Niger: Une transition de cinq ans vers un régime constitutionnel

Le Niger entame une nouvelle phase politique avec le lancement officiel des résolutions issues des Assises nationales pour la refondation (ANR), un processus qui redéfinira la gouvernance du pays pour les cinq prochaines années. La cérémonie, organisée hier au Centre international des conférences « Mahatma Gandhi » à Niamey, marque un tournant significatif dans l’histoire politique récente du pays. Le président du Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP), Abdourahamane Tiani, a procédé à la signature de la Charte de refondation, un document qui va institutionnaliser plusieurs changements majeurs. Cette Charte institue officiellement Tiani comme président de la République et Chef d’État, tout en établissant une période de transition de cinq ans. L’une des mesures les plus significatives contenues dans cette Charte est la dissolution de tous les partis politiques. Lors de la réception officielle des recommandations des Assises nationales le 10 mars dernier, Abdourahamane Tiani a souligné l’importance de dépasser les clivages individuels et factionnels. Dans une allocution marquée par un appel à l’unité nationale, il a insisté sur le fait que « l’intérêt du Niger doit être placé au-dessus de toute division ou allégeance individuelle ou factionnelle ».

Parallèlement à ces développements politiques internes, le Niger fait face à des défis sécuritaires majeurs. Une récente attaque terroriste contre une mosquée illustre la complexité de la situation sécuritaire du pays. L’attaque de la mosquée de Fambita, dans le sud-ouest du Niger, a causé la mort d’au moins 44 civils, commise par des membres présumés du groupe terroriste « État islamique » au Sahara (EIS). L’ONU, par la voix de son haut-commissaire aux droits de l’homme Volker Türk, a vivement condamné cette attaque. M. Türk a souligné le caractère particulièrement odieux de l’attaque, menée pendant les prières du vendredi durant les derniers jours du mois sacré du Ramadhan. Il a exigé une enquête approfondie et impartiale, appelant les autorités nigériennes à prendre des mesures concrètes pour améliorer la sécurité des civils. Le gouvernement nigérien a répondu à cette tragédie en décrétant trois jours de deuil national, traduisant l’émotion et le choc provoqués par cet événement.

Ces événements se déroulent dans un contexte régional complexe, où le Niger, comme plusieurs pays du Sahel, cherche à stabiliser ses institutions politiques tout en luttant contre des menaces terroristes croissantes.

R.I.

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