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Dossier du nucléaire iranien : Téhéran et les Occidentaux proches d’un accord

L’Iran a demandé « quelques ajustements » à la proposition d’accord soumise par l’Union européenne aux participants aux négociations sur le dossier nucléaire iranien, a affirmé hier le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.  

Dans une interview à la Télévision nationale espagnole, M. Borrell a confirmé que « la plus grande partie » des participants avaient accepté les demandes iraniennes, dont il n’a pas dévoilé la teneur, et que seule « manque la réponse des États-Unis ».  

L’UE, qui assure la coordination des pourparlers de Vienne sur ce dossier, avait indiqué le 8 août qu’elle avait soumis aux participants « un texte  final » et que celui-ci «ne (serait) pas renégocié », demandant à toutes les parties de l’accepter. « L’Iran a répondu en disant ‘oui mais’, c’est-à-dire qu’il veut quelques ajustements supplémentaires », a affirmé M. Borrell durant l’interview. Lors d’une conférence de presse lundi à Santander (nord de l’Espagne), il avait confié que la réponse iranienne lui avait paru « raisonnable » et que, pour cette raison, elle avait été transmise aux six autres pays concernés. « Nous attendons la réponse » de ces pays, a-t-il poursuivi. « La plus grande partie d’entre eux sont d’accord, mais il manque la réponse des Etats-Unis (…) et nous espérons que nous allons recevoir une réponse durant la semaine ».Réagissant aux propos du gouvernement iranien, qui accuse les Etats-Unis de faire traîner les choses, le département d’Etat américain a expliqué qu’il restait « des questions en suspens », une référence aux « ajustements » demandés par Téhéran comme condition de son accord. « Nous sommes encouragés par le fait que l’Iran semble avoir laissé tomber certaines de ses demandes non acceptables, comme la levée de la désignation des Gardiens de la Révolution » en tant qu’ « organisation terroriste », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Ned Price, soulignant que « nous sommes plus proches d’un accord qu’il y a deux semaines ». « Mais il reste des questions en suspens qui doivent être résolues », a-t-il ajouté lors d’un point de presse, refusant de les détailler. 

Pendant des mois, Téhéran a lié tout accord à un retrait des Gardiens de la révolution, de la liste noire américaine des organisations terroristes. Malgré d’intenses consultations, les Etats-Unis n’ont pas encore  formellement répondu au « texte final » soumis par le chef de la diplomatie   européenne Josep Borrell, contrairement à l’Iran. Téhéran a critiqué lundi les Etats-Unis pour leur « retard » à donner leur avis sur les propositions iraniennes à ce « texte final ». Le 26 juillet, le chef de la diplomatie européenne et coordinateur pour le dossier du nucléaire iranien a en effet soumis un projet de compromis et a appelé les parties engagées dans les pourparlers à l’accepter pour éviter   une « dangereuse crise ». Les discussions ont repris le 4 août dans la capitale autrichienne pour une énième tentative de sauver l’accord international conclu en 2015 entre d’une part l’Iran et de l’autre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l’Allemagne et la Russie. Un accord duquel les Etats-Unis de Trump s’étaient retirés.

Khider Larbi

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