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Le Makhzen fait face à la grogne populaire : Le Maroc sur une poudrière

Les pressions s’exacerbent sur le Makhzen qui n’arrive pas à gérer la crise sanitaire, économique et sociale. Malgré les subterfuges que le régime marocain a usité pour détourner l’attention de la population, la colère gronde chez le voisin de l’Ouest.     

Les Marocains expriment de plus en plus leurs frustrations, malgré la répression sans commune mesure utilisée par le Makhzen. Alors que les familles des 29 ouvriers d’une unité de textiles morts noyés en février passé, comptent passer à l’action pour réclamer justice, les habitants de la localité de Sidi Bennour, située dans la région de Casablanca Settat, à une centaine de kilomètres de la ville de Merrakech,sont sortis samedi pour dénoncer la « hogra » dont a été victime un jeune de cette localité qui s’était immolé par le feu et est décédé tôt la matinée.Un fait qui rappelle ce qui s’était passé en 2011 en Tunisie, plus exactement dans la ville de Sidi Boussaid et qui a servi de détonateur à une révolte populaire qui a emporté dans son sillage le régime de Benali. Le jeune K Yassine, âgé de 26ans, s’était immolé le 28juillet passé.Un acte de protestation contre la saisie par les forces de l’ordre, de sa charrette, avec laquelle il faisait du commerce à la sauvette.Suite à l’annonce de son décès, des centaines de personnes de cette localité de Sidi Bennour ont réagi en allant manifester leur colère en plein centre ville.Selon des médias locaux, l’un des proches de la victime, a indiqué que Yassine subvenait aux besoins de sa famille grâce à ce commerce qu’il exerçait, le présentant comme « victime du manque d’emploi et de médicaments ».

Au pays de Mohamed VI, les vendeurs à la sauvette, sont souvent la cible préférée des services de police, comme l’a montré la vidéo ayant circulé le 17juillet passé,sur les réseaux sociaux montrant la saisie de la marchandise d’un vendeur ambulant, ce qui a soulevé des vagues et a déclenché l’ire des citoyens Marocains et les défenseurs des droits de l’homme, unanimement opposés contre de tels comportements des services de sécurités à l’égard des vendeurs à la sauvette, assimilés par le régime marocain à des criminels.

Un comportement soit dit en passant qui est loin d’être inédit, puisque en octobre 2016, un poissonnier, Mohcine Fikri avait été broyé par une benne à ordures en tenant de s’opposer à la saisie de sa marchandise par la police. Un drame qui avait également servi de détonateur au soulèvement de la région du Rif Marocain, mené par Al Zafzafi jeté en prison en compagnie d’autres militants par le régime marocain qui les ont condamnés à de lourdes peines.

Aujourd’hui, les familles des victimes de la noyade d’ouvriers dans un atelier de textile, survenu en février dans la ville de Tanger, comptent également battre le pavé pour réclamer une commission d’enquête indépendante et une indemnisation urgente qui tarde à venir, six mois après le drame qui a causé la mort tragiquede 29 ouvriers.Dans un communiqué relayé par les médias marocains, ces familles ont en effet, réclamé « le soutien de tous les travailleurs du secteur des textiles de Tanger et de toutes les forces démocratiques et vives », pour commémorer la mémoire de ces 29victimes six mois après leur disparition tragique.

Selon une représentante de ces familles,en l’occurrence Zineb Essayah, « les familles n’ont reçu aucune indemnisation ». Elle a également souligné la nécessité « de tenir responsables toutes les personnes impliquées dans ce crime, dont le ministère de tutelle, le délégué au travail et toutes les personnes concernées ». La porte parole des familles des 29victimes affirme que « ces familles réclament une commission d’enquête indépendante, une indemnisation urgente et une prise en compte de leur situation économique difficile », en plus de poursuites judiciaires contre toutes les personnes impliquées dans cette tragédie.Pour rappel, en février passé,29 ouvriers, en majorité des femmes, avaient trouvé la mort dans une usine clandestine de textile, ce qui suscité une vague d’indignation au sein de l’opinion publique Marocaine mais aussi au sein de toute la communauté internationale.Le secteur de l’informel, faut-il le souligner, représente 20% du produit intérieur brut (BIP) selon les données officielles qui affirment qu’ « au moins 2,4millions de Marocains travaillent dans des conditions désastreuses, sans sécurité sociale, sans aucune assurance médicale, sans plan de retraite et sans aucune protection juridique ».

Boubekeur Amrani

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