Annaba: Crise des transports publics à la nouvelle-ville
Le manque de dessertes à destination du nouveau pôle urbain Draa Errich continue d’affecter la mobilité des habitants de la nouvelle-ville d’Annaba. Subissant de plein fouet la faible rotation du transport, les populations de la nouvelle-ville ne savent plus où donner de la tête. Une situation qui impacte à plus d’un égard sur le quotidien, notamment de la masse des travailleurs et la communauté des étudiants et élèves. Un fait retenu à l’actif, nous dit-on, du manque de moyens de transport, en l’occurrence le nombre réduit des taxis collectifs et des bus. La faible couverture en moyen de transport est un désagrément qui s’est fortement accentué ces dernières années, avec notamment les nouvelles attributions de logements sociaux et AADL, dont ont bénéficié des milliers de citoyens. Cette absence de moyens de transport qui perdure contraint le plus souvent les habitants à recourir aux moyens de transport informels, à savoir les taxis clandestins. Ces derniers ont fait de cette forme illégale de transport un secteur lucratif face au besoin des citoyens. Bien que les transporteurs clandestins parviennent à atténuer un tant soit peu, le manque criard des moyens de transports reliant la nouvelle-ville Draa Errich au chef-lieu de la wilaya d’Annaba, cela demeure contraignant pour les usagers, en particulier durant les heures de pointes et en périodes de fêtes. Le recours au transport clandestin intervient dans un contexte socio-économique,qui ne permet en aucun cas de faire des écarts dans les dépenses. Surtout quand on sait que la course par un taxi clandestin varie entre 1000 et 1200 DA, alors que le prix dans un taxi de transport par place coûte 120 DA. La différence de prix entre ces deux moyens de transport représente un fardeauqui affaiblit le pouvoir d’achat citoyen, déjà mis à rude épreuve, par la hausse des prix des produits de consommation. Ces situations ont suscité la colère des habitants de ce nouveau pôle urbain qui interpellent les autorités locales de la wilaya d’Annaba, pour mettre fin à cette interminable souffrance qui affecte leur quotidien. Il est à noter que le problème du transport n’est pas spécifique à la nouvelle-ville de Draa Errich car, il touche également tous les nouveaux pôles urbains, El Kalitoussa, El Gantera et Ain Djebarra, ainsi que plusieurs localités et les zones urbaines dans la wilaya. Une problématique imposant à plus d’un titre des solutions urgentes et pérennes dans le secteur du transport dans la wilaya d’Annaba. Car, faut-il souligner les plus importantes zones urbaines dans la wilaya ne disposent pas encore du minimum de moyens de transports publics en comparaison avec le nombre de citoyens qui y résident. Ce service minimum fait totalement défaut à partir de 18 heures, prenant ainsi en otage des citoyens contraints de se rabattre sur les taxis de transport clandestin. Pour parer à ce déficit en moyens de transports, la direction des Transports à Annaba a, rappelons-le, obtenu dernièrement l’aval du ministère de tutelle pour la création de 1.075 nouveaux moyens de transport public (taxis et bus) pour la wilaya d’Annaba. Or, cette autorisation ne peut être mise en œuvre qu’après le mois sacré du Ramadhan, en raison des procédures à suivre, particulièrement pour les bus qui nécessitent des conventions. Dans l’immédiat, la direction des Transports a élaboré une feuille de route des circuits et des points d’arrêts de bus dans les secteurs de Kalitoussa, Gantra et Draa Errich. Cette circonscription administrative est appelée à recevoir à moyen et long terme,plus de 55.000 habitants, dont plus de 15.000 qui y vivent, depuis des années, endurent une crise par le manque de transport. Puisque en l’espace de 10 ans, le nombre de bus sur la ligne reliant le chef-lieu d’Annaba à la nouvelle-ville est passé de 3 à plus de 30 roulants. Cependant, les efforts de la direction des transports à Annaba sont compromis par les comportements irresponsables et inconstants des transporteurs de taxis et de bus, dont l’activité prend fin très tôt en fin de journée.
Sofia Chahine