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Ouverture du salon « Connected Algeria »  : L’Algérie accélère sa transformation numérique

Le ministre de la Poste et des Télécommunications,  Sid Ali Zerrouki, a procédé hier à l’inauguration du salon « Connected Algeria », un événement d’envergure organisé sous le patronage du Premier ministre, Nadir Larbaoui, qui se déroule les 7 et 8 avril 2025 au Centre international des conférences Abdellatif Rahal d’Alger. Cette manifestation, placée sous le slogan évocateur « Innover, se connecter… L’avenir n’attend pas », rassemble plus d’un millier de participants, parmi lesquels des spécialistes académiques, des experts et des professionnels algériens et étrangers, tous réunis autour d’une ambition commune : accélérer la transformation numérique de l’économie algérienne et positionner le pays comme un pôle technologique de premier plan dans la région. Dans ce contexte de mutation technologique mondiale, l’Algérie affirme sa volonté de ne pas rester en marge des évolutions en cours et de se doter des outils nécessaires pour relever les défis du numérique.

Dans son allocution inaugurale, le ministre a d’emblée souligné la dimension stratégique de l’événement : « Connected Algeria n’est pas une simple manifestation technique, mais s’élève au rang d’une étape stratégique dans un contexte mondial caractérisé par des mutations technologiques rapides et profondes ». Cette déclaration pose clairement les enjeux d’un salon qui se veut bien plus qu’une simple vitrine technologique, mais un véritable catalyseur pour l’économie nationale. M. Zerrouki a poursuivi en mettant en exergue « les avancées considérables réalisées par l’Algérie dans la construction de son économie numérique souveraine, dynamique et ouverte sur le monde, grâce à la vision éclairée du Président de la République, et selon une approche gouvernementale intégrée ». Le ministre n’a pas manqué de rappeler la mission fondamentale de son département ministériel dans cette dynamique de transformation : « poursuivre les efforts de développement des infrastructures de télécommunications, à travers la modernisation des réseaux, l’extension de la couverture et le raccordement des zones isolées, afin de concrétiser un accès équitable à la technologie ». Dans cette même perspective, il a évoqué les préparatifs en cours pour les « prochaines étapes liées aux technologies émergentes », signalant ainsi la volonté de l’Algérie de ne pas se contenter des acquis actuels mais de se projeter vers l’avenir. Lors de son intervention, M. Zerrouki a adopté une vision holistique de la transformation numérique, précisant que « l’infrastructure à elle seule n’est pas suffisante, mais s’inscrit comme un élément au sein d’une vision globale intégrant de nombreux aspects tels que la cybersécurité comme élément central de la souveraineté numérique, l’intelligence artificielle comme outil de stimulation de la croissance, et le capital humain comme principale source de valeur et d’innovation ». Cette approche multidimensionnelle témoigne d’une compréhension fine des enjeux liés à la numérisation, qui ne se limitent pas aux aspects purement techniques mais englobent également des dimensions stratégiques, économiques et humaines. Le ministre a également affirmé que « l’Algérie est consciente de l’importance de tous ces éléments complémentaires, ce qui se reflète dans l’élaboration de la stratégie nationale d’intelligence artificielle qui est dans ses dernières phases de préparation », annonçant ainsi une avancée significative dans un domaine technologique d’avenir. Dans une perspective plus large, le ministre a précisé que « ces efforts visent collectivement à améliorer les services, développer l’économie nationale et réaliser l’intégration continentale et internationale, tout en ciblant parallèlement la protection des données et la garantie de la souveraineté de l’information, de manière à assurer la construction d’un bouclier cybernétique efficace ».

Un aspect particulièrement novateur de l’approche algérienne concerne le développement des compétences, comme l’a expliqué M. Zerrouki en évoquant « la maîtrise de l’utilisation et l’innovation comme facteurs essentiels aux côtés de l’infrastructure », précisant qu’ils « occupent une place centrale dans la feuille de route du secteur qui a initié la création de centres de compétences (Skills Centers) à travers ses établissements dans différentes wilayas du pays ». Ces centres d’excellence sont « destinés à découvrir les jeunes talents et à les former aux métiers d’avenir dans des domaines tels que l’intelligence artificielle, le big data, les réseaux et la cybersécurité, afin de les intégrer dans le système économique et créatif national », créant ainsi un écosystème favorable à l’innovation et à l’entrepreneuriat dans le domaine technologique. Dans son discours, M. Zerrouki a par ailleurs insisté sur le fait que « construire une Algérie connectée ne peut se faire à travers un seul secteur ou une seule entreprise, mais requiert une mobilisation collective et un partenariat efficace entre les deux secteurs public et privé, les universités et les acteurs du numérique ». Cette vision collaborative traduit la volonté d’impliquer l’ensemble des forces vives de la nation dans ce projet de transformation numérique, qui constitue un levier de développement économique et social pour le pays. La conférence « Connected Algeria » vise ainsi à « soutenir la transformation numérique en Algérie », en se positionnant comme « une plateforme dédiée à l’innovation, à la coopération et au progrès technologique ». Elle se veut également « un catalyseur pour l’innovation et la coopération, en associant les principaux acteurs dans le système technologique, dont les start-up, les décideurs et les investisseurs », et en adoptant « des débats avancés, des approches technologiques pionnières et des opportunités de communication stratégiques », le tout dans l’objectif d' »accélérer la transition de l’Algérie vers une économie numérique compétitive et développée ». Le salon « Connected Algeria » s’articule autour de cinq axes principaux qui reflètent les priorités nationales en matière de numérique : la cybersécurité et la protection des données, un enjeu devenu central à l’ère des cybermenaces ; les technologies avancées et la transformation industrielle, pour moderniser le tissu productif national ; les villes technologiques et les centres d’innovation, pour créer des pôles d’excellence ; les télécommunications et l’infrastructure technologique, socle indispensable à tout développement numérique ; ainsi que la transformation numérique et l’e-gouvernement, pour améliorer les services publics et la relation entre l’administration et les citoyens.

Samir Benisid

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