Ghaza: 400.000 Palestiniens depuis la rupture du cessez-le-feu
L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a annoncé ce vendredi que près de 400.000 Palestiniens ont été contraints de fuir leurs foyers dans la bande de Ghaza depuis la rupture du cessez-le-feu par l’occupation sioniste le 18 mars dernier.
Ces déplacements massifs s’inscrivent dans un contexte d’aggravation dramatique de la situation humanitaire, alors que l’enclave palestinienne subit le blocage d’aide le plus long depuis le début de l’agression sioniste en octobre 2023. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, l’UNRWA a souligné que ces populations déplacées font face à une situation particulièrement critique en raison du blocus imposé par l’entité sioniste, empêchant l’acheminement des fournitures essentielles telles que la nourriture, l’eau et le carburant. Face à cette catastrophe humanitaire, l’organisation onusienne appelle au rétablissement immédiat du cessez-le-feu et à la libre circulation de l’aide humanitaire vers Ghaza. Depuis le 2 mars, l’occupation sioniste maintient fermés les points de passage, plongeant la population palestinienne dans une situation de famine et de soif extrêmes. Cette politique de blocus a été fermement dénoncée par Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés, qui n’hésite pas à qualifier les actions de l’entité sioniste de génocidaires. « L’occupant sioniste continue de commettre un génocide et d’utiliser la nourriture comme une arme. Aucun peuple n’est plus vulnérable à la famine que celui de Ghaza », a-t-elle déclaré jeudi, appelant les pays du monde à imposer des sanctions à l’entité sioniste pour la contraindre à mettre fin à son agression contre l’enclave palestinienne. Le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a également tiré la sonnette d’alarme concernant le blocus total imposé sur Ghaza, empêchant l’entrée de toute nourriture et de tous médicaments. Lors d’une conférence de presse, il a révélé qu’au cours de la semaine dernière, « 75% des missions de l’ONU ont été bloquées ou entravées » par les forces d’occupation. Il a insisté sur les conséquences désastreuses de cette situation pour les familles palestiniennes, privées d’eau potable, d’abri et de soins de santé adéquats, ce qui augmente considérablement les risques de maladies et de décès. L’OMS appelle à « une reprise immédiate des évacuations médicales quotidiennes et à un cessez-le-feu ». Parallèlement à cette crise humanitaire, les agressions militaires sionistes se poursuivent avec une intensité meurtrière. Rien que ce vendredi matin, les frappes aériennes sionistes sur diverses zones de la bande de Ghaza ont fait 14 martyrs et plusieurs blessés, selon l’agence de presse palestinienne Wafa. À Khan Younes, au sud de l’enclave, le bombardement d’une maison par des avions de guerre des forces d’occupation a causé la mort de dix personnes, toutes membres d’une même famille. Dans la région d’Al-Atatra, à l’ouest de Beit Lahia au nord de Ghaza, trois autres Palestiniens sont tombés en martyrs suite à une frappe de drone de l’armée sioniste visant un groupe de citoyens. À l’ouest de Rafah, dans la zone d’Al-Mawasi, un Palestinien supplémentaire a perdu la vie lors d’une autre attaque de drone. L’artillerie des forces d’occupation a également bombardé les quartiers d’Al-Salam et d’Al-Manara au sud de Khan Younes, tandis que des frappes aériennes ont ciblé le nord de la ville de Rafah. Depuis la reprise de l’agression sioniste le 18 mars, après une interruption de plus de deux mois consécutive à un accord de cessez-le-feu, les bombardements ont fait 1.522 martyrs et 3.834 blessés palestiniens. Au total, depuis le début de l’agression contre l’enclave palestinienne en octobre 2023, le bilan s’élève à 50.912 martyrs et 115.981 blessés, témoignant de l’ampleur du désastre humanitaire qui frappe la population de Ghaza. La communauté internationale, par la voix des représentants de l’ONU, semble unanime quant à l’urgence d’agir pour mettre fin à cette tragédie. Cependant, l’entité sioniste poursuit ses opérations militaires en toute impunité, ignorant les appels au cessez-le-feu et au respect du droit international humanitaire. Les organisations humanitaires sur place font état d’une situation catastrophique, avec des hôpitaux débordés et manquant cruellement de médicaments et de matériel médical pour soigner les nombreux blessés. La crise de l’eau potable et de la nourriture atteint des proportions alarmantes, menaçant directement la survie des 2,3 millions d’habitants de l’enclave, dont près d’un cinquième ont désormais été contraints de fuir leurs foyers depuis la reprise des hostilités. Face à cette situation, Francesca Albanese appelle la communauté internationale à prendre ses responsabilités et à exercer une pression concrète sur l’entité sioniste pour qu’elle mette fin à son agression contre le peuple palestinien et permette l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire.
Lyes Saïdi