Biskra accueille le Festival culturel international de la poésie arabe classique : Sous le signe de la liberté
L’édition 2025 du Festival culturel international de la poésie arabe classique a été inaugurée dimanche soir au théâtre régional Chebbah-Mekki de Biskra, plaçant cette manifestation littéraire d’envergure sous le slogan évocateur « La poésie arabe dans les champs de la liberté ». La cérémonie d’ouverture, présidée par Mohamed Sidi Moussa, chef du cabinet du ministre de la Culture et des Arts qu’il représentait, s’est déroulée en présence des autorités locales et de nombreuses personnalités du monde littéraire et artistique, tant nationales qu’internationales.
La soirée inaugurale a été ponctuée par plusieurs déclamations poétiques révolutionnaires, dédiées avec éloquence et passion aux thèmes de la lutte et du combat pour la liberté et l’émancipation des peuples. Parmi les poètes qui ont captivé l’attention du public par la force de leurs textes illustrant la profondeur et l’impact de la poésie dans le traitement des questions de liberté, figuraient l’Algérien Brahim Seddiki, la Libanaise Asseel Mahmoud Saklaoui et le Palestinien Raed Nadji. L’assistance a également pu apprécier des chœurs célébrant la résistance palestinienne, interprétés par plusieurs formations artistiques, ajoutant une dimension musicale émouvante à cet événement culturel.
Dans son allocution prononcée au nom du ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, Mohamed Sidi Moussa a souligné que la poésie, « art noble par excellence, a joué un rôle primordial dans le renforcement de la cohésion arabe ». Il a poursuivi en affirmant que la poésie, en Algérie et dans le monde arabe, « a constitué un mur infranchissable devant le colonialisme, criant la liberté et chargée d’un esprit de résistance servie par une langue puissante, taillée pour la justice, les causes justes, la dignité et l’humanisme ». Ces propos résonnent particulièrement dans le contexte actuel, rappelant la fonction historique de la poésie comme vecteur d’émancipation et de résistance culturelle.
La cérémonie a également été l’occasion de rendre un hommage posthume à trois figures locales qui se sont illustrées dans le domaine de la poésie arabe : Othmane Loucif (1951-2018), Boubaker Mustapha Benrahmoune (1921-1984) et Abdallah Boukhalfa (1964-1988). Ce geste symbolique souligne la volonté des organisateurs d’ancrer le festival dans l’histoire littéraire de la région et de valoriser l’héritage poétique local.
Cette édition 2025 rassemble plus de 40 poètes, écrivains et critiques littéraires venus d’horizons divers. Parmi les personnalités marquantes figurent Simone Sibilio, professeur, traducteur et critique italien spécialisé dans la littérature arabe moderne, Nacer Atallah, membre du secrétariat général de l’Union des écrivains palestiniens, ainsi que plusieurs figures intellectuelles algériennes comme Idris Boudiba, critique et romancier, Mohamed Bouteghane, universitaire et traducteur, Abdallah Hamadi, poète, et Abderrezak Boukebba, écrivain et personnalité médiatique. Cette diversité de participants promet des échanges riches et des perspectives variées sur la poésie arabe contemporaine.
Le festival, qui se poursuivra jusqu’au 17 avril, « donnera un élan à l’activité culturelle dans la région », ont affirmé les organisateurs. Au-delà des récitals et conférences, le programme prévoit également des visites guidées permettant aux invités de découvrir la dimension historique et culturelle de la capitale des Ziban en explorant ses hauts lieux patrimoniaux et touristiques. Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large visant à promouvoir le tourisme culturel dans la région.
M.S.