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Le bilan s’alourdit à près de 51.000 martyrs: L’entité sioniste mène « un nettoyage ethnique » à Ghaza

L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a fermement dénoncé lundi les actions de l’entité sioniste dans la bande de Ghaza, affirmant qu’elle mène « un nettoyage ethnique contre tous les aspects de la vie » dans l’enclave palestinienne. Cette déclaration intervient au lendemain d’une nouvelle attaque de missiles israélienne ayant visé l’hôpital al-Ahli à l’est de la ville de Ghaza, une infrastructure médicale déjà ciblée au début de l’agression en octobre 2023.

La directrice du bureau régional des médias de MSF, Inas Abu Al-Khalaf, a confirmé que « le scénario consistant à cibler les hôpitaux de Ghaza se reproduit avec une violence croissante », soulignant qu' »il n’y a aucune justification au ciblage aveugle des hôpitaux, dont la protection est garantie par le droit international humanitaire ». Elle souligne que « l’entité sioniste « bafoue toutes les normes éthiques et humanitaires », aggravant encore davantage la situation catastrophique avec la fermeture continue des points de passage depuis le 2 mars. Les conséquences de cette attaque sur l’hôpital al-Ahli sont dévastatrices comme l’a rapporté le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus. « L’hôpital Al-Ahli de Ghaza est hors service suite à l’ordre d’évacuation et à l’attaque », a-t-il déploré dans un message sur les réseaux sociaux. Le bilan humain est déjà lourd avec « un enfant décédé suite à l’interruption des soins », tandis que « les urgences, le laboratoire, les appareils de radiographie des urgences et la pharmacie ont été détruits ». La situation des patients est particulièrement critique puisque « l’hôpital a été contraint de transférer 50 patients vers d’autres hôpitaux » et que « 40 patients dans un état critique n’ont pas pu être transférés », laissant l’établissement dans l’incapacité « d’accueillir de nouveaux patients en attendant les réparations ».

Face à cette situation, le patron de l’OMS a réaffirmé que « les hôpitaux sont protégés par le droit international humanitaire » et que « les attaques contre les soins de santé doivent cesser », rappelant que « les patients, le personnel soignant et les hôpitaux doivent être protégés » et que « le blocus de l’aide humanitaire doit être levé ». Cette attaque contre l’hôpital al-Ahli constitue un nouvel épisode dramatique de l’agression génocidaire qui frappe Ghaza depuis plus de 19 mois.

Le bilan humain de cette guerre ne cesse de s’alourdir, atteignant désormais 50.983 martyrs et 116.274 blessés depuis le 7 octobre 2023, selon les autorités sanitaires palestiniennes. Au cours des dernières 24 heures seulement, les corps de 39 martyrs et 118 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Ghaza. Plus inquiétant encore, depuis la reprise de l’agression sioniste le 18 mars, après une brève interruption consécutive à l’accord de cessez-le-feu du 19 janvier, 1.613 Palestiniens sont tombés en martyrs et 4.233 autres ont été blessés. Les autorités sanitaires palestiniennes précisent que les corps de nombreuses victimes se trouvent encore sous les décombres, ce qui laisse présager un bilan encore plus lourd.

Cette reprise des hostilités témoigne de la volonté de l’entité sioniste de poursuivre sa politique d’anéantissement de la présence palestinienne à Ghaza, comme l’a souligné le Parlement arabe dans un communiqué relayé lundi par l’agence de presse palestinienne Wafa. L’institution a fermement condamné le bombardement de l’hôpital Al-Ahli, qualifiant cet acte de « violation flagrante de toutes les conventions et normes internationales » et d’un « nouveau chapitre dans la série de crimes et de violations systématiques » perpétrés contre le peuple palestinien. Le Parlement arabe a particulièrement mis l’accent sur le « ciblage délibéré des installations civiles et médicales, y compris les hôpitaux, qui sont un havre humanitaire qui ne doit être violé en aucune circonstance, franchissant toutes les lignes rouges ». La situation est d’autant plus préoccupante que le Parlement arabe a mis en garde contre les « graves répercussions » du silence international persistant concernant ces crimes, qui a donné le feu vert à l’occupation pour poursuivre sa guerre d’extermination ayant fait « plus de 170.000 martyrs et blessés, en plus des disparus, dans un plan systématique visant à vider la terre de son peuple et à éliminer la présence palestinienne ». Face à cette situation, l’institution appelle la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour mettre un terme à la guerre d’extermination contre des civils innocents, y compris des enfants et des femmes, et à œuvrer à fournir une protection internationale au peuple palestinien et aux installations médicales dans la bande de Ghaza.

Les actions de l’entité sioniste se heurtent également à une condamnation croissante sur la scène juridique internationale. Pas moins de 45 pays et organisations internationales ont soumis leurs exposés écrits à la Cour internationale de justice (CIJ), saisie par l’ONU à la suite de l’interdiction de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) par l’entité sioniste en octobre 2024. Les audiences s’ouvriront le 28 avril à La Haye. Cette interdiction, une première dans l’histoire de l’ONU et du droit international, va à l’encontre de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies de 1946.

Parmi les États et organisations ayant déposé des exposés écrits figurent le secrétaire général de l’ONU, la Ligue des États arabes, l’Organisation de la coopération islamique (OCI), la Palestine, la Fédération de Russie, la Chine, les États-Unis et onze pays européens. Nombre de ces pays ont également manifesté leur intention de participer à la plainte de l’Afrique du Sud contre l’occupation sioniste pour génocide à Ghaza devant la CIJ, procédure toujours en cours qui avait conduit la Cour à demander, le 24 mai 2024, à l’entité sioniste de suspendre son opération militaire à Rafah, une ordonnance que cette dernière n’a pas respectée. Il convient également de rappeler que dans son avis consultatif rendu le 19 juillet 2024, en réponse à une demande de l’Assemblée générale des Nations Unies datant de décembre 2022, la CIJ avait déjà jugé que l’entité sioniste a « l’obligation de mettre fin à sa présence dans les territoires palestiniens occupés dans les plus brefs délais, et de réparer les dommages causés à toutes les personnes morales et physiques concernées ».

Lyes Saïdi

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