Le secteur est appelé à porter sa contribution à 14% du PIB : Porter la production industrielle locale à 40 milliards de dollars comme objectif
Le vice-directeur général de la Bourse algérienne de sous-traitance et de partenariat, Mohamed Demiche, a mis en lumière l’émergence d’un nouveau modèle économique dont les contours se dessinent depuis 2022. Lors de son intervention hier sur les ondes de la Radio algérienne, M. Demiche a affirmé qu’une « volonté politique claire soutient la relance économique pour atteindre une diversification en dehors des hydrocarbures, dont les grandes lignes ont été établies par le Président de la République lors de sa récente rencontre avec les opérateurs économiques ». Selon l’expert, la stratégie industrielle nationale définie par la présidence repose sur la nécessité d’augmenter la contribution du secteur industriel dans l’économie nationale à un taux oscillant entre 13 et 14%, dans le cadre d’une vision intégrée visant à atteindre un produit intérieur brut estimé à environ 400 milliards de dollars au cours des deux prochaines années. M. Demiche a souligné que « la nouvelle équipe à la tête du ministère de l’Industrie, accompagnée des cadres dirigeants, adopte une approche novatrice basée sur l’inventaire scientifique des ressources et une définition précise des capacités de l’économie nationale, dans le but d’élaborer une feuille de route pour la politique industrielle contraignante pour tous les intervenants, avec pour objectif de déterminer ce que nous produisons et ce que nous consommons ». Il a précisé que « ce travail vise à anticiper l’avenir et à définir comment satisfaire la demande locale dans une première phase avant d’atteindre l’exportation, ce qui nécessite d’accompagner cette politique d’une gouvernance industrielle aux contours clairs, avec des objectifs réalisables et mesurables, même modestes, plutôt que de fixer un plafond inapplicable ». Dans ce contexte, M. Demiche a indiqué que le secteur industriel est aujourd’hui appelé, selon ces objectifs, à faire passer sa contribution d’environ 15 milliards à près de 55 milliards de dollars annuellement, ce qui signifie la production d’une valeur ajoutée au niveau local de l’ordre de 30 à 40 milliards de dollars. « Les capacités sont disponibles », a-t-il poursuivi, « il suffit d’identifier les filières stratégiques à forte valeur ajoutée qui pourront conduire la croissance économique future et réaliser ces objectifs de manière directe, notamment les secteurs des mines, des énergies renouvelables et des pièces détachées automobiles. Ces filières bénéficient d’une priorité auprès des concepteurs de la politique industrielle et économique nationale en raison de leur contribution directe à la réalisation des objectifs souhaités ». Évoquant le dynamisme observé dans le secteur de la sous-traitance, l’invité de la radio nationale a déclaré : « Nous observons un mouvement et une dynamique dans le secteur de la sous-traitance, qui se manifeste par la transition d’anciens importateurs vers la fabrication et l’intégration dans les chaînes de production. Nous devons accompagner ces acteurs en matière de gouvernance de gestion. Nous avons commencé à familiariser les fabricants et les entreprises avec le tissu industriel national qui s’étend à travers les wilayas du pays, ce qui relève des missions fondamentales de la Bourse pour connecter l’existant ». Il a ajouté que « les propriétaires de marques industrielles ont été invités à ouvrir des usines, guidés et informés précisément sur ce tissu, identifiant ce qui est conforme et ce qui doit être fait pour assurer la conformité, tout en encourageant les opérateurs économiques à ouvrir des usines en Algérie dans le domaine de la fabrication de véhicules et à réaliser des taux d’intégration raisonnables selon ces statistiques scientifiques ». M. Demiche a considéré la production de la première puce électronique en Algérie comme « une étape importante par sa symbolique dans le domaine de l’excellence technologique et de l’atteinte de l’indépendance technologique, à une époque où s’intensifie la lutte entre les grandes puissances pour la domination de cette industrie, désormais classée parmi les filières liées à la souveraineté nationale dans de nombreux grands pays industriels ». Il a expliqué que « l’industrie électronique intervient dans la production des puces, des systèmes de production industrielle moderne, de l’intelligence artificielle, des smartphones, des ordinateurs, des robots et des systèmes de diffusion par satellite, entre autres. Elle constitue le cœur des industries modernes et peut apporter au pays des solutions et une plus grande efficacité dans le domaine de la numérisation, en s’appuyant sur environ 250 000 diplômés universitaires chaque année et autant de diplômés des instituts de formation professionnelle, en plus d’une base industrielle remontant aux années quatre-vingt du siècle dernier ».
Sabrina Aziouez