L’occupation sioniste multiplie ses crimes contre Ghaza : Au moins 36 morts dans des frappes sur des écoles et hôpitaux
Au moins 36 Palestiniens ont été tués ce mercredi dans de nouvelles frappes meurtrières perpétrées par l’occupation israélienne dans la bande de Ghaza, notamment contre une école abritant des familles déplacées et un hôpital pour enfants, selon les derniers rapports des autorités sanitaires palestiniennes. Cette escalade s’inscrit dans la continuité d’une politique systématique de ciblage des civils et des infrastructures essentielles, dénoncée par plusieurs organisations de défense des droits humains comme constitutive de crimes de guerre. Le bilan macabre de l’agression génocidaire sioniste contre Ghaza s’élève désormais à 51.305 martyrs et 117.096 blessés depuis le 7 octobre 2023, d’après les chiffres communiqués ce même jour par les autorités sanitaires palestiniennes. Dans les dernières 24 heures seulement, les corps de 39 martyrs et 105 blessés ont été transportés dans les hôpitaux de Ghaza. La frappe la plus meurtrière a visé l’école Yaffa dans le quartier de Tuffah, à l’est de la ville de Ghaza, où se sont réfugiées de nombreuses familles déplacées. Ce bombardement a provoqué un immense incendie, carbonisant des corps et transformant en cendres les tentes et salles de classe qui servaient d’abri aux familles. Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile palestinienne, cette attaque a fait au moins onze martyrs et 17 blessés, notamment des femmes et des enfants. « Le bombardement a provoqué un incendie massif dans le bâtiment et plusieurs corps calcinés ont été retrouvés », a-t-il précisé. Les témoignages recueillis sur place décrivent des scènes d’horreur. « Nous dormions et soudain quelque chose a explosé, nous avons commencé à chercher et avons trouvé toute l’école en feu, les tentes ici et là étaient en feu, tout était en feu », a raconté Oum Mohammed al Houaiti à l’agence Reuters. « Les gens criaient, des hommes transportaient des personnes, des personnes carbonisées, des enfants calcinés, et marchaient en disant : ‘Mon Dieu, mon Dieu, nous n’avons que toi' », a-t-elle ajouté, témoignant de l’ampleur du drame. Parallèlement à cette attaque contre l’école, l’aviation israélienne a également pris pour cible l’hôpital pour enfants de Durra, situé dans le nord de la ville de Ghaza. Un missile a frappé la partie supérieure de l’établissement, endommageant l’unité de soins intensifs et détruisant le système de panneaux solaires qui fournissait l’électricité à l’hôpital. Cette attaque intervient alors que l’occupant continue d’empêcher l’approvisionnement électrique et les importations de carburant sur le territoire, aggravant ainsi la catastrophe humanitaire. Par miracle, cette frappe n’a pas fait de victimes.
La situation sur le terrain reste critique, avec de nombreuses victimes coincées sous les décombres ou abandonnées sur les routes, les bombardements incessants empêchant les équipes de secours de les atteindre. La Défense civile palestinienne rapporte avoir reçu « des appels de détresse signalant plusieurs personnes disparues sous les décombres dans différentes zones de la bande de Ghaza », mais se trouve dans l’incapacité d’intervenir efficacement. « Nous manquons des outils et équipements nécessaires pour les opérations de sauvetage et pour récupérer les corps », a expliqué Mahmoud Bassal.
Outre les attaques contre l’école Yaffa et l’hôpital de Durra, l’armée d’occupation a également bombardé plusieurs habitations. Quatre personnes sont tombées en martyres et plusieurs autres sont portées disparues sous les décombres après des tirs contre des maisons à l’est de Ghaza. Une frappe sur une maison à Jabalia, dans le nord, a fait un martyr, et une autre sur une maison à Khan Younès, dans le sud, a également fait un martyr.
Face à cette escalade des violences, le Conseil national palestinien (CNP) a fermement condamné ces attaques, les qualifiant de « crime contre l’humanité ». Dans un communiqué relayé par l’agence palestinienne Wafa, le CNP a dénoncé « l’agression délibérée contre des civils innocents dans les centres d’hébergement », y voyant « une intensification de la politique de génocide et de nettoyage ethnique par l’occupation ». Le Conseil a également pointé du doigt le silence de la communauté internationale qui « n’est plus seulement une complicité, mais est devenu une alliance ouverte dans les crimes de génocide et de nettoyage ethnique contre notre peuple palestinien ».
Cette nouvelle vague de violences intervient deux mois après la rupture d’un cessez-le-feu qui avait brièvement mis fin à plus de 15 mois d’agression génocidaire israélienne contre Ghaza. Depuis le 18 mars, date de la reprise des hostilités par Israël, 1.928 Palestiniens sont tombés en martyrs et 5.055 autres ont été blessés, aggravant une situation humanitaire déjà catastrophique. Alors que la situation continue de se détériorer, le CNP appelle la communauté internationale à « respecter les conventions et le droit international humanitaire, à agir immédiatement et de manière sérieuse pour mettre fin à cette agression, et pour sauver les Palestiniens ». Le Conseil exhorte également à traduire les responsables des crimes israéliens en justice, à fournir une protection au peuple palestinien et à œuvrer pour mettre fin à l’occupation sioniste qui perdure depuis des décennies.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, âgé de 89 ans, a appelé mercredi le Hamas « à abandonner ses responsabilités à Ghaza, à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne et à se transformer en parti politique », lors d’une déclaration devant le Conseil central de l’Organisation de libération de la Palestine réuni à Ramallah.
Au-delà de Ghaza, les exactions israéliennes se poursuivent également au Liban. L’ONG Human Rights Watch a accusé ce mercredi l’entité sioniste d’avoir mené des frappes aériennes aveugles contre des civils libanais à l’automne 2024. L’organisation cite notamment le cas du village de Younine, dans l’est du Liban, où 33 civils ont été tués dans deux frappes distinctes, l’une le 25 septembre ayant fait 23 victimes parmi une famille syrienne, et l’autre le 1er novembre ayant tué 10 civils dont cinq femmes et un bébé d’un an. HRW a qualifié ces attaques de « crimes de guerre » potentiels, affirmant n’avoir trouvé « aucune preuve d’activité militaire, ni de cibles militaires, sur ces deux sites ».
Lyes Saïdi