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Plusieurs facteurs devraient stimuler la demande à partir du troisième trimestre: Vers à baril de pétrole à 80 dollars d’ici à la fin de l’année ?

Le Professeur Boujema Hamada, Doyen de la Faculté des Hydrocarbures à l’Université de Boumerdès, mise sur une hausse des cours du pétrole à partir du troisième trimestre et lesquels devraient atteindre 80 dollars le baril d’ici à la fin de l’année.

Les marchés pétroliers sont marqués par une extrême volatilité accentuée par les incertitudes concernant l’évolution de l’économie mondiale et par conséquent la demande en brut. Les cours sont actuellement orientés à la baisse sous la pression des craintes sur la croissance en raison des tarifs douaniers que le président américain Donald Trump a annoncés, mais aussi dans le sillage de la hausse de l’offre Opep+. La situation risque cependant de s’inverser d’ici à la fin de l’année avec une possible hausse des cours du baril. C’est du moins ce que semble penser le Professeur Boujema Hamada, Doyen de la Faculté des Hydrocarbures à l’Université de Boumerdès, lequel a livré une analyse rassurante concernant la récente baisse des prix du pétrole. Lors de son intervention ce dimanche dans l’émission « Invité du Matin » sur la Chaîne Une de la Radio algérienne, l’expert a qualifié la chute des cours, observée le week-end dernier, de « temporaire et conjoncturelle ». Cette situation demeure, selon lui, relativement acceptable pour l’Algérie qui a établi sa loi de finances 2025 sur la base d’un prix référentiel de 60 dollars le baril, tout en visant un taux de croissance ambitieux de 4,2%. Le Professeur Hamada a reconnu que tout fléchissement des prix pétroliers a nécessairement des répercussions directes sur l’économie nationale, compte tenu de la forte dépendance de l’Algérie aux recettes d’exportation d’hydrocarbures pour financer ses projets stratégiques et son programme de relance économique. Contrairement aux prévisions pessimistes de certains analystes, l’universitaire se montre optimiste quant à l’évolution future des cours : « Il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour les prix du pétrole. Toutes les estimations indiquent qu’ils devraient remonter dès le début du troisième trimestre de l’année en cours, pour se stabiliser autour de 80 dollars le baril, voire plus, avant la fin 2025. » Cette tendance haussière anticipée s’explique, selon l’expert, par plusieurs facteurs convergents : la croissance économique mondiale attendue, l’augmentation de la demande internationale de pétrole, le rapprochement russo-américain, ainsi que la disposition manifeste de la Chine et des États-Unis à mettre fin à leur guerre commerciale actuelle. Le spécialiste attribue les fluctuations actuelles des prix à des tensions géopolitiques complexes, à la fois politiques et économiques, liées principalement aux décisions prises par le président américain Donald Trump depuis son retour au pouvoir en janvier dernier. Ces éléments s’ajoutent à un ralentissement de la demande mondiale et aux transformations observées dans la nature des projets d’investissement dans le secteur énergétique. L’invité de la radio a salué la décision récente de l’OPEP+ d’augmenter progressivement les quotas de production des pays membres à partir de juin prochain, à hauteur de 411 000 barils par jour. Cette stratégie vise à exercer une pression sur les pays non membres de l’OPEP pour qu’ils ajustent leurs volumes de production. Il a souligné que la hausse des prix stimule généralement les investissements dans l’exploration et l’exploitation des gisements pétroliers. Dans ce contexte, l’Algérie a obtenu une augmentation de son quota de production de 9 000 barils par jour à partir de juin. Selon le Professeur Hamada, le pays est parfaitement en mesure d’assurer cette production supplémentaire grâce aux capacités de Sonatrach, aux investissements réalisés et aux partenariats établis avec certaines compagnies internationales, offrant d’importantes opportunités en matière de technologies avancées, d’expertise et d’expérience acquise. « Bien que modeste en apparence, cette augmentation reflète une stratégie claire de Sonatrach visant à renforcer sa présence sur la scène pétrolière internationale, à développer ses ressources pétrolières à l’échelle mondiale et à préserver la position importante de l’Algérie au sein des institutions pétrolières internationales, d’autant plus que le pays s’est toujours distingué par son strict respect des quotas de production, ce qui renforce sa capacité de négociation et sa crédibilité, » a-t-il conclu.

Samira Ghrib

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