Palestine occupée: L’entité sioniste affiche son projet de recolonisation de Ghaza
Dans un développement alarmant qui confirme les craintes de longue date de la communauté internationale, l’entité sioniste affiche désormais clairement ses plan de colonisation de la bande de Ghaza. Le cabinet de sécurité de Benjamin Netanyahu a approuvé dimanche un plan visant à étendre graduellement l’agression génocidaire dans la bande de Ghaza et à prendre le contrôle total du territoire palestinien. Cette décision marque une nouvelle étape dans la politique d’expansion territoriale poursuivie par l’entité sioniste depuis le début de son offensive meurtrière le 7 octobre 2023.
Selon plusieurs agences de presse internationales citant des sources bien informées, cette opération de grande envergure ne serait cependant pas lancée avant la visite du président américain au Moyen-Orient, prévue la semaine prochaine. Donald Trump est en effet attendu du 13 au 16 mai dans la région du Golfe pour une tournée qui le mènera notamment en Arabie Saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis. Les troupes d’occupation ont déjà pris le contrôle d’environ un tiers de la bande de Ghaza, établissant des zones qualifiées de « tampon » d’où la population palestinienne a été systématiquement expulsée, créant ainsi les conditions d’une annexion progressive du territoire. Le plan approuvé par le cabinet israélien prévoit également le déplacement massif de la population civile de la bande de Ghaza vers le sud de l’enclave, une stratégie qui s’apparente à un nettoyage ethnique méthodique visant à redessiner la carte démographique de la région. Ce projet de recolonisation s’inscrit dans un contexte particulièrement dramatique, alors que le bilan humain de l’agression génocidaire sioniste ne cesse de s’alourdir. Selon les dernières données communiquées par les autorités sanitaires palestiniennes, on dénombre désormais 52.567 martyrs et 118.610 blessés depuis le début de l’offensive. Rien qu’au cours des dernières 24 heures, les corps de 32 martyrs et 119 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Ghaza, preuve de l’intensité ininterrompue des bombardements. Plus inquiétant encore, les autorités sanitaires palestiniennes indiquent que 2.459 Palestiniens sont tombés en martyrs et 6.569 autres ont été blessés depuis le 18 mars, date de la reprise de l’agression sioniste après une brève interruption consécutive à l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier. De nombreuses victimes gisent encore sous les décombres, leur nombre exact restant impossible à déterminer en raison des difficultés d’accès aux zones bombardées.
Militariser l’aide humanitaire
Face à cette catastrophe humanitaire sans précédent, l’entité sioniste déploie une stratégie particulièrement pernicieuse visant à instrumentaliser l’aide internationale. Le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés (NCR), Jan Egeland, a récemment dénoncé sur le réseau social X les pressions exercées par l’occupant sur l’ONU et les organisations non gouvernementales pour qu’elles interrompent leur système de distribution d’aide à Ghaza. « Ils veulent manipuler et militariser toute l’aide aux civils, nous obligeant à acheminer des fournitures via des plateformes conçues par l’armée israélienne, une fois que le gouvernement aura accepté de rouvrir les points de passage », a déclaré le responsable, ajoutant que le NRC « restera fidèle à ses principes humanitaires et, avec tous ses pairs, refusera de prendre part à ce nouveau projet ». Cette tentative de mainmise sur l’aide humanitaire a suscité une vive réaction du mouvement de résistance palestinien Hamas, qui a rejeté fermement « le fait de transformer l’aide humanitaire en un moyen de chantage politique » ou de la soumettre aux conditions de l’occupation sioniste. Dans un communiqué publié lundi, le mouvement affirme que « le mécanisme proposé représente une violation du droit international et une répudiation des obligations de l’occupation en vertu de la Convention de Genève, et une extension de la politique de famine et de dispersion qui donne à l’occupation un délai supplémentaire pour commettre des crimes génocidaires ». Le Hamas a par ailleurs salué « la position des Nations unies et des organisations internationales qui rejettent tout arrangement qui ne respecte pas les principes humanitaires fondamentaux, en particulier la neutralité, l’indépendance, l’humanité et l’impartialité », rappelant que la seule partie autorisée à gérer et à distribuer l’aide est les institutions internationales et gouvernementales compétentes, et non l’occupation sioniste ou ses agents. La situation humanitaire dans la bande de Ghaza s’est considérablement dégradée depuis que l’entité sioniste a fermé les points de passage le 2 mars dernier, empêchant l’entrée de l’aide alimentaire, humanitaire, médicale et de marchandises. L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a tiré la sonnette d’alarme, déclarant que ses services médicaux manquent « cruellement » de ressources en raison de ce blocus. « Près d’un tiers des fournitures essentielles sont en rupture de stock et un autre tiers devrait être épuisé d’ici moins de deux mois », a prévenu l’agence onusienne dans un message publié lundi sur les réseaux sociaux. La veille, l’UNRWA avait souligné que la situation humanitaire dans la bande de Ghaza dépassait l’imagination et appelé une nouvelle fois à un cessez-le-feu immédiat. Son Commissaire général, Philippe Lazzarini, avait déjà mis en garde vendredi contre les effets dévastateurs du siège sioniste qui « tue en silence » chaque jour davantage d’enfants et de femmes, en plus de ceux tombés en martyrs dans les bombardements toujours en cours. Amnesty International a pour sa part appelé tous les acteurs internationaux, en particulier l’Union européenne, à prendre des « mesures sérieuses » pour mettre fin au génocide perpétré par l’entité sioniste contre les Palestiniens. « Nous appelons tous les acteurs internationaux, en particulier l’UE, à prendre des mesures sérieuses pour mettre fin au génocide perpétré par l’occupant sioniste contre les Palestiniens de la bande de Ghaza, que ce soit par l’utilisation d’armes militaires ou par des politiques de famine qui ont rendu la bande complètement sans nourriture », a déclaré la secrétaire générale de l’ONG, Agnès Callamard. « J’exige la reconnaissance internationale que ce qui se passe à Ghaza est un génocide », a-t-elle martelé, appelant à faire pression sur l’entité sioniste pour qu’elle autorise l’entrée de nourriture, d’eau et de médicaments dans la bande de Ghaza, et à demander des comptes aux responsables du génocide et des crimes de guerre. Parallèlement à la situation catastrophique à Ghaza, les forces d’occupation poursuivent leurs exactions en Cisjordanie occupée, notamment à Al-Qods. Selon un rapport du Gouvernorat d’El-Qods occupée, un Palestinien est tombé en martyr dans la ville sainte au cours du mois d’avril dernier, dans des agressions menées par les forces d’occupation sioniste qui ont également procédé à 58 arrestations et 34 opérations de démolitions. Les violations incluent des ordres d’emprisonnement, de démolitions, d’expulsions, de déportation et des assignations à résidence, en plus des raids quotidiens sur la sainte mosquée Al-Aqsa, prise d’assaut par plus de 10.000 colons sionistes durant le mois écoulé. Face à cette politique systématique d’oppression et d’expansion territoriale, les appels à des sanctions internationales contre l’entité sioniste se multiplient, mais se heurtent jusqu’à présent à l’inaction des grandes puissances occidentales et des institutions internationales.
Lyes Saïdi