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Tunisie : Le président Kaïs Saïed dissout le Conseil supérieur de la magistrature

Le président tunisien Kaïs Saïed a décidé de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature.

« Le CSM (Conseil supérieur de la magistrature) appartient au passé à partir de ce moment », a déclaré hier le président de la Tunisie, Kaïs Saïed, dans une vidéo diffusée dans la nuit où on le voit discuter avec des ministres. Il y accuse aussi cet organe de corruption et d’avoir ralenti des procédures, dont les enquêtes sur les assassinats de militants de gauche survenus en 2013. Le « mouvement du 25-Juillet » avait appelé samedi Kaïs Saïed à dissoudre le CSM pour « purger » le pouvoir judiciaire de « magistrats corrompus ». Le président a assuré « travailler sur un décret provisoire » pour réorganiser le CSM. Il y a quelques semaines, il avait déjà retiré un certain nombre d’avantages aux membres de l’institution. »Malheureusement, dans ce pays, certains juges dans les tribunaux ont manipulé le dossier Chokri Belaïd », a dénoncé Kaïs Saïed, évoquant un dirigeant de gauche tué de trois balles devant son domicile le 6 février 2013.

Une importante manifestation était prévue hier à Tunis pour commémorer l’assassinat de ce militant et celui de Mohamed Brahmi, tué dans des circonstances similaires le 25 juillet 2013. « Ce n’est pas le premier procès où ils essaient de cacher la vérité depuis des années », a ajouté Kaïs Saïed. « Dans ce conseil, les postes et les nominations se vendent et se font selon les appartenances », a affirmé le chef de l’État, ajoutant : « Vous ne pouvez pas imaginer l’argent que certains juges ont pu recevoir, des milliards et des milliards. » Pour lui, « la place des juges (du CSM) n’est pas là où ils se trouvent mais sur le banc des accusés ».

R.I. avec AFP

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