Conversion des véhicules au GPL : Pas moins de 18.000 inscriptions sur la plateforme de l’APRUE
L’Algérie poursuit résolument sa marche vers la transition énergétique avec des résultats encourageants dans plusieurs segments stratégiques. C’est ce qui ressort des différentes interventions lors du 7e Symposium national de l’économie de l’énergie et de l’efficacité énergétique (SNEE7), organisé ce lundi 12 mai à Oran. Cette rencontre, devenue un rendez-vous incontournable pour les spécialistes du secteur, a permis de dresser un état des lieux des avancées réalisées et d’esquisser les perspectives d’avenir en matière d’efficacité énergétique. La plateforme numérique de l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE), lancée fin 2024, constitue l’une des réussites marquantes du Programme national de maîtrise de l’énergie (PNME). Conçue comme un guichet unique pour l’accès aux aides financières de l’État dans le cadre de ce programme ambitieux, cette plateforme a enregistré des performances remarquables, particulièrement dans le domaine de la conversion des véhicules au GPL (Gaz de pétrole liquéfié). « Cette plateforme numérique a enregistré depuis le lancement de la conversion des véhicules au GPL pas moins de 18.000 inscriptions », a révélé Mourad Ouezane, responsable du département transport au niveau de l’APRUE, dans une déclaration à l’APS en marge du symposium. Un chiffre qui témoigne de l’engouement croissant des automobilistes algériens pour cette alternative énergétique plus économique et écologique. La dynamique est d’autant plus significative que le passage à l’action est rapide. « Pas moins de 12.000 inscrits ont déjà réalisé la conversion, bénéficiant d’une prime de 21.000 dinars, soit plus de 30% du coût de l’opération », précise M. Ouezane. Cette aide substantielle constitue un véritable accélérateur pour la transition énergétique dans le secteur des transports, traditionnellement grand consommateur d’hydrocarbures. Pour garantir le succès de cette initiative et assurer une couverture nationale, l’APRUE a mis en place un réseau dense de professionnels agréés. « 500 convertisseurs des 58 wilayas du pays sont homologués par l’APRUE dans le cadre de ce programme », ajoute le responsable. Une infrastructure qui permet d’assurer un service de proximité sur l’ensemble du territoire national et de satisfaire la demande croissante. Au-delà du GPL, l’Algérie avance également sur le front de la mobilité électrique, autre pilier de la transition énergétique dans le secteur des transports. « Un autre programme dans le domaine du transport a récemment été lancé par l’APRUE, à savoir une aide pour l’acquisition des véhicules électriques et de bornes de recharge, à hauteur de 20% du prix de l’acquisition », a rappelé M. Ouezane. Cette initiative s’accompagne d’un déploiement significatif d’infrastructures dédiées : « Quelque 1.000 bornes de recharge sont déjà installées dans différentes régions du pays », a-t-il expliqué, soulignant que « le passage à l’électrique présente des avantages économiques et écologiques certains ». Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie nationale plus large, comme l’a rappelé Moussaoui Tahar, Directeur opération formation et communication de l’APRUE, qui a présenté lors du symposium une communication sur « le Programme national de maîtrise de l’énergie (PNME) et focus sur la plateforme PDIP ». Il a notamment souligné que « les inscriptions pour bénéficier des aides financières de l’État, dans le cadre du nouveau Programme national de maîtrise de l’énergie ont été ouvertes, à la fin de l’année 2024, via la plateforme numérique de l’APRUE ». Une initiative qui vise, selon lui, « les secteurs les plus énergivores, notamment l’industrie, le transport et le bâtiment, avec un programme spécifique pour chacun de ces secteurs ». Le symposium a également été l’occasion d’aborder les perspectives de développement des énergies renouvelables, autre composante essentielle de la transition énergétique algérienne. Dans sa communication intitulée « Développement des énergies renouvelables : point, étapes et opportunités d’investissement », Boukhalta Yaici, PDG de « Cluster Green Energy Algeria », a mis en exergue « l’importance stratégique de la transition énergétique en Algérie ». Selon cet expert, « l’Algérie dispose d’un potentiel solaire et éolien considérable, encore largement sous-exploité, qui pourrait attirer de nombreux investisseurs nationaux et étrangers ». Une opportunité économique majeure qui pourrait positionner le pays comme un acteur incontournable dans le domaine des énergies renouvelables à l’échelle régionale et internationale. Toutefois, si des progrès notables ont été réalisés, de nombreux défis subsistent encore. M. Yaici a notamment évoqué les obstacles « en matière de financement, de formation de la main-d’œuvre qualifiée et d’accès au réseau électrique ». Pour surmonter ces difficultés, il préconise « la création de partenariats entre les startups locales et les entreprises internationales, afin de favoriser le transfert de technologie et le développement de solutions innovantes adaptées au contexte algérien ». Une approche collaborative qui permettrait d’accélérer le développement des énergies renouvelables tout en renforçant l’expertise nationale dans ce domaine stratégique. Les différents panels organisés lors de ce 7e Symposium – « État de la transition énergétique entre programme ENR et PNME », « Transition énergétique et changement climatique » et « Efficacité énergétique, un pilier de la transition énergétique » – ont permis d’aborder de manière holistique les enjeux et les perspectives de la transition énergétique en Algérie. Une réflexion collective qui témoigne de la volonté des autorités algériennes et des acteurs du secteur de relever le défi de la diversification énergétique et de la réduction de la dépendance aux hydrocarbures. Les résultats encourageants enregistrés par la plateforme numérique de l’APRUE et les différentes initiatives en cours illustrent la dynamique positive engagée. Ils confirment également l’efficacité des mécanismes incitatifs mis en place par l’État pour accompagner cette transition et en faire un véritable levier de développement économique et de préservation environnementale.
Sabrina Aziouez