Statuts et régimes indemnitaires des professionnels de la santé: La commission centrale finalise l’examen des propositions syndicales
Dans le cadre des réformes engagées pour améliorer les conditions de travail du personnel de santé, la commission centrale du ministère de la Santé a achevé la collecte des propositions syndicales concernant la révision des statuts particuliers et des régimes indemnitaires des professionnels du secteur. Cette étape marque l’aboutissement d’un processus consultatif approfondi mené sous l’égide du ministre Abdelhak Saihi, comme l’a indiqué dimanche un communiqué officiel du ministère. Ces consultations s’inscrivent dans une démarche participative visant à moderniser le cadre réglementaire régissant les différents corps de métiers de la santé publique. Le ministère précise que « conformément au principe de dialogue et de consensus autour des différents points discutés concernant les statuts particuliers et les régimes indemnitaires, toutes les observations ont été minutieusement examinées avec la participation d’experts de la Direction générale de la fonction publique, selon les orientations du ministre de la Santé visant à prendre en compte l’ensemble des remarques et à œuvrer à trouver les solutions et modifications nécessaires susceptibles d’améliorer les conditions socioprofessionnelles des travailleurs du secteur ». Cette révision structurelle, attendue depuis plusieurs années par les professionnels du secteur, s’articule autour de quatre axes prioritaires. Le premier concerne l’évolution de carrière des personnels soignants et administratifs. Dans ce cadre, l’examen a notamment porté sur « la carrière professionnelle, en mettant l’accent sur la facilitation de la promotion dans la grille des fonctions pour certains corps, et l’adaptation du rythme de promotion pour d’autres, en fonction de la nature des missions et des formations spécialisées ». Le deuxième axe traite des postes à responsabilité au sein des structures de santé. À ce sujet, « il a été proposé de réexaminer les demandes relatives à ces postes pour certains corps, en ce qui concerne les conditions de nomination, le nombre de postes et leur classification, en sus de la révision des indemnités y afférentes ». La question des primes et indemnités constitue le troisième volet des réformes envisagées. Dans cette perspective, « il sera procédé à l’examen de la possibilité d’officialiser certaines primes et indemnités, notamment celles liées à des activités ou à des postes nouvellement créés », précise le communiqué ministériel. Face à la recrudescence des agressions contre le personnel soignant, le quatrième axe concerne la sécurité professionnelle des agents. Sur ce point sensible, il sera proposé « une série de mesures organisationnelles et juridiques garantissant la protection professionnelle, psychologique et morale des personnels du secteur contre diverses formes d’agressions et de harcèlement dans l’exercice de leurs fonctions au sein des établissements de santé et des structures administratives, tout en assurant un environnement de travail sûr et motivant ». Cette problématique, régulièrement soulevée par les syndicats du secteur, devrait faire l’objet d’un traitement prioritaire. Pour sa part, le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, « a insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts en vue de parvenir à des solutions adéquates, tout en maintenant les canaux de dialogue ouverts et en prenant toutes les mesures nécessaires permettant aux fonctionnaires du secteur de bénéficier d’augmentations salariales ». Le calendrier de mise en œuvre de ces réformes a également été précisé. En effet, « toutes les nouvelles propositions seront soumises aux services compétents pour avis et pour valider ce qui peut être introduit comme première mesure, avant la fin du mois de juin prochain. La mouture finale sera ensuite présentée aux organismes habilités pour examen ». En conclusion de ces travaux consultatifs, le ministre a souligné l’importance de « saisir cette opportunité pour instaurer des statuts particuliers à la hauteur des énormes sacrifices consentis par les professionnels du secteur », saluant par la même occasion « leur engagement constant au service et à la protection de la santé des citoyens ». Les observateurs estiment que cette refonte des statuts intervient à un moment crucial pour le système de santé algérien, confronté à d’importants défis structurels et à une pression accrue suite aux crises sanitaires récentes.
Lyna Larbi