Le Président Tebboune reçoit Yasmina Khadra: Ancrer le soft power algérien
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu hier au Palais présidentiel l’écrivain et romancier de renommée mondiale Mohamed Moulessehoul, plus connu sous son nom de plume Yasmina Khadra. Au cours de cette audience privée, l’auteur a offert au chef de l’État l’un de ses ouvrages, dans un geste symbolique qui illustre la reconnaissance mutuelle entre les institutions au plus haut sommet de l’État et les figures intellectuelles du pays.
Cette rencontre s’inscrit dans la continuité de l’attention particulière que porte le président Tebboune aux créateurs algériens. En février dernier, pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie indépendante, un chef d’État avait personnellement félicité un écrivain national pour son succès international. Le président avait ainsi tenu à honorer Yasmina Khadra après son sacre au Parlement du Livre de la Méditerranée à Valence, en Espagne, adressant ses félicitations via ses réseaux sociaux dans un message empreint de fierté nationale.
« À l’illustre fils de l’Algérie, Mohamed Moulessehoul, alias Yasmina Khadra, félicitations pour ce prix mondial décerné par l’Espagne, pays ami, qui vient encore une fois illustrer votre immense talent dans le domaine du roman. Félicitations à la culture algérienne et tous mes vœux de succès continu », avait écrit le président de la République. Cette déclaration présidentielle marquait une reconnaissance officielle inédite du rôle des écrivains dans la promotion de l’image de l’Algérie à l’international.
L’auteur, connu pour ses œuvres marquantes comme « L’Attentat » ou « Ce que le jour doit à la nuit », avait exprimé son immense gratitude face à cette reconnaissance présidentielle. « C’est la première fois qu’un président de la République me félicite pour une distinction littéraire. Cela prouve son attachement aux artistes et intellectuels algériens », avait confié Yasmina Khadra dans un entretien à la télévision nationale. Cette reconnaissance par les plus hautes autorités du pays revêt une signification particulière pour l’écrivain qui, bien qu’ayant remporté de nombreux prix prestigieux à l’étranger, n’avait jamais bénéficié d’un tel geste officiel.
Lauréat de nombreuses distinctions internationales, Yasmina Khadra s’est imposé comme l’un des plus grands écrivains francophones contemporains. Son œuvre, profondément ancrée dans les réalités du monde arabe et méditerranéen, aborde des thématiques universelles telles que l’exil, l’identité et le choc des civilisations. La distinction qui lui avait été décernée par le Parlement du Livre de la Méditerranée récompensait « ses contributions majeures à la littérature méditerranéenne et son rôle dans le rapprochement des peuples à travers l’écriture ». Cette reconnaissance illustre le rayonnement grandissant de la culture algérienne à travers le monde et la capacité de ses écrivains à transcender les frontières géographiques et linguistiques.
L’initiative du président Tebboune envers Yasmina Khadra témoigne d’une volonté politique nouvelle de revaloriser les créateurs algériens et de leur accorder la place qu’ils méritent dans la société. Cette attention portée aux écrivains s’inscrit dans une dynamique plus large de promotion de la culture comme vecteur de soft power, où la littérature, le cinéma et les arts deviennent des outils stratégiques pour faire rayonner l’identité culturelle algérienne. Cette audience marque également un tournant dans la politique culturelle algérienne, où les intellectuels et les créateurs trouvent une reconnaissance officielle au plus haut niveau de l’État. Elle symbolise l’émergence d’une nouvelle ère où la culture et la littérature algériennes occupent une place plus centrale dans les priorités nationales, confirmant la volonté du président Tebboune de faire de l’Algérie un acteur culturel majeur sur la scène internationale.
Mohand Seghir