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La première ministre française bientôt à Alger : Des dossiers brûlants au menu du CIHN

Les Premiers ministres algérien et français semblent avoir pris au pied de la lettre la consigne donnée fin août à Alger, par les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron de commencer sans plus tarder les consultations pour concrétiser les perspectives de coopération définies dans l’ambitieuse déclaration pour un «partenariat renouvelé» qu’ils ont signé en grandes pompes pour sceller la réconciliation entre l’Algérie et la France. La visite de trois jours du président français à Alger est intervenue après des mois de crise diplomatique au cours desquels les échanges entre les deux pays sont tombés à un niveau extrêmement bas.

La première rencontre de travail entre Aïmen Benabderrahman et son homologue française devrait ainsi avoir lieu avant la fin de l’année, a rapporté hier la presse française qui cite des sources de Matignon. Le quotidien Le Figaro révèle, à ce propos, que «des échanges entre les deux pays ont d’ores et déjà lieu pour préparer ce déplacement». En Algérie, des informations émanant de diverses sources avancent que le déplacement d’Élisabeth Borne dans la capitale algérienne se fera durant la première ou la seconde semaine du mois d’octobre à l’occasion de la tenue d’un Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN). La structure ne s’était plus réunie depuis l’année 2017. 

Les observateurs en France avancent que «la question de l’approvisionnement de la France en gaz algérien et le dossier brûlant des restrictions de visas français en Algérie pourraient être à l’agenda, après avoir été en partie éludés lors de la visite d’Emmanuel Macron». Mais, mentionne-t-on, Matignon refuse de confirmer le menu des discussions, évoquant un champ «plus large» relatif « à la coopération ». La Première ministre française Élisabeth Borne devrait être accompagnée donc par une importante délégation ministérielle.

Il est vrai que les président algérien et Français ne sont pratiquement fixés aucune limite en matière coopération bilatérale. Cette coopération renouvelée englobe même les domaines de la défense et de la sécurité. Abdelmadjid Tebboune avait souligné, à ce propos, lors d’un entretien avec son homologue français, que les deux dirigeants «ont évoqué ensemble tous les volets ayant trait à la coopération bilatérale et les moyens de la renforcer en vue de servir les intérêts communs de nos deux pays et de garantir à nos relations, tous domaines confondus, un élan qualitatif à même d’assurer une consécration de la nouvelle orientation que nous avons convenus d’ancrer». Une orientation fondée sur « l’établissement d’un partenariat global d’exception conformément aux principes du respect et de la confiance mutuels et l’équilibre des intérêts entre les deux Etats», avait-il affirmé.

Dans ce contexte, M. Tebboune avait fait savoir que les deux parties ont renouvelé « leur détermination à aller de l’avant pour l’intensification des efforts en vue de rehausser les relations bilatérales suivant des étapes pratiques étudiées et un calendrier précis pour l’activation des mécanismes de coopération et la consolidation de la dynamique positive à l’horizon des prochaines échéances bilatérales».

De son côté, le Président Macron avait souligné l’opportunité pour les deux pays de coopérer dans plusieurs secteurs, notamment économique, culturel et scientifique. « Nous voulons avancer sur notre industrie, notre recherche, nos hydrocarbures et nos métaux rares et sur des sujets d’innovation, sur lesquels nous souhaitons aller plus vite et plus fort », avait indiqué M. Macron.

Le chef de l’Etat français avait fait part, également, de la volonté de son pays de développer avec l’Algérie un projet de création d’un incubateur de startups, en impliquant « des soutiens du secteur privé connectés avec d’autres incubateurs». Le nouveau partenariat entre les deux pays, avait ajouté M. Macron, doit aussi «intégrer des projets de coopération dans les domaines universitaires et scientifiques». A propos des questions de la mobilité et de la circulation des personnes, le Président Macron a assuré que des décisions « ont été prises » dans ce sens. On le voit donc Aïmen Benabderrahman et Élisabeth Borne auront beaucoup de pain sur la planche et seront également tenus à une obligation de résultats.

Khider Larbi

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