Hydrogène : une ambition algérienne
L’Algérie affirme son ambition de se positionner comme un acteur incontournable sur le marché mondial de l’hydrogène, en s’appuyant sur une stratégie nationale cohérente et des atouts naturels considérables. Cette vision a été présentée avec force lors du Sommet mondial de l’hydrogène qui se tient du 20 au 22 mai 2025 à Rotterdam, aux Pays-Bas, un événement d’envergure internationale rassemblant plus de 15.000 professionnels du secteur et près de 500 exposants. La délégation algérienne, conduite par Noureddine Yassaâ, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Énergie, chargé des Énergies renouvelables, y participe activement pour promouvoir la stratégie nationale en matière d’hydrogène et explorer de nouvelles opportunités de partenariats. Dans son allocution prononcée à l’ouverture du Sommet, M. Yassaâ a clairement exposé les ambitions de l’Algérie en affirmant que le pays « place la transition énergétique et le développement durable au cœur de sa politique économique, en tant que piliers fondamentaux pour assurer la sécurité énergétique, diversifier l’économie nationale et créer des emplois à forte valeur ajoutée. » Le secrétaire d’État a également mis en avant les nombreux atouts dont dispose l’Algérie pour réussir ce pari énergétique. « Grâce à sa position géographique stratégique, ses ressources naturelles riches, et ses infrastructures avancées, ainsi que son expertise reconnue dans le domaine de l’énergie, l’Algérie dispose des atouts nécessaires pour être un acteur clé sur le marché mondial de l’hydrogène et un fournisseur fiable d’énergie propre vers l’Europe, à l’instar de son rôle pionnier dans l’exportation de gaz naturel depuis des décennies, » a-t-il souligné. Ce positionnement géographique privilégié, aux portes de l’Europe, constitue en effet un avantage considérable pour l’Algérie dans sa volonté de devenir un exportateur majeur d’hydrogène vert vers le marché européen, en plein transition énergétique. La stratégie algérienne pour le développement de l’économie de l’hydrogène repose sur « six axes fondamentaux », comme l’a rappelé M. Yassaâ lors de son intervention. Sans entrer dans le détail de ces axes, il a néanmoins évoqué les initiatives concrètes déjà lancées par l’Algérie, notamment « quatre projets pilotes pour tester différentes applications de l’hydrogène vert, ainsi que le projet de production semi-industrielle d’une capacité de 50 mégawatts, qui constitue un pas supplémentaire vers la phase de production à grande échelle. » La dimension internationale de la stratégie algérienne a également été mise en exergue lors du Sommet. M. Yassaâ a ainsi présenté « les principaux partenariats internationaux existant entre l’Algérie et plusieurs acteurs internationaux, notamment l’Union européenne (UE) et l’Allemagne à travers les projets ‘TaqatHy’ et ‘taqatHy+’, en plus du projet du corridor sud de l’hydrogène ‘SoutH2 Corridor’ reliant l’Algérie à la Tunisie, l’Italie, l’Autriche et à l’Allemagne, en vue d’exporter l’hydrogène vert vers l’Europe. » Ces partenariats stratégiques démontrent la capacité de l’Algérie à s’intégrer dans les grands projets européens d’infrastructures énergétiques de demain, capitalisant sur son expérience historique dans l’exportation de gaz naturel.
Sabrina Aziouez