Littérature: Yasmina Khadra distingué par le CMDA
Écrivain francophone le plus traduit dans le monde, Yasmina Khadra s’est imposé comme une figure incontournable de la littérature contemporaine.
L’écrivain algérien le plus traduit au monde vient de recevoir une nouvelle marque de reconnaissance qui le touche particulièrement. Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohamed Moulessehoul, a été distingué samedi par le Prix du Conseil mondial de la diaspora algérienne (CMDA) pour ses contributions littéraires exceptionnelles à la scène culturelle nationale. Une distinction qui résonne avec une émotion toute particulière chez l’auteur de « L’Attentat » et « Ce que le jour doit à la nuit ».
« Être distingué dans mon propre pays, cela a une valeur toute particulière », a confié l’écrivain sur ses réseaux sociaux, exprimant sa fierté de voir que « notre communauté à l’étranger est consciente, et nous avons besoin d’un cadre solide permettant de rassembler les Algériens et de contribuer au rayonnement de l’image du pays ». Ces mots révèlent toute l’importance que revêt cette reconnaissance pour un auteur qui, malgré son succès planétaire, reste profondément attaché à ses racines algériennes.
Le romancier a souligné que cette distinction par les représentants de la communauté algérienne constitue à la fois « un important soutien » à son parcours créatif et une « grande responsabilité » qu’il s’efforcera d’assumer avec engagement. Une responsabilité d’autant plus significative que le CMDA regroupe des compétences algériennes du monde entier, œuvrant à unifier les rangs et les efforts pour promouvoir les talents nationaux, mettre en avant les artistes et valoriser le patrimoine culturel algérien.
L’écrivain a récemment bénéficié d’une reconnaissance officielle inédite de la part des plus hautes autorités de l’État. Lundi dernier, le président Abdelmadjid Tebboune l’avait reçu au Palais présidentiel lors d’une audience privée, marquant ainsi un tournant historique dans la politique culturelle nationale. Au cours de cette rencontre symbolique, l’auteur avait offert au chef de l’État l’un de ses ouvrages, illustrant parfaitement la reconnaissance mutuelle entre les institutions et les figures intellectuelles du pays.
Cette attention présidentielle fait suite à un précédent tout aussi remarquable. En février dernier, pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie indépendante, un chef d’État avait personnellement félicité un écrivain national pour son succès international. Le président Tebboune avait ainsi tenu à honorer Yasmina Khadra après son sacre au Parlement du Livre de la Méditerranée à Valence, lui adressant ses félicitations via les réseaux sociaux : « À l’illustre fils de l’Algérie, Mohamed Moulessehoul, alias Yasmina Khadra, félicitations pour ce prix mondial décerné par l’Espagne, pays ami, qui vient encore une fois illustrer votre immense talent dans le domaine du roman. »
L’émotion de l’écrivain face à cette reconnaissance présidentielle était palpable : « C’est la première fois qu’un président de la République me félicite pour une distinction littéraire. Cela prouve son attachement aux artistes et intellectuels algériens », avait-il confié dans un entretien télévisé. Une reconnaissance d’autant plus précieuse pour un auteur qui, bien qu’ayant remporté de nombreux prix prestigieux à l’étranger, n’avait jamais bénéficié d’un tel geste officiel dans son propre pays.
Le parcours de Yasmina Khadra force l’admiration. Écrivain francophone le plus traduit dans le monde, il s’est imposé comme une figure incontournable de la littérature contemporaine. Dans ses livres, il explore avec finesse les grandes questions de notre époque à travers des récits qui traversent les frontières et élèvent les consciences. Son œuvre, profondément ancrée dans les réalités du monde arabe et méditerranéen, aborde des thématiques universelles telles que l’exil, l’identité et le choc des civilisations, touchant ainsi des lecteurs aux quatre coins de la planète.
Mohand Seghir