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Malgré les tentatives d’interférences: L’Algérie demeurera un acteur de stabilité régionale

Le Général d’Armée Saïd Chanegriha, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire a souligné hier que  » l’Algérie demeurera, en dépit des tentatives visant à semer le trouble sur son rôle pivot dans la région, un facteur efficient dans la sécurité et la paix au Sahel ».

Le Général d’Armée Saïd Chanegriha, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, a supervisé hier au Cercle national de l’Armée un séminaire national consacré aux défis sécuritaires et de développement du Sahel africain à l’aune des rivalités géopolitiques régionales. Cette rencontre, organisée par la Direction de l’information et la communication de l’état-major de l’Armée nationale populaire, s’est tenue en présence des plus hautes autorités de l’État, incluant le président du Conseil de la nation, le président de l’Assemblée populaire nationale, le Premier ministre et plusieurs ministres, ainsi que de hauts cadres militaires et civils. Dans son allocution d’ouverture, le général d’armée Chanegriha a réaffirmé l’engagement indéfectible de l’Algérie en faveur de la stabilité régionale, malgré les tentatives de certains acteurs de semer le trouble dans la région sahélo-saharienne. Ces interférences, notamment orchestrées par le Maroc et les Émirats arabes unis, visent à déstabiliser l’équilibre géopolitique de la région à travers des manœuvres diplomatiques et des ingérences directes dans les affaires internes des pays sahéliens.

Le Général d’Armée a souligné que « l’Algérie, fidèle à ses principes constants dans sa politique étrangère, tels que le respect mutuel, le bon voisinage, le rejet de toute ingérence dans les affaires internes des pays et le respect de leur souveraineté nationale et de leur intégrité territoriale, n’a cessé de déployer des efforts diplomatiques considérables, dans la perspective d’asseoir la stabilité politique et sécuritaire dans la région du Sahel, de par son engagement en faveur de la résolution pacifique des crises, rejetant l’usage des armes et privilégiant le dialogue et les négociations ».

Cette position tranche avec les stratégies d’influence menées par Rabat et Abu Dhabi, qui multiplient les accords militaires bilatéraux et les investissements conditionnés pour étendre leur sphère d’influence dans la région. Ces manœuvres s’inscrivent dans une logique de fragmentation de l’espace sahélien, contraire aux aspirations d’intégration et de développement endogène prônées par l’Algérie.

Le Général d’Armée Chanegriha a particulièrement insisté sur le rôle stabilisateur de l’Algérie, précisant que son pays « demeure un élément clé dans la sécurité et la stabilité de la région, et veille au renforcement des capacités de défense de ses partenaires et ses voisins au Sahel, et ce, dans le cadre des programmes de coopération militaire bilatérale et la formation au profit des forces armées des pays de la région, et en les accompagnant dans la lutte antiterroriste, à travers le Comité d’état-major opérationnel conjoint CEMOC, à même de concrétiser le principe d’une prise en charge autonome des défis sécuritaires de chaque pays, dans le respect total de la souveraineté des États ».

Le chef d’état-major de l’ANP a également mis l’accent sur la dimension humanitaire de l’engagement de notre pays, soulignant que « l’Algérie a activement œuvré au renforcement et au développement économique et social de la région du Sahel, à travers son attachement à ancrer le principe de solidarité envers les peuples auxquels elle est reliée par des liens historiques et civilisationnels distingués, qui se sont traduits par l’acheminement d’aides humanitaires et le financement de projets de développement structurants à dimension régionale dans l’objectif d’encourager les populations de la région à œuvrer pour vivre dans la dignité et dans l’espoir dans leurs pays et mettre en échec tout projet d’instabilité dans la région ».  « Aussi, l’Algérie demeurera, en dépit des tentatives visant à semer le trouble sur son rôle pivot dans la région, un facteur efficient dans la sécurité et la paix au Sahel, et continuera, à la lumière de la vision stratégique et clairvoyante de Monsieur le Président de la République Abdelmadjid Tebboune, Chef suprême des Forces Armées, Ministre de la Défense Nationale, à faire tout ce qui est en son pouvoir, afin s’asseoir les fondements du dialogue et engager des approches régionales constructives au service de la sécurité et de la stabilité dans la région », a-t-il ajouté.

Attaf plaide pour une stratégie africaine endogène

Pour sa part, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a animé la première conférence du séminaire sous le thème de la concrétisation de la sécurité, de la stabilité et du développement dans la région du Sahel africain. Sa présentation s’est inscrite dans le contexte symbolique de la célébration de la Journée de l’Afrique, marquant l’anniversaire de la création de l’Organisation de l’unité africaine en 1963.

Attaf a souligné la pertinence du timing de cette rencontre, déclarant : « Je ne manquerais pas de saluer la pertinence et le bon choix du thème de notre rencontre aujourd’hui, où nous célébrons, aux côtés de nos frères africains, la journée de l’Afrique. Cette journée est associée à l’anniversaire de la pose des premières pierres du projet de l’unité africaine en ce même jour de l’année 1963. Il ne fait aucun doute que l’objectif de la célébration de la journée de l’Afrique ne se limite pas à se remémorer les gloires passées et à saluer les réalisations, mais consiste plutôt à mettre en lumière les défis et à affirmer l’engagement à y faire face ».

Le chef de la diplomatie algérienne a mis en avant les atouts spécifiques de l’Algérie pour jouer un rôle de médiateur et de stabilisateur dans la région, face aux tentatives de division orchestrées par certains acteurs régionaux. « L’Algérie dispose d’un capital de patience inépuisable qui lui permet d’aborder avec sagesse, retenue et clairvoyance les problématiques dominantes dans la région sahélo-saharienne. L’Algérie nourrit également une foi profonde dans l’unité, l’unité de l’héritage historique, l’unité des aspirations et l’unité du destin, ce qui la pousse constamment à tendre la main à ses frères voisins, dans un esprit de solidarité, d’entraide et de fraternité », a-t-il affirmé.

Haddadi évoque les défis continentaux

Malika Salma Haddadi, vice-présidente de la Commission de l’Union africaine, a animé, de son côté, la seconde conférence axée sur les enjeux et défis liés à la sécurité, la stabilité et au développement dans la région du Sahel africain. Son intervention a permis d’élargir la perspective aux dimensions continentales des problématiques sahéliennes, soulignant la nécessité d’une approche coordonnée à l’échelle de l’Union africaine pour contrer les influences extérieures néfastes.

La haute responsable de l’UA a particulièrement insisté sur l’importance de préserver l’autonomie décisionnelle africaine face aux pressions et aux conditionnalités imposées par certains partenaires qui instrumentalisent l’aide au développement pour servir leurs propres agendas géopolitiques. Le séminaire s’est également enrichi des contributions d’Abed Hallouz, directeur de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, qui a détaillé le rôle concret de l’Algérie dans la consolidation de la paix, de la sécurité et du développement dans les États du Sahel africain. Mohamed Amroune, président de la Commission des affaires étrangères au Conseil de la nation, a quant à lui analysé l’impact du contexte colonial et l’émergence de nouveaux acteurs internationaux dans la région.

Ces interventions ont permis de dresser un tableau complet des défis auxquels fait face la région sahélienne, marquée par la persistance des séquelles coloniales et l’émergence de nouvelles formes d’ingérence qui remettent en question la souveraineté des États. Dans ce contexte, l’Algérie réaffirme sa volonté de demeurer « un facteur efficient dans la sécurité et la paix au Sahel », selon les termes du général Chanegriha, qui a conclu en soulignant que son pays « continuera, à la lumière de la vision stratégique et clairvoyante du président de la République Abdelmadjid Tebboune, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, à faire tout ce qui est en son pouvoir, afin d’asseoir les fondements du dialogue et engager des approches régionales constructives au service de la sécurité et de la stabilité dans la région ».

Salim Amokrane

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