Approvisionnement en eau durant l’Aid et l’été: Un plan spécial mis en place

L’Exécutif met en place un plan spécial pour assurer un approvisionnement optimal en eau potable durant la période de l’Aïd Al-Adha et la saison estivale 2025.

Abdelaziz Ardjoum, directeur central au ministère de l’Hydraulique, a détaillé hier lors de son intervention sur les ondes de la Radio algérienne les mesures exceptionnelles mises en place pour faire face à cette période de forte demande. Selonce dernier, les autorités publiques ont élevé le niveau de préparation au maximum pour anticiper tout problème susceptible de survenir dans les réseaux et stations de distribution d’eau en prévision de l’Aïd Al-Adha. Le responsable s’est montré rassurant envers les familles algériennes : « Nous rassurons les familles que l’eau sera disponible dès la veille de l’Aïd dans les meilleures conditions, aussi bien dans les grandes villes que dans les autres régions, avec une attention particulière accordée aux zones qui connaissent une pénurie d’eau, notamment les régions reculées. »

Le dessalement à la rescousse

La stratégie gouvernementale repose principalement sur l’augmentation significative des capacités de production, particulièrement celle des stations de dessalement d’eau de mer. Ardjoum a expliqué que cette démarche vise à « pomper des quantités supplémentaires, y compris l’augmentation de la capacité de production des stations de dessalement d’eau de mer pour faire face à l’intensité de la demande. » Cette approche s’inscrit dans une dynamique plus large d’amélioration du secteur hydraulique national qui connaît une stabilité et une amélioration remarquables depuis la fin de l’année 2024. Cette amélioration structurelle résulte directement de la mise en service de quatre nouvelles stations de dessalement d’eau de mer, réparties entre Oran, El Tarf et deux à Alger, avec l’attente du lancement d’une cinquième station à Béjaïa au mois de juin prochain. Ces infrastructures renforcent considérablement les capacités hydriques globales du pays, permettant une production quotidienne de neuf millions de mètres cubes d’eau potable destinée à satisfaire les besoins croissants des citoyens. « Nous produisons l’équivalent de 9 millions de mètres cubes d’eau potable par jour dans le but de prendre en charge les besoins croissants des citoyens, ce qui signifie que le pays dispose de suffisamment d’eau pour la prochaine saison estivale et peut en bénéficier pendant les vacances de l’Aïd Al-Adha », précise le responsable. L’amélioration du service se traduit concrètement par une diminution notable du nombre de plaintes et de demandes de renseignements des citoyens via le numéro vert et les réseaux sociaux au cours de l’année écoulée. « Nous avons également constaté une amélioration du service grâce à la diminution du nombre de plaintes et de demandes de renseignements des citoyens via le numéro vert et les réseaux sociaux au cours de l’année écoulée, ce qui constitue un indicateur fort que le secteur connaît une dynamique importante et croissante », a-t-il ajouté.

Aussi, face aux défis climatiques actuels, notamment le fait que le taux de remplissage des barrages ne dépasse pas actuellement 42%, l’Algérie a opté pour une diversification de ses ressources hydriques en privilégiant le dessalement d’eau de mer, une source non soumise aux pressions climatiques. Ardjoum a expliqué cette orientation par « la limitation des ressources hydriques, qu’elles soient de surface ou souterraines, basées sur les précipitations qui ont connu une raréfaction ces dernières années, ce qui a considérablement affecté ces ressources. » Les défis futurs identifiés par le responsable incluent la croissance démographique, l’expansion urbaine, les nouveaux pôles urbains et la nécessité d’accompagner les besoins des secteurs agricole et industriel. Il a souligné qu’il existe « d’autres grands défis qu’il faut relever et auxquels il faut répondre, en premier lieu la croissance démographique, l’expansion urbaine et les nouveaux pôles urbains, ainsi que la nécessité d’accompagner les besoins des secteurs agricole et industriel. »

Un programme d’urgence pour 26 wilayas

Pour y répondre, un programme d’urgence a été lancé en 2024, couvrant 26 wilayas confrontées à des difficultés importantes d’approvisionnement en eau. Arjoum a détaillé cette initiative : « Nous avons commencé en 2024 la réalisation d’un programme d’urgence concernant 26 wilayas qui souffrent de grandes difficultés d’approvisionnement en eau et qui a inclus la mise en œuvre de plus de 3000 projets dans ces régions dans le cadre du programme du président de la République pour la prise en charge des zones reculées. Nous pouvons dire que ce programme a commencé à porter ses fruits dans de nombreuses wilayas, notamment Bordj Bou Arréridj, Saïda et Tiaret. »

Parallèlement à ces mesures structurelles, Ardjoum a appelé les citoyens à la rationalisation de la consommation d’eau et à sa préservation, particulièrement lors des préparatifs de l’Aïd Al-Adha. Il a insisté sur la nécessité « de rationaliser la consommation d’eau et de la préserver lors du nettoyage et de la préparation de l’Aïd Al-Adha béni, en évitant de laisser l’eau couler en permanence pendant l’usage domestique et l’abattage du sacrifice pour garantir la durabilité des services fournis. »

Cette mobilisation s’inscrit dans la continuité des efforts du ministre de l’Hydraulique Taha Derbal, qui a présidé lundi une réunion de coordination réunissant les cadres centraux de l’administration ministérielle. Cette rencontre vise à garantir le bon fonctionnement et la continuité du service public de l’eau potable à travers l’ensemble des wilayas, face aux défis combinés de l’afflux touristique estival dans les régions côtières et des besoins spécifiques liés aux rassemblements familiaux et abattages rituels de l’Aïd Al-Adha.

Samir Benisid