Projet de la loi sur la réduction de l’âge de la retraite des enseignant : Bentaleb réaffirme l’engagement social de l’État
L’Assemblée populaire nationale algérienne examine actuellement un projet de loi sur la réduction de l’âge de la retraite des enseignants. Cette réforme, qui s’inscrit dans une démarche gouvernementale plus large de renforcement des politiques sociales, témoigne d’une reconnaissance inédite du rôle crucial joué par les enseignants dans la société.
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, a défendu ce texte législatif avec conviction lors des débats parlementaires. « Ce projet de loi s’inscrit dans le cadre de l’engagement de l’État algérien à consacrer le caractère social dans ses politiques publiques », a-t-il déclaré, soulignant que cette mesure constitue « un accomplissement de ses engagements envers la catégorie des enseignants et professeurs ». Cette initiative découle directement d’une décision présidentielle d’Abdelmadjid Tebboune, qui a souhaité « réduire l’âge de la retraite de trois ans au profit des enseignants et professeurs du secteur de l’éducation, en reconnaissance de leurs services éminents rendus aux générations et à la patrie ».
La portée de cette réforme dépasse largement un simple ajustement administratif. Elle autorise une retraite anticipée optionnelle qui permettra aux hommes de quitter leurs fonctions à 57 ans au lieu de 60, et aux femmes dès 52 ans contre 55 précédemment. Cette flexibilité nouvelle concernera l’ensemble du personnel éducatif, incluant non seulement les enseignants de base, mais également « les corps d’inspection, les surveillants et les directeurs d’établissements éducatifs », selon les précisions apportées par l’article 12 du statut particulier des fonctionnaires de l’Éducation nationale.
L’aspect technique n’a pas été négligé dans cette démarche. Le ministre a rassuré les parlementaires en annonçant que « les textes d’application seront prêts dès l’adoption du projet et sa publication au Journal officiel, en tenant compte de tous les aspects organisationnels et procéduraux pour éviter tout dysfonctionnement dans le déroulement du processus éducatif et garantir la continuité de la performance pédagogique en douceur ».
Au-delà de cette mesure spécifique, Fayçal Bentaleb a replacé cette réforme dans un contexte plus large de transformation sociale. « Ce projet de loi représente une partie d’une vision globale de réforme du système de sécurité sociale en Algérie, basée sur les principes d’unification, de répartition et de solidarité entre les générations », a-t-il expliqué, rappelant que ce système « adopté par l’Algérie a prouvé son efficacité au fil des années ». L’engagement social de l’État algérien se manifeste également par d’autres initiatives récentes. Malgré « les défis économiques mondiaux », le pays « a continué à renforcer sa politique sociale à travers des décisions historiques comme l’augmentation des salaires, la valorisation des bourses, et l’élargissement du dispositif d’allocation chômage », selon le ministre. Ce dernier mécanisme s’est transformé en « un dispositif global d’intégration de plus de deux millions de jeunes sur le marché du travail et de formation de 600 000 bénéficiaires pour les qualifier et les accompagner vers l’emploi ou la création de micro-entreprises ». Cette dynamique s’accompagne d’un environnement favorable à l’entrepreneuriat. « Le climat d’investissement et le cadre juridique en Algérie sont parfaitement adaptés pour créer des start-ups et soutenir les initiatives des jeunes », a souligné Fayçal Bentaleb, citant « des succès réels d’entrepreneurs jeunes qui sont partis d’un soutien simple et ont réalisé des chiffres d’affaires importants, ce qui prouve que la jeunesse algérienne jouit de l’intelligence et de la capacité à réussir dans la création de richesse ».
En conclusion de son intervention, le ministre a rappelé que « la dimension sociale de l’État algérien, ancrée dans l’histoire, constitue une source de fierté et d’orgueil par ses réalisations dans ce domaine, où elle a préservé la dignité du citoyen et a marché d’un pas ferme vers l’ancrage de la bonne gouvernance dans les domaines du travail et de la protection sociale ».
Chokri Hafed