OPEP+ : Nouvelle accélération de la production pétrolière en juillet
Les pays e l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés non-Opep+ accélèrent leur stratégie de réintroduction de la production de brut sur le marché. Huit pays procédant à des coupes volontaires ont annoncé hier une nouvelle hausse de la production pour le mois de juillet.
Réunis en visioconférence sous la direction de leurs ministres de l’Énergie, les huit nations du groupe OPEP+ engagées dans des réductions volontaires de production depuis avril 2023 ont entériné une nouvelle accélération de leur plan de réouverture des vannes. Cette décision, qui prévoit une augmentation collective de 411.000 barils par jour dès juillet prochain, illustre la capacité d’adaptation de l’alliance face aux évolutions conjoncturelles du marché pétrolier international. L’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et le sultanat d’Oman ont ainsi confirmé leur volonté commune de répondre aux signaux d’une demande estivale renforcée, tout en maintenant l’équilibre délicat entre stabilisation des cours et optimisation des revenus nationaux. Cette coordination stratégique s’appuie sur une analyse approfondie des fondamentaux du marché, caractérisés notamment par des niveaux de stocks mondiaux historiquement bas et des perspectives économiques mondiales jugées favorables, souligne ainsi un communiqué de l’Opep. Le ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables Mohamed Arkab, qui représentait l’Algérie lors de cette réunion cruciale, a ainsi contribué à valider une approche collective privilégiant la réactivité face aux fluctuations saisonnières de la consommation énergétique. L’augmentation programmée de 411.000 barils quotidiens représente en réalité une accélération de trois mois par rapport au calendrier initial, témoignant de la volonté du groupe de devancer les besoins du marché plutôt que de les subir. Cette anticipation stratégique permet aux pays producteurs de mieux valoriser leurs ressources tout en évitant les tensions spéculatives susceptibles de déstabiliser les équilibres mondiaux.
L’Algérie s’approche d’un million de barils/jours Pour l’Algérie spécifiquement, cette décision se traduit par une augmentation de production estimée à 8.000 et 9.000 barils par jour selon les sources, portant la capacité nationale à 936.000 barils quotidiens dès juillet, avec une perspective d’évolution vers 1,007 million de barils d’ici juillet 2026. Cette progression s’inscrit parfaitement dans la stratégie nationale de maximisation des revenus hydrocarbures, particulièrement opportune dans un contexte où les cours du pétrole bénéficient de fondamentaux solides. L’augmentation algérienne soutiendra également la mise en production progressive de nouveaux gisements récemment développés, optimisant ainsi l’exploitation des ressources nationales et renforçant la position du pays sur les marchés internationaux. Le calendrier retenu par les huit pays révèle une méthodologie rigoureuse de gestion du marché, avec des consultations mensuelles programmées pour ajuster en permanence les paramètres de production. La prochaine réunion ministérielle, fixée au 6 juillet 2025, coïncidera opportunément avec la mise en œuvre effective des nouvelles quotas, permettant une évaluation en temps réel de l’impact de ces ajustements sur les équilibres mondiaux. Les ministres ont d’ailleurs souligné que ces augmentations demeurent conditionnelles et pourront être suspendues ou révisées selon l’évolution des conditions du marché, préservant ainsi la flexibilité nécessaire face aux incertitudes géopolitiques et économiques. Cette décision intervient dans un environnement complexe où les cours pétroliers subissent l’influence de multiples facteurs, des tensions géopolitiques aux pressions diplomatiques exercées par les grandes puissances consommatrices.
Samira Ghrib