Économie

Ligne minière Est: Lancement des travaux de la ligne Bouchegouf-Oued El Kebrit

Les travaux de modernisation et de dédoublement de la voie ferrée reliant le port d’Annaba au site minier de Bled El Hadba (wilaya de Tébessa) ont officiellement démarré, selon une source de la direction des Travaux publics (DTP) de la wilaya de Souk-Ahras.

Ce projet d’envergure, qui s’étend sur 422 kilomètres, s’inscrit dans le cadre du mégaprojet de phosphate intégré (PPI) de Tébessa. L’objectif affiché est ambitieux : atteindre une production annuelle de dix millions de tonnes de phosphate brut et six millions de tonnes d’engrais et dérivés.

Les travaux ont été lancés simultanément sur deux segments cruciaux du tracé. Le premier tronçon, reliant Bouchegouf (wilaya de Guelma) à Drea (wilaya de Souk-Ahras), a été confié à une entreprise spécialisée en décembre 2024. Ce segment s’étend sur 121 kilomètres et représente un défi technique majeur en raison du relief accidenté de la région.

Le second segment, entre Drea et Oued Kebrit, est pris en charge par un consortium de sept sociétés nationales de travaux publics. Les équipes sont déjà mobilisées sur le terrain dans la wilaya de Souk-Ahras pour mener à bien ce projet structurant.

La topographie difficile du territoire a imposé des solutions d’ingénierie complexes. Le premier tronçon nécessite la construction de 46 viaducs et 11 tunnels, pour un investissement de 190 milliards de dinars. Le second segment prévoit la réalisation de quatre grands ouvrages d’art pour un coût de 17 milliards de dinars.

Le projet a initialement rencontré plusieurs obstacles susceptibles de compromettre le tracé original. L’étude préliminaire prévoyait un passage par des terres agricoles en exploitation active, ainsi que le déplacement de plusieurs familles installées dans des habitations privées ou des édifices publics situés sur le tracé initial.

Grâce aux efforts concertés du wali de Souk-Ahras et des responsables de la DTP, un nouvel itinéraire alternatif a été élaboré. Cette solution permet d’éviter les zones les plus sensibles, préservant ainsi les terres agricoles et limitant les déplacements de populations, tout en maintenant la viabilité technique du projet.

Une fois achevés, ces deux projets devraient générer environ 4 000 emplois directs et impulser une dynamique économique importante dans la région. Les travaux devraient être achevés dans les délais contractuels fixés par le cahier des charges.

Au-delà de sa dimension industrielle, ce projet de modernisation ferroviaire constitue un véritable levier de développement régional et national. Il intègre les enjeux socio-économiques et environnementaux, tout en jetant les bases d’une logistique minière performante et durable au service de l’économie nationale. Ce projet structurant vise à terme une production annuelle de dix millions de tonnes de phosphate brut et six millions de tonnes d’engrais et dérivés, positionnant l’Algérie comme un acteur majeur sur le marché international des phosphates.

Sofia Chahine

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