Environnement : La stratégie nationale d’adaptation aux changements climatiques dévoilée
Face à l’urgence climatique mondiale et aux défis environnementaux croissants qui menacent la région méditerranéenne, l’Algérie met en place une stratégie adaptée. Le ministère de l’Environnement et de la Qualité de la vie a officiellement présenté mardi au Centre international de conférences d’Alger son plan national d’adaptation aux changements climatiques, marquant ainsi l’engagement du pays dans une démarche proactive de résilience climatique. Cette initiative stratégique, élaborée en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement et financée à hauteur de 2,6 millions de dollars par le Fonds vert pour le climat, s’inscrit dans la continuité des engagements internationaux de l’Algérie. Le plan vise à concrétiser les obligations du pays au titre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et de la Convention sur la diversité biologique.
Lors de la cérémonie de présentation, en présence de la ministre de l’Environnement Nadjiba Djilali, du ministre de l’Hydraulique Taha Derbal et de la représentante résidente du PNUD Natasha Van Rijn, l’ampleur de cette stratégie nationale a été soulignée. « Ce plan traduit une forte volonté politique de protéger le pays et le citoyen des risques climatiques », a déclaré Mme Djilali, précisant qu’il constitue « un outil décisionnel et de planification stratégique pour l’Algérie permettant la conception de plans d’adaptation locale et sectorielle ».
L’approche algérienne se veut globale et méthodique. Le plan établit un système de suivi et d’évaluation à tous les niveaux, particulièrement « en vue de mesurer l’impact des projets traitant des questions liées au changement climatique et à l’adaptation à l’échelle nationale », selon la ministre. Cette dimension évaluative répond à un besoin crucial de traçabilité et d’efficacité des politiques publiques environnementales.
Le secteur hydraulique, particulièrement vulnérable aux variations climatiques, occupe une place centrale dans cette stratégie. Le ministre Taha Derbal a souligné que « les changements climatiques et leurs conséquences négatives avaient révélé l’inefficacité des anciens modèles de prévision », justifiant le recours à « de nouveaux modèles actualisés et adaptés aux nouvelles données ». La stratégie hydraulique s’appuie sur « des options durables afin d’assurer l’accès à l’eau, dont le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées traitées », tout en garantissant « le principe d’équilibre régional de l’accès à l’eau ».
Cette approche intersectorielle a été saluée par la communauté internationale. Natasha Van Rijn s’est félicitée de « la coordination gouvernementale notable dans l’élaboration de ce plan », rappelant l’engagement du PNUD à soutenir mondialement les efforts de renforcement de la protection climatique.
Le plan national poursuit quatre objectifs stratégiques majeurs : renforcer la gouvernance de la planification et la coordination institutionnelle, produire une base de données pour concevoir des solutions d’adaptation à fort impact, inciter la participation du secteur privé à l’effort d’adaptation, et mobiliser des ressources financières pour renforcer la résilience nationale. L’initiative s’accompagne d’un volet communication essentiel. Une session de formation destinée aux journalistes, organisée sous le thème « Communication et climat : le rôle des médias dans la sensibilisation aux enjeux climatiques », témoigne de la volonté d’associer les médias à cette transformation. Mme Djilali a qualifié les médias de « pilier fondamental dans la lutte contre les effets des changements climatiques et dans la formation d’une compréhension collective capable d’orienter la société vers un changement positif et un comportement éco-responsable, à travers l’instauration d’un journalisme climatique spécialisé ».
Chokri Hafed
