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Le président de l’APC a été placé en détention pour un pot-de-vin de 200 millions de centimes.

Le président de l’Assemblée populaire communale d’El Bouni a été placé en détention préventive jeudi par le juge d’instruction du tribunal correctionnel d’Annaba pour des faits de corruption. L’élu, membre du parti HMS, a été interpellé en flagrant délit dans son bureau à 17h30, en possession d’un pot-de-vin de 200 millions de centimes versé par un citoyen en échange de l’annulation d’une décision de démolition d’une construction illégale située à Aïn Djebara. Selon nos sources judiciaires, l’affaire a débuté lorsque le président de l’APC a exigé 400 millions de centimes à un propriétaire dont la bâtisse était menacée de démolition. Après négociation, les deux parties se sont accordées sur un montant de 200 millions pour annuler la décision administrative. Cependant, le citoyen concerné s’est rendu à la Gendarmerie nationale pour déposer plainte contre l’élu corrompu.

Les gendarmes ont alors organisé une opération qui leur a permis de surprendre le mis en cause au moment de la remise de l’argent. Conduit au siège de la gendarmerie, l’ancien président a été soumis à un interrogatoire approfondi. Le dossier judiciaire comprend les billets saisis et photocopiés selon la procédure habituelle, ainsi qu’un enregistrement audio compromettant l’accusé. À l’issue de son audition devant le magistrat instructeur, un mandat de dépôt a été délivré à son encontre.

Cette arrestation intervient seulement un mois et demi après le précédent scandale qui avait éclaboussé la même collectivité en avril dernier. Le 17 avril, la brigade de recherches et d’investigations avait interpellé un élu et un cadre administratif pour corruption, impliquant également un pot-de-vin de 200 millions de centimes en échange de l’attribution d’une parcelle de terrain destinée à la construction d’un kiosque puis sa transformation en bâtisse nécessitant une régularisation. En 2022, un autre élu du Parti de la Justice et du Développement, chef du secteur Boukhadra 3, avait été arrêté et écroué pour des faits similaires. Il avait été surpris en possession d’une avance de 2 millions de centimes sur les 20 millions qu’il réclamait à un habitant pour éviter la démolition de sa construction illicite.

Avec cette nouvelle affaire, c’est le quatrième élu de l’APC d’El Bouni poursuivi pour corruption, révélant l’ampleur du fléau qui gangrène cette collectivité locale et ternit l’image de la plus importante daïra d’Annaba. La succession de ces scandales témoigne de l’enracinement profond de la corruption dans l’administration locale, particulièrement au sein de cette assemblée communale.

Pour assurer la continuité du service public et ne pas pénaliser les administrés, le wali d’Annaba, Abdelkader Djellaoui, a ordonné mercredi le remplacement de l’ancien président par son vice-président, Abdelaziz Berrabeh, élu à la majorité des voix par les membres de l’assemblée.

Sofia Chahine

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